Voyages cinématographiques autour du monde

La Leçon de piano

Palme d’or du Festival de Cannes en 1993, La Leçon de piano se déroule en Nouvelle-Zélande, au XIXe siècle. Ada, mère d’une fillette de neuf ans, s’apprête à partager la vie d’un inconnu, au fin fond du bush. Son nouveau mari accepte de transporter toutes ses affaires, à l’exception de la plus précieuse : un piano, qui échoue chez un voisin illettré. Ne pouvant se résigner à cette perte, Ada accepte le marché que lui propose ce dernier : regagner le piano, touche par touche, en se soumettant à ses fantaisies… Dans son troisième film, Jane Campion joue brillamment avec les codes du classicisme pour raconter l’histoire de ce triangle amoureux magnifiquement incarné par Holly Hunter, Harvey Keitel et Sam Neill. Avec ses paysages sublimes et sa musique envoûtante signée Michael Nyman, La Leçon de piano est une peinture aussi délicate qu’embrasée de la passion amoureuse, à redécouvrir dans sa nouvelle restauration. 

Carlotta Films.

Mitchell Leisen

Cinéaste méconnu, Mitchell Leisen fut pourtant l’un des plus importants réalisateurs hollywoodiens du début des années 1930 à la fin des années 1940. Sous contrat avec la Paramount, l’ancien assistant de Cecil B. DeMille – également directeur artistique, producteur, décorateur et costumier de ses films –, bénéficia au sein du studio d’une liberté incomparable et signa ses projets les plus prestigieux. Il travailla ainsi avec les meilleurs scénaristes, de Billy Wilder à Preston Sturges, et confia aux plus grandes stars féminines leurs rôles les plus marquants : Carole Lombard, Barbara Stanwyck, Claudette Colbert, Marlene Dietrich ou Joan Fontaine. Un artiste dont l’œuvre a traversé les époques et impressionne encore des cinéastes d’aujourd'hui, tel Guillermo Del Toro : «Mitchell Leisen est un cinéaste de génie, qui a développé un univers visuel splendide. Son sens du mélodrame et de la comédie est superbe. C’est l’un des plus grands cinéastes à redécouvrir.» 

A travers 10 films incontournables, témoignages de ses audaces et de son inventivité, Elephant Films dévoile l’âge d'or de la carrière de ce réalisateur majeur du Hollywood classique. Capable de passer d’un genre à l’autre avec raffinement, élégance, et parfois une exubérance stylisée, Mitchell Leisen est un jalon essentiel dans l’histoire du cinéma américain. 

Elephant Films.

À cause d’un assassinat

Ce thriller paranoïaque palpitant s’ouvre sur l’assassinat du sénateur Carroll lors d’une réception à Seattle le 4 juillet 1971, jour anniversaire de l’Indépendance des États-Unis. L’enquête conclut à un acte isolé perpétré par un individu déséquilibré. Trois ans plus tard, les témoins de la scène trouvent la mort les uns après les autres. Présent lors du drame, le journaliste Joseph Frady – interprété par par un remarquable Warren Beatty – décide de mener l’enquête et découvre l’existence d’une machination de grande ampleur… À cause d’un assassinat (1974) témoigne de l’atmosphère inquiétante régnant alors aux États-Unis, au lendemain des meurtres des frères Kennedy et de Martin Luther King, bientôt suivis par le scandale du Watergate. Alan J. Pakula signe une œuvre majeure autour du thème de la conspiration – sublimée par la photographie de Gordon Willis –, à laquelle il consacra deux autres films, Klute et Les Hommes du Président. 

Carlotta Films.

Edward Yang

À l’instar de son compatriote Hou Hsiao-hsien, Edward Yang a créé une oeuvre singulière qui a installé le cinéma taïwanais dans le paysage cinématographique mondial. Considéré comme l’un des plus grands cinéastes asiatiques, le réalisateur de A Brighter Summer Day pose sur ses concitoyens un regard chaleureux en maniant brillamment le drame comme la comédie. Réunis pour la première fois en coffret Blu-ray™, quatre films méconnus – In Our Time, The Terrorizers, Confusion chez Confucius et Mahjong – témoignent ainsi de la transformation radicale de la société taïwanaise des années 1980-90.

Outre ce coffret, Carlotta Films propose également Yi Yi dans une magnifique restauration, l’ultime film du cinéaste avant sa disparition prématurée en 2007. Une splendide épopée intime qui suit les pas d’un ingénieur en informatique âgé d’une quarantaine d’années, père de deux enfants. Le soir du mariage de son beau-frère, deux événements vont ébranler sa vie : sa belle-mère tombe dans le coma et son ancien amour de jeunesse ressurgit après trente ans d’absence. Pour lui, c’est l’heure de la remise en question… Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 2000, Yi Yi est un monument de délicatesse et d’humanité à (re)découvrir.

Carlotta Films.