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Wall Street a chuté, plombé par Nvidia, le Nasdaq au plus bas depuis deux mois

La Bourse de New York a terminé en net recul jeudi, l'optimisme autour des résultats du géant américain des puces Nvidia n'ayant duré que quelques heures en raison des craintes trop fortes de...

Un opérateur à la Bourse de New York le 19 novembre 2025 © CHARLY TRIBALLEAU
Un opérateur à la Bourse de New York le 19 novembre 2025 © CHARLY TRIBALLEAU

La Bourse de New York a terminé en net recul jeudi, l'optimisme autour des résultats du géant américain des puces Nvidia n'ayant duré que quelques heures en raison des craintes trop fortes de survalorisation du secteur de l'intelligence artificielle (IA).

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a plongé de 2,15%, atteignant un plus bas depuis deux mois. Le Dow Jones a reculé de 0,84% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 1,55%.

"Une matinée qui semblait parfaite pour les optimistes boursiers s'est transformée en cauchemar", selon Jose Torres, d'Interactive Brokers.

En début de journée, la place américaine était en nette progression, avançant de concert avec Nvidia, dont les résultats, publiés la veille en fin de journée avaient été bien accueillis.

Figure de proue de l'IA et première capitalisation mondiale, Nvidia a annoncé mercredi un bond de son bénéfice net de 65% (sur un an) au troisième trimestre de son exercice décalé et relevé ses prévisions de chiffre d'affaires pour le trimestre suivant. 

Mais les cours de Wall Street ont ensuite inexorablement piqué du nez et l'indice de volatilité Vix, qui mesure la nervosité des investisseurs, a atteint un plus haut depuis cinq semaines.

L'action de Nvidia, après avoir grimpé de plus de 5%, a finalement perdu 3,15% à 180,64 dollars. Dans son sillage, les autres valeurs des semiconducteurs ont été à la peine, à l'image de Micron (-10,87%) ou Broadcom (-2,14%).

Les acteurs du marché "s'inquiètent de la forte augmentation des créances de Nvidia", souligne auprès de l'AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.

Ces commandes de puces, annoncées mais pas encore payées, dépassaient les 33 milliards de dollars fin octobre, en hausse de plus de 40% depuis le premier trimestre.

Elles dépassent même le bénéfice net du trimestre qui vient d'être clôturé.

"Nous savons que l'IA est une bulle, car les valorisations sont absolument extraordinaires et, lorsqu'elles sont aussi élevées, elles ne sont pas viables", juge Adam Sarhan.

Selon lui, lorsque des technologiques aussi "disruptives" que celles-ci sont développées, elles ménent à des bulles financières "car les émotions prennent le dessus et ces actions deviennent surévaluées et surmédiatisées".

"La logique est mise de côté, les gens s'en moquent et paient trop cher", ajoute l'analyste.

Mais ces dernières semaines, un vent d'inquiétude a soufflé sur les marchés financiers, de plus en plus d'investisseurs s'inquiétant d'être allé trop vite, trop haut, au regard notamment des dépenses faramineuses engagées par les géants technologiques pour développer l'IA.

L'intelligence artificielle "va très probablement rester, mais les actions liées à celle-ci, dont beaucoup sont surévaluées, risquent de disparaître", prévient M. Sarhan.

En parallèle, le marché doit digérer les seules données officielles sur l'emploi prises en compte pour la prochaine réunion monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

D'après, les données publiées jeudi par le département du Travail, le marché de l'emploi aux Etats-Unis a continué de se dégrader au mois de septembre, avec une progression à 4,4% du taux de chômage.

Mais les créations d'emplois ont malgré tout progressé plus qu'attendu sur la période, avec 119.000 nouveaux emplois créés, nettement mieux que ce qu'attendaient les analystes.

Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l'Etat américain se détendait à 4,09%, contre 4,14% la veille en clôture.

Ailleurs à la cote, la chaîne américaine d'hypermarchés Walmart a brillé (+6,46% à 107,11 dollars) après un troisième trimestre au-dessus des attentes. 

Le chiffre d'affaires du groupe a atteint 179,50 milliards de dollars (+5,8%), marqué par un essor de 27% des ventes en ligne dans le monde.

Les résultats de Walmart sont particulièrement suivis par les investisseurs, car ils donnent une idée de la consommation des ménages américains.

Nasdaq

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