À Moÿ-de-l’Aisne, deux agriculteurs partagent la passion de la terre et… de la vigne
Bruno Cardot et Sébastien Varlet, tous deux agriculteurs installés sur la commune de Moÿ-de-l’Aisne, se sont associés pour redonner vie aux vignobles du Mont Pourceau, victimes de la crise du Phylloxera au XIXe siècle. Passionnés par la fabrication d’un vin blanc tranquille, le duo saint-quentinois fédère les vignerons au sein d’une association à l’échelle des Hauts-de-France, avec pour ambition, de décrocher une Indication géographique protégée (IGP).

Les vendanges sont terminées sur les vignes du Mont Pourceau à Moÿ-de-l’Aisne et la cuvée 2025 s’annonce prometteuse ! Pas moins de 6 000 litres ont ainsi été récoltés cette année sur un week-end de septembre par les proches et amis venus épauler les deux vignerons, soit environ 7 000 bouteilles à la vente. Bruno Cardot, Sébastien Varlet et son épouse Alice, se sont lancés dans la culture de la vigne et la fabrication du vin en 2021. Ces exploitants agricoles locaux, «voisins de parcelles», ont décidé de mettre leurs terres, situées face à vallée de l’Oise, en commun pour réaliser ce projet et planter 7 000 pieds de vignes, «un pied, une bouteille», s’amuse Bruno Cardot.
Et pour le choix du vin, les deux couples engagés dans
cette aventure familiale, ont procédé à une dégustation avant de
rapidement s’entendre sur un vin blanc tranquille, le Chardonnay. «De
nombreuses démarches ont été effectuées en amont, et notamment
pour préparer le sol»,
explique Sébastien Varlet, le duo de vignerons ayant eu recours à plusieurs experts pour démarrer l’activité. Depuis, les agriculteurs
locaux, vignerons engagés, enchaînent les tâches : entourer
les vignobles de haies, choisir et acquérir le
matériel nécessaire, suivre les différentes étapes de la
fabrication du vin, concevoir les étiquettes, sélectionner les
points de vente, faire visiter les vignes et le chai… «Nous
sommes à 600 heures de main d’œuvre
depuis janvier»,
chiffre Sébastien Varlet.
De la vigne à la bouteille
La première cuvée baptisée «Jaja», pour Justine, Arthur, Juliette et Albane, les prénoms des enfants des deux couples, a reçu un accueil sympathique et les 800 bouteilles de la cuvée de l’an dernier, la «13 lunes» (référence aux 13 lunes de l’année 2024) ne sont pas encore commercialisées mais le breuvage est déjà fort convoité ! Il sera possible de le déguster - avec modération - en fin d’année, pour l’heure, il repose dans la grange de l’exploitation de Bruno Cardot reconvertie en chai. Les vignerons ayant rencontré quelques difficultés au démarrage dans la culture de la vigne, «les deux premières années ont été qualitativement difficiles, la grêle puis le gel et le mildiou», raconte Sébastien Varlet, «nous n’avons pas de label bio, nous produisons sous l’appellation «Vins de France», le consommateur, ce qu’il recherche, c’est du local», précise Bruno Cardot.
«Nous essayons de faire travailler un maximum de gens en local...»
Une association des vignerons de la région
L’objectif est de produire «un vin local des Hauts-de-France», les deux vignerons de Moÿ-de-l’Aisne partagent leur passion du vin et de la vigne à l’échelle de la région. Déjà une quinzaine de vignerons est adhérente de l’association des vignerons des Hauts-de-France, répartie sur les 5 départements. «Nous savons faire dans les Hauts-de-France, les 15 vignerons réunis représentent 40 à 45 hectares, avec eux nous irons vers l’IGP», assure Bruno Cardot. Pour l’heure, les deux Axonais souhaitent se laisser le temps «d’observer la consommation», de s'adapter «aux goûts qui ont changé» et de stabiliser la production.