Amiens Métropole développe ses industries culturelles et créatives
Amiens Métropole a dévoilé à la Halle Freyssinet sa stratégie de développement des Industries Culturelles et Créatives (ICC). Au cœur de cette dynamique, la Plateforme Innovante des Images et de la Création (PIC), installée dans l’ancien Tri postal d’Amiens, va devenir un pôle d’excellence dédié à l’image.

Amiens Métropole vient de présenter les grandes lignes de sa stratégie en faveur des Industries Culturelles et Créatives (ICC). Objectif : faire des ICC un des leviers majeur de développement économique et territorial, en misant sur l’innovation, la création et les talents locaux. Parmi les projets phares, il y a la réhabilitation d’une friche de 10 000 m² pour créer un véritable quartier de la création, connecté et tourné vers l’avenir, l’arrivée de la FRAC Picardie, en lien avec les dynamiques de l’OMSB, de la Waide Somme, et de l’ESAD.
Une stratégie structurée autour de trois axes : accompagner les acteurs, soutenir les projets collectifs et créer des synergies entre culture et économie. Avec la structuration des ICC, Amiens Métropole se positionne ainsi comme un territoire d’excellence complémentaire aux autres filières majeures que sont celles de la santé, de l'autonomie énergétique ou du numérique. «Ce développement vise à renforcer la compétitivité de la région tout en créant des emplois et en favorisant l’innovation autour d’Amiens, ville de Jules Verne, déclare Hubert de Jenlis, maire d'Amiens. Nous sommes nombreux, bien évidemment, à considérer que les industries culturelles et créatives, qu'il s'agisse de la bande dessinée, du design, du spectacle vivant, de l'audiovisuel, du jeu vidéo, de la musique ou encore du patrimoine, représentent un secteur stratégique, en pleine croissance et sur lequel il faut continuer à miser à l'avenir. Je suis convaincu qu'ici, nous avons les atouts pour faire de ce secteur un pilier de notre développement. Amiens affirme avec force son ambition, être une ville qui croit en la culture, comme moteur de progrès, de liens sociaux et d'attractivité. Une ville où l'avenir se dessine au sens propre comme au sens figuré».

Parmi les socles de l'écosystème ICC d'Amiens Métropole, présentés par les élus d'Amiens, figure le projet de réhabilitation de l'ancien centre de tri postal en un pôle d'excellence dédié à l'image, un tiers-lieu culturel et innovant au service de l'émergence de la filière, à la fois sur le volet culturel et économique : la future Plateforme innovante des images et de la création (PIC).
L’avenir culturel et créatif se dessine pour Amiens
Amiens Métropole se distingue, en effet, par la richesse et la diversité de ses industries créatives, qui offre un cadre idéal pour ceux qui souhaitent innover, collaborer et entreprendre dans le domaine des ICC. Ainsi, la Plateforme Innovante des Images et de la Création (PIC), installée dans l’ancien Tri postal d’Amiens, quadrilatère de 10 000 m² désaffecté depuis plusieurs années, va devenir un pôle d’excellence dédié à l’image. Le projet, pensé comme un tiers lieu économique et culturel, s’inscrit dans la lignée des nouveaux lieux culturels événementiels, éphémères ou pérennes, qui se sont développés au cœur des villes ces dernières années ; établissements hybrides, qui abritent des pratiques culturelles, festives, ludiques, pour partie spontanées et amateures, dans un esprit d’ouverture à tous les publics. Par ailleurs, il accueillera également une fonctionnalité entrepreneuriale via son "rooftop" dédié à l'incubation et au développement d'entreprises.
«C'est une nouvelle ambition pour la ville et l'agglomération qui se dessine, ajoute Alain Gest, président d'Amiens Métropole. Celle de clairement s'engager dans les industries culturelles et créatives, dont on sait qu'elles représentent déjà une part non négligeable de l'économie nationale. 2,3% du PIB, ce n'est pas si neutre. Cela concerne déjà un nombre assez conséquent de personnes qui ont trouvé leur activité professionnelle dans ce domaine-là. Chaque année, il y a une progression du chiffre d'affaires de plus de 7%. Ici, nous avons entre les mains un nouvel élément de la dynamique de ce quartier en devenir et qui va additionner les organismes culturels avec de la construction, de l'animation. Ce soir c'est le départ de cette politique qui va permettre de démontrer que nous avons une place à tenir dans ce domaine-là nous aussi».
Le témoignage du CEO de Miyu
Emmanuel-Alain Ranal est le dirigeant de Miyu, une société française de production audiovisuelle et cinématographique spécialisée en animation qui produit des courts-métrages, séries et longs-métrages. La société a été récompensée par le Trophée de l’animation du Film Français en 2019, du prix Procirep du producteur d’animation français en 2022 et du César du meilleur film d’animation en 2024 pour Linda veut du poulet ! Il a pu partager son expérience d’un entrepreneur des ICC et son regard sur la créativité à Amiens.
«Il y a quelques années, on a décidé d'ouvrir l'animation et l'art contemporain, en tout cas d'essayer de créer des points entre animation et art contemporain, avec l'idée notamment de créer un lieu qui puisse être un lieu de rencontre et un lieu de valorisation de nos artistes. Il faut savoir que nous, dans le cinéma d'animation, on n'est pas forcément très considérés par le cinéma. J'ai commencé à rencontrer les gens, j'ai visité la PIC, on est ensuite allé visiter Waide Somme. Je me suis rendu compte des talents des étudiants, c'était vraiment très impressionnant, j'ai pu y voir des films de fin d'études, avec une vraie créativité. Une école qui est publique, c'est très rare en France, on a des écoles qui sont privées et qui sont très chères. C'est une vraie valeur d'avoir une école publique, une école d'animation c'est entre 8 à 10 000 euros par an. Donc sur 5 ans d'études, je vous laisse faire le calcul. À l'étage du dessous, il y a On a marché sur la bulle. Moi je m'attendais à avoir des bureaux de préparation d'un festival, en fait j'ai été subjugué par l'ensemble des gens que j'y ai vu, qui travaillaient. On passait d'un bureau dédié à l'éducation à l'image auprès des écoles et auprès des scolaires, à une résidence avec des auteurs en train de travailler. J'ai été subjugué. En fait il y a ici tout ce qu'il faut pour créer ce qu'on appelle un pôle d'animation».