Seclin : l'ancien hôpital Notre-Dame réhabilité s'ouvrira sur la ville

Pandémie, guerre en Ukraine, travaux complémentaires... rien n'aura finalement eu raison du vaste chantier de l'opérateur immobilier Histoire & Patrimoine, occupé depuis 2019 à réhabiliter l'ancien hôpital Notre-Dame à Seclin. Fermé en 2017, cet ensemble de bâtiments situé à côté de l'actuel groupe hospitalier Seclin-Carvin a été inauguré dans sa version restaurée ce 11 décembre.

Il accueillera enfin ses futurs habitants grâce à la livraison de leurs logements, prévue fin décembre. Une nouvelle vie, désormais en partie privée, pour cet hospice ouvert aux pèlerins et aux nécessiteux dès 1247 par Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre. Endommagé par des incendies, l'hôpital a gardé sa vocation durant près de 800 ans tout en s'agrandissant, avant d'être classé aux Monuments Historiques en 1932, puis de fermer ses portes au public en 2017.

«Sauver le patrimoine, c'est prendre beaucoup de risque au service de l'intérêt général» a estimé en préambule Rodolphe Albert, président d'Histoire & Patrimoine. Le responsable a poursuivi : «Notre engagement est parfois sous-estimé. Les travaux liés aux monuments du patrimoine sont les plus coûteux et les plus réglementés du pays». Ces contraintes peuvent occasionner des retards de travaux, «un gouffre financier». «Nous sommes néanmoins au rendez-vous pour transmettre la belle pierre, mais aussi la chair du monde, surtout dans ce lieu qui a été un hôpital», s'est réjoui Rodolphe Albert.

Un travail «de haute voltige»

La rénovation de l'ancien hôpital Notre-Dame a duré six ans et dépassé de 60% son budget initial pour atteindre, au total, 25 millions d'euros. Autant dire qu'il a souvent ressemblé à un long chemin de croix. Arrivé en 2019 pour remplacer un autre opérateur, Histoire & Patrimoine a été rapidement confronté à la pandémie du coronavirus, la guerre en Ukraine, la flambée des coûts des matériaux... sans oublier «l'état bâtimentaire», dont la réalité diffère souvent des projections théoriques. Cet état a imposé aux équipes de nombreux «travaux complémentaires», résume Axelle Macardier, architecte du patrimoine.

Cerise sur le gâteau : «Le classement du bâtiment est ici total, à la fois intérieur et extérieur», poursuit Axelle Macardier, également directrice de la production et des grands projets au sein d'Histoire & Patrimoine. Il a donc fallu «un travail minutieux et de haute voltige» pour voir l'ancien hospice accueillir 88 logements allant du T1 au T4, dont dix appartements remarquables intégrant des décors protégés et restaurés. Ce riche patrimoine sera en partie ouvert aux habitants de Seclin. Un commodat permettra au public d'accéder à certains endroits emblématiques du lieu, comme son jardin à la française, sa chapelle ou son cloître. La rénovation de ces espaces, qui vient de commencer, doit durer six mois. D'ici là, cinq logements supplémentaires seront mis en vente au mois de janvier en remplacement d'un projet de restaurant qui n'a pas abouti.

Pour Aletheia Press, Arnaud Stoerkler