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Medef

Absentéisme en entreprise : quelles prescriptions ?

Le Medef Meuse a organisé, à Bar-le-Duc, le 13 novembre, un petit-déjeuner thématique relatif à l’absentéisme en partenariat avec Harmonie Mutuelle et la CPAM de la Meuse. L’occasion pour des adhérents de confronter leurs regards et leurs expériences.

© Alexandra Marquet. Le dernier petit-déjeuner du Medef Meuse était consacré à la thématique de l'absentéisme en entreprise.
© Alexandra Marquet. Le dernier petit-déjeuner du Medef Meuse était consacré à la thématique de l'absentéisme en entreprise.

Un niveau record atteint en 2024, selon les dernières études nationales… et une réalité locale observée sur le terrain, «avec une recrudescence des arrêts de travail», estime Thierry Iung, le patron du Medef Meuse. En organisant un petit-déjeuner thématique sur ce sujet, l’enjeu pour l’organisation patronale est de coller aux problématiques quotidiennes des dirigeants et des responsables ressources humaines, venus assister à la présentation de Laura Gasqueres, ergonome certifiée mais également des expertes en santé au travail de la CPAM de la Meuse qui ont rappelé qu’une «solution unique n’existait pas face à une pluralité de situations qui impactent les caractéristiques du travail, le contexte socio-organisationnel mais aussi des aspects plus personnels (comme des problèmes de transport, familiaux…)». Selon la dernière étude Malakoff Humanis datant de 2025, 42% des salariés ont au moins eu un arrêt maladie en 2024. Un chiffre qui atteint 49% pour les moins de 30 ans qui souffrent pour 22% d’entre eux de troubles psychologiques, citant la fatigue ou la charge de travail comme facteurs déterminants et qui multiplient les arrêts courts. Face à ce phénomène sociétal, la question de la santé mentale ne peut plus être ignorée. Conscients des différences de perception, de valeur et d’attentes des plus jeunes salariés, en quête de sens et de reconnaissance, les dirigeants présents ont rappelé l’importance d’avoir dans leurs équipes des jeunes et des anciens pour assurer un équilibre.

Des leviers d’action

Avec une tendance à la hausse des arrêts maladie depuis la crise sanitaire de 2020, «des actions préventives» peuvent être initiées, ont plaidé les expertes en santé au travail. Si les leviers d’action sont nombreux, l’analyse et le suivi de l’absentéisme restent essentiels pour comprendre ce qui se passe en interne. Le tableau de bord reste donc un outil à croiser avec le taux national d’arrêt maladie par secteur d’activité. La prévention des TMS (troubles musculosquelettiques) et RPS (risques psychosociaux), qui reste première cause des arrêts de travail, doit être enclenchée quand le retour à l’emploi des salariés après des arrêts (courts à répétition) doit être accompagnée. Pour gérer au mieux ces situations délicates, la formation des managers joue un rôle central dans le plan d’action des entreprises. Si l’amélioration de l’environnement est une piste non négligeable, tout comme la question du bien-être au travail (avec la fameuse corbeille de fruits), elle ne résoudra pas des situations conflictuelles ou des désorganisations internes. Alors qu’Émilie Dulac, la secrétaire générale du Medef, a évoqué les primes de présentéisme qui semble se multiplier dans le secteur de la métallurgie, le sujet a fait réagir les participants : «faut-il récompenser un salarié qui a après avoir signé son contrat de travail, vient travailler avec assiduité ?», s’agacent certains. Entre éthique et responsabilité, la solution miracle n’existe de toute façon pas.