Conjoncture

Formation : une nouvelle ingénierie pédagogique en marche

Besoin de compétences, difficultés de recrutement, fidélisation des collaborateurs, la formation intra et interentreprises s’affirme, de plus en plus, comme un véritable outil RH. Dans un contexte général où les priorités semblent ailleurs pour bon nombre d’entreprises, de nouveaux modèles apparaissent histoire, notamment, de répondre aux enjeux sociétaux de demain.

Histoire de concilier besoin des entreprises et aspirations des collaborateurs, de nouvelles ingénieries pédagogiques tentent à se mettre en place avec le souci de répondre aux enjeux économiques et sociétaux de demain.
Histoire de concilier besoin des entreprises et aspirations des collaborateurs, de nouvelles ingénieries pédagogiques tentent à se mettre en place avec le souci de répondre aux enjeux économiques et sociétaux de demain.

«La formation, c’est une valeur ajoutée pour l’entreprise ! Elle permet de développer, de conforter une image «Marque Employeur» et elle apporte des éléments de réponse en matière d’évolution des métiers et des compétences», dixit la Fondation Innovations pour les apprentissages en préambule de son guide sur la création d’un CFA d’entreprises. À l’instar de cette typologie de dispositifs qui commence réellement à se démocratiser, l’écosystème de la formation régionale, des grands opérateurs publics et consulaires aux structures privées ciblées ayant bien comprise l’intérêt de ce marché, met en place de nouveaux modèles, de nouvelles stratégies histoire de tenter de répondre aux besoins du moment. 

Des centres d’un nouveau genre voient le jour (à l’image du futur campus de CCI Formation ESSC à Laxou annoncé pour la rentrée 2025) ou encore des tiers-lieux labellisés par la Région «Tiers-lieux Compétences et Formation» (comme Hélice Galerie installé à Flin dans le sud meurthe-et-mosellan) et des approches territorialisées au plus proche des besoins (comme les Villages de solutions de l’Afpa). 

Objectifs principaux recherchés : «anticiper et répondre aux besoins en compétences des entreprises et des territoires pour les prochaines années en répondant aux enjeux économiques et sociétaux actuels et de demain pour la région», comme l’a rappelé l’exécutif régional le 18 avril dernier à l’occasion de la signature avec l’État et les partenaires sociaux du Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles (CPRDFOP), véritable feuille de route à l’horizon 2028.

Orientations stratégiques

Cinq orientations stratégiques ressortent, et dans l’ensemble acceptées car coconstruites avec les différents acteurs concernés : renforcer l’accessibilité à la formation pour une meilleure inclusion et favoriser la montée en compétences des publics éloignés de l’emploi, rapprocher le monde économique et le monde de l’emploi-formation pour mieux répondre aux besoins de l’économie régionale, préparer l’avenir en misant sur les filières stratégiques pour la région et accompagner les territoires, améliorer l’accès à l’emploi en favorisant la qualité et l’évolution de l’offre d’orientation-formation. 

Le tout avec une adaptation à la diversité et aux spécificités de chaque territoire et aux besoins des entreprises. Des entreprises à la recherche imminente de compétences dans un contexte où les difficultés de recrutement et de captation des publics ne cessent de gagner du terrain pour de multiples raisons. 

«C’est l’une des raisons du développement des nouvelles approches de formation. Il est nécessaire de mettre en place une nouvelle ingénierie pédagogique en accompagnant notamment la transformation des organismes de formation en modernisant les pratiques pédagogiques, que ce soit en expérimentant des nouvelles technologies qui rendront la formation plus expériencielle pour les stagiaires qu’en explorant des nouvelles modalités pédagogiques à l’image de l’Afest (Action de formation en situation de travail) dans lesquelles les entreprises ont un rôle à jouer en matière d’entreprises apprenantes», assure Fabrice Gabriel, coordinateur du projet tiers-lieux à Hélice Galerie. 

De nouvelles approches et une nouvelle vision de la formation aujourd’hui en marche dans la région.

Le rapport de «.fonds» qui confirme

2,6 milliards d’euros ! C’est le montant des fonds publics et mutualisés mobilisés pour la formation en entreprise dans l’Hexagone en 2022. France Compétences vient de faire paraître un rapport sur l’usage des fonds de formation. Cette manne financière a permis à plus de 4,1 millions de personnes à entrer en formation. La quasi-totalité de cette somme correspond à des fonds engagés par les opérateurs de compétences. Les fonds publics sont issus des exécutifs régionaux (18,3 M€) et de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapés (6,8 M€). Les Opco ont mobilisé 1,2 milliard d’euros constitués par les versements volontaires des entreprises. Les fonds mutualisés proviennent de Plan de développement des compétences (PDC) des entreprises de moins de 50 salariés (746,2 M€), des contributions conventionnelles (390,6 M€) et du FNE (Fonds national européen) formation (150,1 M€).