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À Pont-Audemer, la friche Costil retrouve un avenir

Après des décennies, la friche Costil, à Pont-Audemer, est en voie d'être réhabilitée. Explications.

Le site de 5 hectares se situe au bord de la Risle, proche du centre-ville de Pont-Audemer. © Collection Ethnothèque, Musée des Boucles de la Seine Normande
Le site de 5 hectares se situe au bord de la Risle, proche du centre-ville de Pont-Audemer. © Collection Ethnothèque, Musée des Boucles de la Seine Normande

Pont-Audemer a longtemps vécu au rythme de ses tanneries qui ont fait sa prospérité dès le Moyen-Âge. Costil-UNT fut l'un de ses fleurons jusqu'à la fin des années 1970. Face, notamment, à la concurrence mondiale, aux coûts grandissant de traitement des effluents, l'entreprise est liquidée au début des années 2000. Elle laisse alors une friche au cœur de la commune de 10 000 habitants. «Ces ateliers ont employés jusqu'à plusieurs centaines de personnes et pratiquement chaque famille de Pont-Audemer a des membres qui y ont travaillé. C'est une usine qui était emblématique de la ville», résume Alexis Darmois, maire de Pont-Audemer.

Après la liquidation, le propriétaire, une société étrangère, n'existe plus pour l'administration française. Le site devient un “bien vacant ou sans maître” qui nécessitera des années de démarches pour que la municipalité en devienne légalement propriétaire. La procédure aboutit, le 22 septembre dernier. Le conseil municipal de Pont-Audemer vote en effet l’intégration de la friche industrielle Costil dans le domaine communal.

Une délicate dépollution

La reconversion du site de cinq hectares qui comprend 30 000 m² de bâtiments pose plusieurs difficultés. Outre les difficultés administratives, «beaucoup trop d'incertitudes existaient sur la stabilité structurelle du bâti et le degré de pollution pour qu'une entreprise puisse se porter acquéreur directement. Nous voulions lever ces difficultés et faciliter une installation», développe Alexis Darmois. Des études ont été réalisées dès 2017 et «des premiers travaux de dépollution ont déjà été menés dans le passé qui représentent 4 millions d'euros».

Ce chantier de dépollution d'envergure se poursuit «avec le soutien de l'Établissement public foncier Normandie et la Région», précise le maire qui estime «que 2 millions d'euros au bas mot seront encore nécessaires». Par ailleurs, les bâtiments annexes seront déconstruits. «La réhabilitation et la rénovation du site demandera d'autres investissements» complète l'élu.

Plusieurs marques d'intérêt

À terme, le site pourra accueillir une entreprise comme être envisagé avec une coactivité, quels que soient les secteurs d'activité. «Des acteurs qui viennent occuper de telles surfaces, ce n'est pas toujours facile à trouver. Nous allons regarder dans les deux directions» commente le maire. Tous les curseurs sont au vert pour trouver des occupants. «Nous avons déjà été sollicités. Depuis la loi «zéro artificiellement» les marques d'intérêt sont plus nombreuses», confie Alexis Darmois. La friche bénéficie également d'un accès à l'autoroute A13 qui a été amélioré ces dernières années.

Les élus vont étudier les dispositifs nationaux comme le fonds friche par exemple, dans lesquels cette réhabilition peut s'inscrire. Les travaux de démolition et de dépollution devraient s'achever en 2026. «L'investissement à mettre en place est très important, mais nous sommes persuadés que si nous menons bien ce projet, il aura des retombées extrêmement positives pour la ville», conclut le maire.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont