Industrie
Thaon-les-Vosges : l’UIMM Lorraine tire la sonnette d’alarme
Attention, industrie en danger ! Nathalie Vaxelaire, la présidente de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Lorraine, vient de tirer la sonnette d’alarme au nom de l’ensemble des industriels membres de son union. Un appel collectif sous forme de plaidoyer pour que l’industrie puisse continuer à exister, et surtout se projeter, dans les territoires.
«Un territoire n’est durable, prospère et attrayant que s’il possède une industrie forte mais aujourd’hui cela ne prend pas vraiment le chemin !». C’est au cœur de l’antenne de Thaon-les-Vosges de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Lorraine que Nathalie Vaxelaire, sa présidente a décidé de porter la voix des industriels de son union, le 11 décembre .
«Alors que la réindustrialisation fait l’objet de nombreux discours, la réalité du terrain est tout autres : fermetures de site, alourdissement des coûts, inflation normative et incertitudes persistantes. Il y a un décalage entre le discours national de nos politiques et la réalité locale. Ce décalage est aujourd’hui devenu insupportable», lance la présidente de l’UIMM régionale.
«Nous sommes aujourd’hui à un moment charnière ! L’industrie doit rester une priorité nationale, une force, notre souveraineté en dépend. Alors, nous, industriels de l’UIMM Lorraine, nous ne demandons pas des discours supplémentaires. Nous demandons des décisions et des actes qui rendent possible ce que tout le monde dit vouloir. Produire en France, investir en France, recruter en France».
Avec un indice de confiance, jugé l’un des plus bas depuis deux ans, «la grande majorité de nos industriels, qui demeurent majoritairement des PME, commencent réellement à souffrir. Plus d’un tiers rencontrent des problèmes de trésorerie et plus de la moitié ont stoppé leurs investissements».
Histoire de tenter d’inverser la vapeur, l’UIMM Lorraine entend que quatre décisions soient prises par l’État.
Redonner du souffle à la compétitivité : «produire en France coûte déjà cher. Cela ne peut plus être aggravé par des taxes qui pénalisent nos usines (…) Nous demandons une fiscalité qui devienne un levier de compétitivité avec une réduction des impôts de production qui pénalisent avant même de produire, un allégement durable des charges industrielles pour dégager de la capacité à investir et innover, la garantie d’une stabilité fiscale sur la durée des investissement, pour sécuriser les projets et l’emploi. Sans compétitivité, il n’y a pas de réindustrialisation».
Reprendre en main notre souveraineté industrielle : «la France ne peut pas se contenter d’importer ou d’assembler des produits conçus ailleurs. La valeur ajoutée doit être créée ici, dans nos usines et dans nos territoires. Nous demandons que l’argent public (aides et crédit d’impôt recherche) serve d’abord l’appareil productif et l’innovation industrielle en soutenant ce qui fait notre souveraineté : accroître les capacités de transformation et de R&D pour garder la valeur de nos territoires, moderniser nos équipements pour gagner en performance et développer nos lignes de production».
Faciliter le développement des projets industriels : «trop peu d’usines s’implantent ou s’agrandissent ailleurs. Pas faute d’atouts, mais parce qu’il est plus simple d’investir hors de France. Nous demandons une action immédiate pour libérer nos projets avec des réponses rapides, des procédures unifiées et davantage de pouvoir aux territoires pour valider rapidement les implantations et extensions».
Miser sur le talents : «former plus et mieux, c’est la première condition d’un renouveau industriel. L’apprentissage est le chemin le plus court, il répond à nos besoins et ouvre une vraie perspective d’avenir aux jeunes. Il faut sécuriser et renforcer l’effort pour le développement des compétences en pérennisant et amplifiant les financements et exonérations pour former davantage d’apprentis, en renforçant l’orientation vers les métiers industriels pour répondre aux besoins de recrutement du territoire et donner aux entreprises les moyens de faire évoluer les compétences des salariés pour accompagner les transitions écologiques».