2025, un millésime de qualité pour les vins de Bourgogne
Malgré les changements climatiques, la filière viticole de Bourgogne affiche un bilan positif après les vendanges 2025. Les vins de la région gardent leur qualité autant que leur notoriété ce qui leur vaut d’être toujours sollicités à l’export.

Pluie, sécheresse, floraison précoce… La météo n’a pas épargné les vignes de Bourgogne. Ce «chaos climatique», comme le qualifie François Labet, président du Comité Bourgogne (BIVB), a touché la profession de manière limitée. «Nous avons été peu impactés par le gel et la grêle, nous avons profité d’une saison culturale régulière malgré des précipitations erratiques entre les communes. Le mois de juillet s’est révélé sec et nous avons traversé une canicule pendant 15 jours en août qui a conduit à un poids du raisin en diminution, de 15 à 20%, moins gorgé de jus. Nous sommes déficitaires par rapport aux attentes.»
Les professionnels bourguignons de la viticulture affichent malgré tout une récolte plutôt belle, «assez proche de la perfection», dixit encore François Labet. Il en ressort des vins équilibrés, typiques de leurs cépages que ce soit le chardonnay ou l’emblématique pinot noir. Le président du BIVB nuance toutefois son propos en évoquant le Mâconnais. «La situation y est moins brillante à cause du mildiou».
Une qualité plébiscitée
Même s’il considère que l’année se divise désormais en deux saisons, «un long été de Pâques à mi-octobre et un automne le reste du temps», François Labet reconnaît que le changement climatique, qui se traduit par une hausse des températures et l’augmentation de la luminosité, conduit à récolter des raisins plus murs. «Depuis le passage au troisième millénaire, nous n’avons que de belles années avec un bémol en 2024 ou l’excès de précipitations avait provoqué le mildiou et une importante perte de récolte», rappelle le vigneron.
Les producteurs de Bourgogne peuvent s’appuyer sur la qualité de leur produit. «On s’attache à ce qu’il y a dans le verre et c’est indéniablement des vins savoureux, de plaisir, équilibrés», enchaîne François Labet. Une qualité qui impacte également les marchés, ces derniers se portent plutôt bien pour les vins régionaux. Le marché français, notamment à travers la grande distribution, s’ouvre de plus en plus aux vins du mâconnais et du chablisien tandis que les cavistes maintiennent leurs achats. «Il faut toutefois casser l’image de la Bourgogne chère. Certains vins le sont, mais ce n’est pas la majorité. On trouve des vins du Mâconnais ou de Chablis à prix raisonnable tout en assurant une rémunération satisfaisante aux producteurs» précise-t-il.
Une croissance internationale
Si la moitié de la production se destine à l’Hexagone, l’autre partira à l’export. «Cette part du marché est en progression en volume et en valeur. Nous enregistrons par exemple une hausse de 30% au Canada et une explosion des ventes en Suède. Nous constatons toutefois une légère baisse au Japon.» Le président précise que la Bourgogne fait figure d’exception dans le paysage des régions viticoles françaises dans un contexte international prégnant. Dans cette croissance globale, les vins blancs et le crémant se démarquent. «Le crémant représente 13% de la production de la région et est en hausse constante. Il dépasse sa vitesse de croisière, c’est un produit qui compte.»
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert