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À Saint-Quentin, un hôtel 4 étoiles au cœur du patrimoine Art déco

À l’horizon fin 2027, Saint-Quentin franchira une nouvelle étape dans sa stratégie de montée en gamme touristique avec l’ouverture d’un hôtel quatre étoiles au cœur de son centre-ville. Installé dans l’immeuble emblématique des anciennes Nouvelles Galeries, chef-d’œuvre de l’architecture Art déco, ce projet hôtelier d’envergure incarne la volonté de la collectivité de faire de son patrimoine un véritable levier de développement économique.

Antoine Saintoyant, directeur de la Banque des Territoires, Mickaël Legout, le propriétaire des lieux et Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin sur le futur roof top avec une vue sur la ville.
Antoine Saintoyant, directeur de la Banque des Territoires, Mickaël Legout, le propriétaire des lieux et Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin sur le futur roof top avec une vue sur la ville.

Mardi 16 décembre, élus locaux, représentants de l’État, de la DRAC, de l’Office de tourisme, ainsi que la Banque des Territoires et la Caisse des Dépôts se sont réunis pour la signature d’une convention de prêt de 11 millions d’euros, destinée à accompagner ce projet estimé à près de 20 millions d’euros. Un financement structurant, garanti par la commune, qui témoigne de la confiance accordée à ce projet privé à forte valeur patrimoniale.

Un patrimoine Art déco au service de l’attractivité touristique

Berceau du mouvement Art déco, Saint-Quentin attire chaque année de nombreux amateurs d’architecture, de design et d’histoire, venus admirer ses façades, mosaïques, ferronneries et intérieurs caractéristiques de l’entre-deux-guerres. La transformation des anciennes Nouvelles Galeries en hôtel de luxe vise à capter une clientèle à plus forte valeur ajoutée, susceptible de prolonger son séjour et de consommer localement.

Reconstruit après sa destruction lors de la Première Guerre mondiale, l’immeuble Art déco des Nouvelles Galeries a ouvert ses portes en 1927, avant d’être successivement reconverti en salle de bal puis en lieu de combats de boxe. Aujourd’hui occupé par Monoprix, il s’apprête à connaître une nouvelle vie, en cohérence avec l’histoire et l’identité architecturale de la ville.

Un projet privé soutenu par les acteurs publics

Propriétaire du site et porteur du projet, Mickaël Legout, directeur de Monoprix, explique la genèse de cette reconversion. «Les travaux vont durer environ 18 mois. Si tout va bien, c’est à la fin de l’année 2027, un siècle plus tard, que cet hôtel devrait ouvrir ses portes. Lorsqu’en 2022, j’ai acheté Monoprix, que je souhaite bien évidemment conserver et cet immeuble, fermé depuis 40 ans, je ne savais pas trop quoi en faire, explique le porteur de projet. J’ai rencontré la maire, Frédérique Macarez, qui m’a parlé de leur projet d’en faire un hôtel quatre étoiles. J’ai été très vite emballé pour préserver ce patrimoine, inscrit aux Bâtiments de France. J’aimerais que Saint-Quentin ne soit plus un lieu de passage, mais un lieu de destination. Ce projet d’environ 20 millions d’euros, seul, je n’aurais pas pu le porter».

Un engagement salué par la Banque des Territoires. Antoine Saintoyant, directeur général adjoint du groupe Caisse des Dépôts et directeur de la Banque des Territoires a salué le projet de Mickaël Legout. «Nous mesurons le risque et la passion que vous déployez autour de ce projet. La Banque est là pour vous accompagner par cette convention de prêt de long terme, à hauteur de 11 millions d’euros sur 27 ans, garantie par la commune de Saint-Quentin. Nous utilisons le livret A pour ce type de projets structurants pour les territoires».

Un équipement structurant pour le cœur de ville

Labellisé Accor – Handwritten Collection, l’hôtel s’élèvera sur cinq niveaux. Le sous-sol accueillera un espace bien-être de 500 m² (spa, piscine, hammam, salle de sport), ouvert à tous. Le rez-de-chaussée mettra en valeur la pièce maîtresse de l’immeuble avec la reconstitution à l’identique d’un escalier monumental, un piano-bar, ainsi qu’une rétrocession de 500 m² à la ville pour un usage événementiel et culturel, en lien notamment avec le musée des Papillons, site Saint-Jacques.

Les étages seront dédiés aux chambres et suites, avec un accès à un roof top de 200 m², comprenant sous une verrière, un restaurant et un bar offrant une vue panoramique à 360° sur la ville. «Cet endroit sera convivial, soigné, mais non surfait. Le restaurant et le bar seront ouverts à tous, et pas uniquement aux clients de l’hôtel», précise Mickaël Legout.

Une vision partagée du développement touristique

Pour la maire de Saint-Quentin, Frédérique Macarez, ce projet illustre une dynamique collective. «C’est une belle histoire qui se consolide et un rêve qui devient réalité. Ce partenariat avec les services de l’État et les Architectes des Bâtiments de France garantit que ce patrimoine sera conservé. Nous travaillons beaucoup sur le tourisme, la singularité de Saint-Quentin étant l’Art déco. La ville évolue et nous préparons déjà Action Cœur de Ville 3».

Un projet inscrit dans une logique de tourisme durable

Au-delà de l’offre hôtelière, cette opération s’inscrit dans une démarche de tourisme durable, fondée sur la réutilisation du bâti existant plutôt que sur l’artificialisation de nouveaux espaces. Elle renforce la mise en réseau des sites Art déco et positionne Saint-Quentin comme une destination culturelle à part entière, capable de conjuguer valorisation patrimoniale, attractivité touristique et dynamisme économique.

Avec la reconversion des anciennes Nouvelles Galeries, Saint-Quentin démontre ainsi que son patrimoine Art déco n’est pas seulement un héritage du passé, mais un outil stratégique pour construire l’économie touristique de demain.