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À Amiens, la reconversion de l’ancien site du CHU Nord se dessine

Après les visites organisées à l’automne dernier sur la parcelle du CHU Nord d’Amiens, la collectivité a organisé, ce 16 décembre, une concertation publique afin de faire le point sur l’avancée du projet et évoquer les contributions reçues.

Julie Vogel, Pierre Mangematin, Yannick Beltrando, Romain Pereira, Annie Verrier, Hubert de Jenlis et Jean-Christophe Loric. © Aletheia Press / DLP
Julie Vogel, Pierre Mangematin, Yannick Beltrando, Romain Pereira, Annie Verrier, Hubert de Jenlis et Jean-Christophe Loric. © Aletheia Press / DLP

Une décennie après le départ des derniers services de l’hôpital Nord vers le CHU Amiens Sud, la transformation de cette zone de 11 hectares se précise. Et pour faire le point sur le sujet, une concertation publique a été organisée ce 16 décembre à l’Espace Dewailly, à Amiens. «C’est un site emblématique de notre ville et, en même temps, un formidable potentiel en matière d’urbanisme et d’aménagement», souligne Hubert de Jenlis, maire d’Amiens. L'élu se félicite du choix de la Bibliothèque nationale de France, d’y établir son nouveau bâtiment. Les travaux devraient débuter fin 2026.

«C’est un équipement qui fera d’Amiens un pôle majeur autour du livre, du savoir et de la création» ajoute-t-il. Autour de ce lieu totem, la collectivité ambitionne de faire naître «un nouvel écosystème», mêlant espaces culturels et associatifs, logements, services et commerces de proximité. «Il s’agit d’animer cet arrondissement au quotidien et créer du lien social», note l’édile.

Pour cela, la ville souhaite associer les habitants pour «poser les fondements du projet d’aménagement qui sera mené au cours des dix prochaines années » abonde Romain Pereira, directeur de la maîtrise d’ouvrage d’Amiens Métropole. «Cette réunion s’inscrit dans une démarche de concertation que nous avons souhaitée large et transparente. Vos contributions, vos idées, vos attentes sont précieuses. Elles ont vocation à nourrir le projet», assure Hubert de Jenlis, rappelant que celui-ci n’est en rien «figé».

Concevoir un espace vivant et ouvert

Le site de 11,3 hectares comprend actuellement 19 bâtiments, dont 12 datent des années 1930. Les autres ont été réalisés entre les années 1950 et 1980. «Beaucoup ont évoqué la nécessité de conserver ce patrimoine. L’idée est bien de partir de l’existant pour l’adapter à de nouveaux usages», rassure Yannick Beltrando, de l’agence d’architectes-urbanistes Anyoji Beltrando, chargée notamment de mener les études de reconversion. Avec ses collaborateurs Pierre Mangematin et Julie Vogel, l’architecte s’est attelé à la présentation des remarques formulées lors des visites du site, ainsi que des 67 contributions écrites reçues.

«Toutes s’articulent autour de onze thèmes, comme le patrimoine, l’aménagement, l’environnement ou encore les mobilités…» énumère Yannick Beltrando. Côté aménagement, le projet prévoit d’ouvrir au maximum le secteur vers l’extérieur, tout en privilégiant les mobilités douces et en laissant une place importante au végétal. «L’idée est vraiment de faire un quartier-parc», souligne Pierre Mangematin. La collectivité veut également favoriser les commerces de proximité, en renforçant l’offre déjà existante. Un pôle d’activités pensé pour les travailleurs, mais aussi et surtout pour les habitants, qui occuperont des logements en accession libre, aidée, intermédiaire ou sociale. Enfin, l’art et la culture devraient également occuper une place centrale dans le quartier.

Animer le quartier dès 2027

«Au printemps 2026, sera lancé un appel à manifestation d’intérêt afin d’identifier les associations ou entreprises susceptibles d’occuper les bâtiments de manière transitoire», indique Annie Verrier, adjointe au maire d’Amiens chargée de l’urbanisme et des aménagements urbains. Ces acteurs participeront de fait à la mise en œuvre du projet et à l’évolution de l’environnement. Une manière, aussi, d’inciter les Amiénois à se réapproprier les lieux. «L’année 2026 sera consacrée à la préparation de cette phase d’activation de la partie ouest» poursuit l'adjointe. L’Établissement public foncier, actuel propriétaire du site, réalisera des interventions de proto-aménagement.

«Ensuite, il s’agira de confier un contrat à notre aménageur, la SPL, afin qu’il puisse engager l’ensemble des études pré-opérationnelles permettant d’envisager la réalisation des réseaux et des aménagements, tant des bâtiments que des espaces extérieurs», détaille Annie Verrier. Une première phase qui devrait s’achever début 2027, date à laquelle la collectivité devrait devenir propriétaire de cette partie ouest du site.