Une connexion innovante entre chefs d'entreprises et étudiants avec les Master Class
Organisée par la Communauté d'agglomération du Beauvaisis et la Start Lab, le 13 mai à la salle des fêtes le Sab'lier de l'Elispace, la seconde édition des Master Class a rassemblé plus de 260 étudiants du territoire et six chefs d'entreprise beauvaisiens. Sous forme de battle de dirigeants, les étudiants ont voté pour le dirigeant le plus inspirant de cette édition 2025... une façon de leur faire découvrir des histoires authentiques, inspirantes et sans filtre d'hommes et de femmes qui ont créé leur entreprise et de leur montrer qu'entreprendre est avant tout une aventure humaine et accessible à tous.

Inspiré du modèle anglo-saxon, les
Master Classs sont un show entrepreneurial, décontracté et
décomplexé. Ce temps de rencontre originale démystifie
l'entreprise, ses missions, mais aussi le chef d'entreprise lui-même.
Et l'ambiance de cette deuxième édition des Master Class du
Beauvaisis a été émouvante, inspirante et dynamique. Face à 260
étudiants (de Proméo, du lycée Corot, de l'ITII et d'UniLaSalle),
six chefs d'entreprise ont partagé humainement leur parcours
professionnel, à cœur ouvert. Sur scène, ces témoignages ont pris
la forme de battle de duo de chefs d'entreprise durant
lesquelles chacun a évoqué son histoire durant sept minutes. Puis,
à l'aide d'un applaudimètre, les étudiants ont voté pour le
dirigeant le plus inspirant.
«L'objectif est de connecter les
étudiants et les chefs d'entreprise à travers des parcours, des
histoires et des conseils, explique Aymeric Bourleau,
vice-président en charge de l'Enseignement supérieur de la
Communauté d'agglomération du
Beauvaisis. Les étudiants
découvrent ainsi ce qu'est réellement de créer son entreprise et
que tout est possible et qu'il faut oser, grâce à des témoignages
d'entrepreneurs. L'idée est de susciter des vocations et cette
impulsion d'entreprendre, c'est à mon sens au territoire de le
faire. Cette logique s'ancre dans une démarche globale de dynamisme
économique, avec notre volonté d'être à la pointe dans certains
secteurs, de posséder des entreprises innovantes sur le territoire
mais aussi d'accueillir de nouvelles entreprises et garder sur notre
territoire les talents de demain».
Dans ce sens, la seconde édition des Master Class a su répondre à
son objectif : dévoiler le vrai visage de l'entreprise avec des
hommes et des femmes engagés et impliqués qui fondent
fondamentalement le paysage économique local.
L'entreprise, une âme vibrante
avant tout
Durant
ces témoignages teintés de choix personnels, de rupture, d'erreurs,
d'obstacles, de doutes, de joies, de fierté, de combats et d'audace,
Corinne Rodriguez a notamment partagé l'audace dans son choix.
Battante au grand cœur, cette femme chef d'entreprise a créé
Labosphère, un laboratoire R&D français de formulations
cosmétiques sur mesure, en 2005 à 32 ans. «J'ai créé mon
entreprise sans argent, avec un prêt bancaire à assumer et en étant
la seule personne de ma famille à entreprendre, raconte-t-elle.
Mais j'ai vu le positif». Et ce positivisme a été
déterminant : ensuite, elle a été confrontée à sa condition
de femme... et là aussi elle a prouvé aux étudiantes que si le
combat est nécessaire, la réussite est au bout du chemin. «J'ai
voyagé en Asie, j'ai vécu des moments difficiles en tant que femme,
mais je me suis battue sans jamais ne rien lâcher, puis d'autres
obstacles sont arrivés, notamment au moment du covid, j'ai été
seule, j'ai failli tout perdre mais j'ai développé des armes de
guerrières pour aujourd'hui avoir une croissance à deux chiffres»,
explique-t-elle, laissant la salle émue de cette réussite
provoquée.
D'autres ont saisi les opportunités et
ont provoqué la chance dans leur parcours, comme Julien Gautier, à
la tête de Home Habilis, qui a mis au point un dispositif de
contrôle pour l'insuffisance rénale. Déterminé, ce chef
d'entreprise a tout fait pour que son entreprise, soutenue par les
réseaux d’entreprise et de l’innovation, fasse la preuve de
l’utilité de son appareil, techniquement au point. «Je n'ai
pas eu de mention au Bac, j'ai été salarié, puis j'ai été ce
qu'on appelle aujourd'hui harcelé au travail, raconte-t-il.
Je suis parti à l'international, j'ai saisi des opportunités, j'ai
pris du recul et j'ai tout investi pour lancer mon concept. Pour moi,
la chance ne se provoque pas mais se saisit. C'est ma passion qui m'a
fait tenir, je refuse le travail inachevé», exprime-t-il aux
étudiants.
D'autres ont choisi d'entreprendre pour
leur seconde vie professionnelle. Comme Vincent Bashet qui, après
avoir fait une carrière sportive professionnelle, a décidé de
créer, par conviction, Octométha, un nouveau procédé de
méthanisation agricole. «Il faut accepter de se faire aider et
d'être conseillé et ne pas être butté dans ses idées»,
conseille-t-il. Et puis, si pour Anissia Capet, qui a créé son
entreprise d'événementiel Mademoiselle & Co à 27 avec un
enfant, «il faut gérer la pression quotidienne et savoir prendre
les bonnes décisions», Edouard Loiseau, directeur du site
Biocodex Beauvais, a eu un parcours professionnel rythmé par les
autres : «L'humain est au cœur des projets, il ne faut pas
l'oublier. Amener les autres à se dépasser à été ma plus grande
fierté».
Yannis Bleuze, l'entrepreneur le plus
inspirant
Finalement, entre
tous ces témoignages inspirants et vibrants, les étudiants ont élu
le jeune entrepreneur de 27 ans, Yannis Bleuze, à la tête de SMP,
une entreprise de métallerie et de menuiserie acier, l'entrepreneur
le plus inspirant de ces Master Class 2025. «Je suis parti de
rien: je suis revenu de l'armée à 18 ans, j'ai travaillé à
l'usine puis j'ai commencé dans mon jardin et j'ai appris dans la
toute petite entreprise de mon père, seul à gérer
l'administration, sur le tas, raconte-t-il. J'ai ensuite lancé
mon entreprise, j'ai beaucoup travaillé, tous les jours de la
semaine mais le sport m'a appris l'envie de gagner et de sortie de sa
zone de confort, et c'est ce que j'ai fait». Ce parcours
inspirant s'est transformé en success storie : en quelques
années, SMP a enregistré une progression impressionnante de son
chiffre d'affaires, emploie 16 collaborateurs et s'installera dans de
nouveaux locaux plus grands dans quelques mois. «Je suis fier
d'avoir construit», conclut-il.
Pour cette seconde
édition, les Master Class ont réussi à raconter en profondeur les
success stories entrepreneuriales, à casser des images, à révéler
la force de l'humain dans une entreprise... ces Master Class ont
également prouvé que le travail en commun entre tous les acteurs
d'un territoire peut inspirer pour l'avenir.
Les six dirigeants et dirigeantes des Master Class
Anissia Capet, dirigeante de Mademoiselle & Co.
Edouard Loiseau, directeur du site Biocodex de Beauvais
Vincent Bashet, dirigeant de la start-up Octométha
Corinne Rodriguez, à la tête de Labosphère
Julien Gautier, dirigeant de Home Habilis
Yannis Bleuze, dirigeant de SMP