Un ex-militaire condamné à 30 ans de prison pour le meurtre de sa compagne
Un ex-militaire a été condamné mercredi par la cour d'assises d'Angers (Maine-et-Loire) à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté des deux-tiers, pour le meurtre à...
Un ex-militaire a été condamné mercredi par la cour d'assises d'Angers (Maine-et-Loire) à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté des deux-tiers, pour le meurtre à coups de couteau de sa compagne.
Le ministère public avait requis une peine "minimum" de 28 ans de réclusion criminelle.
Chryssler Hiro, 26 ans, était jugé depuis lundi pour avoir porté onze coups de couteau au visage et sur le haut du corps de sa compagne, Eléonore Places, alors âgée de 27 ans, elle aussi militaire, le 1er janvier 2022.
Pour Me Isabelle Steyer, avocate des parents de la défunte, ce dossier est "la chronique d'une mort annoncée" et "un féminicide", alors que la jeune femme avait déjà été victime de violences conjugales de la part de Chryssler Hiro en juillet et octobre 2021.
Le jeune homme, né en Polynésie française, comparaissait également pour violences volontaires en état d'ivresse manifeste sur son frère, Kessler Hiro, qui l'hébergeait avec sa compagne la nuit du drame, à Bellevigne-les-Châteaux (Maine-et-Loire). Il a également été reconnu coupable de ces violences.
"Les deux experts psychiatres ont relevé la dangerosité élevée de l'accusé", a fait valoir Me Violaine de Filippis, avocate de la maraine d'Eleonore Places, dans ses plaidoiries, estimant qu'"il exist(ait) un risque qu'il recommence".
Dernier né d'une fratrie de quatre enfants, Chryssler Hiro s'était engagé dans l'armée française en décembre 2017. Affecté au 2e régiment d'infanterie de marine de Champagné (Sarthe), son dossier militaire est émaillé de sanctions disciplinaires. Il a été renvoyé de l'armée.
S'il a reconnu les violences contre son frère qu'il jugeait trop proche d'Eléonore Places, il nie depuis 2023 le meurtre de cette dernière, après l'avoir pourtant reconnu en garde à vue et lors de son premier interrogatoire. "Je jure que je ne suis pas responsable de ces actes", a-t-il déclaré lundi.
Son avocat, Me Alfred Reboul, a assuré que son client n'était pas "un monstre froid", mais un homme "inadapté, immature".
Sa peine a été assortie d'un suivi socio-judiciaire pendant huit ans et d'une obligation de soins.
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