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ArcelorMittal Dunkerque : 254 millions d’euros pour pérenniser l’outil de production et préparer la décarbonation

La chaîne d’agglomération 3, le haut-fourneau 4 et le convertisseur 5 bénéficient actuellement de travaux de maintenance très importants. L’enjeu est double : pérenniser l’outil de production et préparer l’énorme projet de décarbonation que l’aciériste confirme à la condition que l’Union européenne mette concrètement en œuvre le «plan acier» dévoilé en mars dernier.

De très importantes opérations de maintenance, comme ici à l'aciérie, sont en cours sur le site de Dunkerque d'ArcelorMittal. © ArcelorMittal
De très importantes opérations de maintenance, comme ici à l'aciérie, sont en cours sur le site de Dunkerque d'ArcelorMittal. © ArcelorMittal

De très importants travaux de maintenance sont en cours sur le site ArcelorMittal de Dunkerque. Le tout pour un investissement de 254 millions d’euros. «C’est l’investissement moyen que l’on fait chaque année pour nos travaux de maintenance sur chacun de nos sites de production en France afin de pérenniser l’outil, et d’augmenter la productivité. A cela s’ajoutent nos investissements structurels : 1,5 milliard en France depuis 2019», commente Bruno Rigo, directeur général d’ArcelorMittal France.

Ces travaux de maintenance concernent la chaîne d’agglomération 3 où le minerai de fer est préparé, le haut-fourneau 4 (le plus puissant d’Europe d’où sortent 10 000 tonnes de fonte quotidiennement) et le convertisseur 5 (l’outil de transformation de la fonte en acier). «Ce sont des projets complexes qui demandent de 2 à 3 ans de préparation, notamment pour assurer une sécurité exemplaire aux personnes qui interviennent et qui sont, à 90%, issues d’entreprises prestataires. Au plus fort de nos trois chantiers, elles seront 1 200 sur site», ajoute Bruno Rigo. Ces travaux permettent également de réaliser des améliorations pour la protection de l’environnement. Ainsi, la chaîne d’agglomération va être préparée pour être en capacité de recevoir de nouveaux capteurs de poussières diffuses dans les mois à venir.

Malgré la mise à l’arrêt des installations concernées pendant toute la durée des travaux, le sidérurgiste se doit d’honorer les commandes de ses clients. C’est la raison pour laquelle les autres sites de production en France, mais aussi à l’étranger, sont sollicités pour livrer à Dunkerque les éléments manquants à la production de l’acier.

Nouveau four à arc électrique

Les trois équipements complètement rénovés vont gagner a minima une quinzaine d’années de vie supplémentaires et seront donc aptes à accompagner ArcelorMittal dans sa phase de transition vers la décarbonation et l’installation du four à arc électrique. Celui-ci doit permettre au site de réduire ses émissions de CO2 de 20%. «Parce que, dans ce four, nous n’utiliserons plus le charbon comme réducteur de minerai, comme cela se fait depuis toujours avec la technologie du haut-fourneau», précise Bruno Rigo.

Après quelques mois de flottement, ArcelorMittal a, en effet, annoncé qu’il poursuivait ses engagements en matière de décarbonation. «A la condition toutefois que l’UE mette en œuvre concrètement son plan acier comme elle l’a promis d’ici la fin de l’été», complète Bruno Rigo. 

Confrontée à une baisse historique de la consommation de l’acier en Europe (160 millions de tonnes en 2019 contre 120 millions de tonnes en 2025), avec, dans le même temps, un pourcentage d’exportations vers l’Europe passé de 15% à 30%, la sidérurgie européenne connaît une crise majeure. Le «Plan acier» détaillé en mars 2025 par la Commission européenne doit permettre de lutter contre l’arrivée massive en Europe d’acier produit dans des pays non soumis aux mêmes règles environnementales et bénéficiant d’une main d’œuvre à bas coût. Le plan prévoit, entre autres, la garantie pour les industriels d’une énergie à prix abordable et d’une concurrence équitable vis-à-vis de pays tiers qui produisent de l’acier sans se préoccuper de leurs émissions de CO2. Enfin, le plan prévoit de protéger les capacités mondiales européennes grâce à des mesures de défense commerciale contre la concurrence déloyale. En attendant, ArcelorMittal prend soin de ses installations.