"Violeur de la Sambre": Dino Scala mis en examen pour 13 nouveaux cas de violences sexuelles
Déjà condamné en 2022 pour 54 viols, agressions sexuelles et tentatives, Dino Scala, surnommé le "violeur de la Sambre", a été à nouveau mis en examen jeudi pour 13 faits supplémentaires...

Déjà condamné en 2022 pour 54 viols, agressions sexuelles et tentatives, Dino Scala, surnommé le "violeur de la Sambre", a été à nouveau mis en examen jeudi pour 13 faits supplémentaires de violences sexuelles, dont un viol.
Dino Scala a notamment été mis en examen pour viol, tentative de viol, attentat à la pudeur avec violence et atteinte sexuelle avec violences, commis entre 1986 et 2009, a annoncé le parquet de Valenciennes (Nord) dans un communiqué.
Ses nouvelles mises en examen sont survenues à l'issue d'un long interrogatoire devant une juge d'instruction au tribunal de Valenciennes, dans le cadre d'une nouvelle information judiciaire ouverte en 2023 sur 14, puis 16 faits supplémentaires.
Selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP, la plupart de ces cas étaient déjà dans le premier dossier d'instruction, mais avaient été initialement écartés par les enquêteurs.
"La mise en examen pour les 13 faits ne repose en réalité que sur l'idée d'un prétendu mode opératoire unique, mais nous sommes en mesure d'établir que de nombreux agresseurs agissaient dans la région selon un mode opératoire similaire", a réagi auprès de l'AFP l'avocate de Dino Scala, Margaux Mathieu.
Dino Scala "a commis des agressions très graves, qu’il a reconnues et pour lesquelles il purge une peine de prison. Cela ne fait pas de lui le seul agresseur de la région", a-t-elle ajouté.
Au contraire, pour Caty Richard, avocate de deux parties civiles, ces nouvelles mises en examen "démontrent que lorsque Dino Scala fait croire qu'il reconnaît tout, en réalité il ne reconnaît que certaines des affaires sur lesquelles on l'a interrogé". "On a encore beaucoup de choses à découvrir le concernant", a estimé Me Richard.
Une enquête longtemps infructueuse
Dino Scala, 64 ans, purge actuellement une peine de 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers, à la suite de sa condamnation en 2022 par la cour d'assises du Nord.
Le 1er juillet 2022, à l'issue de trois semaines d'audience à Douai, cette cour l'avait reconnu coupable de 54 des 56 faits de viols, agressions sexuelles ou tentatives pour lesquels il était jugé.
Ces faits ont été commis entre 1988 et 2018 près de son domicile, autour de la rivière Sambre, en France mais aussi en Belgique.
Un même mode opératoire se retrouvait dans la plupart d'entre eux: des agressions presque toujours à l'aube, en hiver, généralement sur la voie publique, des victimes attaquées par derrière, étranglées, menacées souvent à l'aide d'un couteau.
Dino Scala avait initialement fait appel de sa condamnation, avant de se désister de son appel.
A la suite de cette condamnation, le parquet avait indiqué avoir saisi le juge d'instruction d'une série d'autres faits de viol et tentative de viol et agression sexuelle.
Ces faits concernaient treize femmes qui apparaissaient dans le cadre de l'enquête initiale sans cependant avoir été visées au réquisitoire introductif ou par des réquisitoires supplétifs, ainsi qu'une quatorzième victime, intégrée dans le cadre de l'information judiciaire mais qui n'apparaissait plus au stade du renvoi devant la cour d'assises et qui a ensuite renouvelé sa plainte.
La justice avait également dit en avril 2024 étudier deux nouveaux signalements par deux femmes disant avoir été agressées en 1987.
Les victimes des 56 faits retenus lors du procès de 2022 étaient âgées de 13 à 48 ans au moment où leur route avait croisé celle de Dino Scala.
Certaines victimes avaient été malmenées lors de leur dépôt de plainte, voire traitées de menteuses.
Longtemps infructueuse, l'enquête avait fini par aboutir après une agression en 2018 en Belgique, où la vidéosurveillance avait capturé l'image de la voiture de Dino Scala.
Les trois semaines de son procès n'avaient pas permis de lever entièrement le mystère autour de cet ouvrier bien inséré socialement, marié, père de famille, entraîneur d'un club de football, mais à la personnalité caractérisée selon un expert psychiatre par un "abîme" entre face sociale et face cachée.
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