Ubisoft de retour en bourse après un problème comptable et une semaine de spéculations
Un simple incident comptable: après une semaine d'incertitude autour de son avenir, l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft a mis fin vendredi au suspense lié au report de ses résultats semestriels et a confirmé la validation "dans les prochains...
Un simple incident comptable: après une semaine d'incertitude autour de son avenir, l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft a mis fin vendredi au suspense lié au report de ses résultats semestriels et a confirmé la validation "dans les prochains jours" de son accord avec le chinois Tencent.
Lors d'une conférence téléphonique, le groupe a expliqué que de nouveaux auditeurs, nommés en juillet lors de son assemblée générale, avaient constaté un problème dans la comptabilisation d'un partenariat sur l'année fiscale 2025, dont les comptes avaient déjà été approuvés.
Selon Ubisoft, c'est ce qui explique le report de ses résultats, annoncé à la dernière minute le 13 novembre et sans explication.
Ce report avait provoqué une vague d'incertitude et de rumeurs autour du géant français des jeux vidéo, qui compte dans son catalogue des jeux majeurs comme "Assassin's Creed", "Far Cry" ou "Just Dance".
Le constat de l'incident comptable "est arrivé quelques jours avant la publication des résultats, c'est pourquoi il nous a fallu plus de temps" pour valider les comptes, a justifié le directeur financier d'Ubisoft Frédérick Duguet vendredi lors de la présentation des résultats. Il a indiqué qu'un partenariat signé au deuxième trimestre de cette année était également concerné par ces changements comptables.
S'il s'agit bien d'un problème de conformité "mineur" selon Antoine Fraysse-Soulier, analyste de marché chez eToro, il estime que ce report "ne fait pas très sérieux", d'autant qu'il a "créé une incertitude sur les marchés".
Ubisoft a également confirmé que son accord avec le géant de la tech chinoise Tencent devait être validé "dans les prochains jours".
"La finalisation de notre transaction stratégique avec Tencent - qui verra Tencent devenir actionnaire minoritaire de notre nouvelle filiale, Vantage Studios, est désormais imminente, toutes les conditions suspensives ayant été satisfaites", a assuré le PDG du groupe Yves Guillemot.
Cette nouvelle filiale regroupant les trois sagas phares d'Ubisoft ("Assassin's Creed", "Far Cry" et "Rainbow Siw") sera détenue à environ 25% par le groupe chinois via un apport de 1,16 milliard d'euros. Cela s'inscrit dans une réorganisation plus large d'Ubisoft en "maisons créatives", dont les détails "seront dévoilés en janvier", a précisé Yves Guillemot.
"Le produit de cette transaction permettra de désendetter le groupe", a redit l'entreprise, "tout en offrant une flexibilité financière accrue pour accompagner sa transformation".
Dynamique positive
La bourse de Paris a accueilli favorablement le retour sur les marchés d'Ubisoft, qui présente des résultats financiers en nette amélioration sur le semestre.
A 10h30 GMT, le cours de l'éditeur français s'envolait de 10,84%, à 7,50 euros.
Sur les six premiers mois de son exercice 2025-2026 décalé, l'éditeur a annoncé avoir enregistré un "net bookings" ("réservations nettes", soit les ventes hors revenus différés, son indicateur de référence) "supérieur à ses prévisions", à 772,4 millions d'euros, en hausse de 22,6% à taux de change constants.
Il explique cette performance "par des partenariats plus solides qu'attendu" ainsi que par "la contribution significative des séries TV en prises de vues réelles et d’animation".
Le groupe s'est notamment félicité de la "dynamique positive" autour de sa franchise phare "Assassin's Creed", indiquant qu'elle avait "dépassé" ses attentes.
Sur la même période, son chiffre d'affaires est lui en baisse de 2,1%, à 657,8 millions d'euros.
Ubisoft maintient ses objectifs financiers pour l'année, avec des revenus stables sur un an et un résultat opérationnel proche de l'équilibre.
Dans un contexte mondial de crise de croissance pour tout le secteur du jeu vidéo, Ubisoft a enchaîné plusieurs revers ces dernières années, avec des lancements de jeux en demi-teinte et l'arrêt précoce de son jeu de tir en ligne "XDefiant".
Depuis 2023, l'éditeur français poursuit un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné la fermeture de plusieurs studios à l'étranger et le départ de plus de 3.000 salariés.
Le groupe, qui comptait fin septembre 17.097 employés, a enclenché en octobre "un programme de départs volontaires ciblé" et "un projet de restructuration" dans ses studios du nord de l'Europe, notamment en Suède et en Finlande.
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