A Notre-Dame de Paris, 11 millions de visiteurs un an après la réouverture
Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli environ 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l'édifice...
Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli environ 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l'édifice victime d'un incendie géant en 2019.
Le 7 décembre 2024, la cathédrale était rouverte après plus de cinq ans de travaux, en présence de chefs d’État et personnalités dont Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d'une cérémonie retransmise en mondovision.
Un an plus tard, Notre Dame a accueilli "11 millions à peu près de visiteurs", explique Sybille Bellamy-Brown, responsable de l'accueil des publics de la cathédrale.
Maria Vega, Colombienne de 22 ans, n'envisageait pas un voyage à Paris sans passer par Notre-Dame. "C'est particulièrement important pour moi qui me suis récemment réengagée dans l'Eglise", explique la jeune femme qui s'émerveille d'une restauration "très précise": "La beauté et la simplicité sont frappantes."
Dany Tavernier, 55 ans, venue de Seine-et-Marne avec sa famille, visite pour la première fois la cathédrale restaurée: "C'est magnifique, on voudrait en voir plus, comme la +forêt+ de la charpente", assure-t-elle.
La fréquentation est en hausse de "30% à peu près" par rapport à avant l'incendie du 15 avril 2019, qui avait ravagé la toiture et la charpente de ce chef d'œuvre de l'art gothique du XIIe siècle, ajoute Mme Bellamy-Brown.
Un chantier titanesque, financé grâce à 843 millions d'euros de dons, a été nécessaire pour restaurer la cathédrale qui ne désemplit pas depuis sa réouverture.
Les files s'étirent toujours sur le parvis, surtout le week-end, mais avec moins d'attente: "chacun peut très spontanément rentrer dans Notre-Dame", indique encore la responsable.
Les visiteurs individuels peuvent entrer avec ou sans réservation, et toujours gratuitement, malgré l'idée d'une contribution de 5 euros avancée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Une suggestion fermement rejetée par le diocèse de Paris.
Dons
Face à l'afflux de visiteurs, on affiche toutefois à Notre-Dame une volonté de "réguler" les entrées, particulièrement pendant les offices, en fonction du nombre de visiteurs déjà présents. "Nous souhaitons accueillir le mieux possible l'ensemble des visiteurs" qu'il s'agisse de fidèles ou de touristes, précise Mme Bellamy-Brown.
"Quand vous êtes à l'intérieur, vous pouvez vraiment prier, je viens de le faire pendant vingt minutes, vous n'entendez pas les gens autour", assure Melissa Catapang, 39 ans, venue de Dubaï, qui loue "la solennité" de l'endroit.
Car la cathédrale se veut aussi "pleinement lieu de prière" avec plus de 1.600 célébrations organisées cette année, et un véritable essor des pèlerinages: plus de 650, dont un tiers venus de l’étranger.
Il s'agit là d'un phénomène relativement nouveau, des pèlerins venant pour la Vierge, d'autres pour la couronne d'épines (une relique acquise par Saint Louis en 1238)... Et "chacun a envie de méditer aussi sur ce chantier qui est long", affirme la responsable.
La cathédrale compte poursuivre cette dynamique spirituelle et culturelle.
Jusqu'au 2 février, une crèche provençale d'une cinquantaine de santons est installée.
La couronne d'épines est désormais présentée en ostension tous les vendredis de 15H00 à 18H30 - alors qu'elle n'était jusqu'ici vénérée que le premier vendredi de chaque mois.
Les vitraux contemporains de l'artiste Claire Tabouret seront installés fin 2026 pour remplacer six des sept baies du bas-côté sud de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais dès mercredi, des maquettes grandeur nature seront exposées au Grand Palais.
Et s'il reste 140 millions d'euros sur les dons collectés, "il manque encore au moins l'équivalent" pour terminer la restauration d'un édifice qui n'était pas en bon état avant l'incendie, souligne l'établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d'ouvrage de la restauration, qui lance un appel aux dons.
Des travaux sur des parties extérieures ont été engagés en 2025 et 'devront être programmés jusqu’au-delà de 2030", ajoute-t-on: après la restauration déjà lancée du chevet, il faudra se pencher sur la sacristie, les trois grandes roses de la cathédrale, les façades nord et sud du transept, le presbytère...
La Fondation Notre Dame espère elle lever 6 millions d'euros.
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