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Art’Ru / Wallonie # Picardie veut redynamiser les arts de la rue

Le Pôle national Cirque d’Amiens et le Festival international des arts de la rue de Chassepierre, lancent un programme interrégional pour accompagner deux jeunes compagnies dans la création et la diffusion de leurs spectacles.

La compagnie amiénoise Madeleine Renard est la première à bénéficier du programme Art’Ru / Wallonie #Picardie. © Compagnie Madeleine Renard
La compagnie amiénoise Madeleine Renard est la première à bénéficier du programme Art’Ru / Wallonie #Picardie. © Compagnie Madeleine Renard

Après l’arrêt du réseau européen «The Green Carpet», faute de financement, le Cirque Jules Verne d’Amiens et le Festival international des arts de la rue de Chassepierre ont souhaité recréer des liens entre les acteurs européens de la création dans l’espace public. «Nous avions très envie de continuer à travailler ensemble sur des projets artistiques. Même si la Wallonie n’est pas très loin d’Amiens, il n’y a pas forcément de passerelles entre nos réseaux professionnels», explique Philippe Macret, directeur du Cirque Jules Verne, délégué aux projets arts de la rue.

Avec Charlotte Charles-Heep, directrice du Festival de Chassepierre, ils se sont donc tournés vers les programmes Interreg, qui ont pour objectif de promouvoir la coopération entre les régions européennes. C’est ainsi qu’est né Art’Ru / Wallonie #Picardie : un accompagnement d’un an, doté d’un budget de 50 000 euros d’aide à la création et à la diffusion de spectacles, destiné à des compagnies professionnelles des arts de la rue picardes et wallonnes. Une initiative bienvenue, alors que les arts de la rue connaissent des difficultés croissantes en matière de production, de création et de diffusion depuis la crise sanitaire.

Accompagner deux compagnies

«Nous avons sélectionné les deux compagnies selon plusieurs critères : il fallait qu’elles soient émergentes - c’est-à-dire qu’elles aient moins de trois créations à leur actif -, qu’elles soient impliquées sur leurs territoires et, bien sûr, qu’elles proposent des spectacles pour l’espace public», détaille Philippe Macret. Côté picard, c’est la Compagnie Madeleine Renard, avec le projet Wouazo, qui va bénéficier de ce soutien, tandis qu’en Wallonie, c’est la compagnie de Naïma Triboulet et son projet Atomic Phénix qui a été retenue.

«Toutes deux seront accueillies en résidence à Amiens et à Chassepierre au printemps, pendant une dizaine de jours, et leurs productions seront diffusées lors des Tentaculaires, en juillet, et du Festival international des arts de la rue de Chassepierre, en août», précise Philippe Macret, qui rappelle que le festival amiénois a toujours eu une dimension internationale. L’objectif d’Art’Ru / Wallonie # Picardie est également de rendre les arts de la rue plus visibles, de faire découvrir des écritures différentes, mais aussi de favoriser les rencontres avec les acteurs culturels. «Lors des Tentaculaires, nous accueillons une trentaine de professionnels, principalement français», indique-t-il.

Réfléchir à la suite

Art’Ru / Wallonie # Picardie est en fait une première pierre, «expérimentale», vers un projet que Picards et Wallons espèrent plus large. «Depuis un an, nous nous réunissons avec une vingtaine d’autres partenaires franco-belges. Nous réfléchissons à la manière de monter un réseau à une échelle plus vaste, en Wallonie, en Flandre, en Hauts-de-France et, pourquoi pas, dans le Grand Est» confie le directeur du Cirque Jules Verne.

L’ambition de ce réseau serait, une fois encore, de dynamiser les arts de la rue, de faciliter la circulation des compagnies mais aussi de trouver de nouveaux financements. «Il s’agit pour le moment d’une simple réflexion : rien n’est acté et nous ne savons pas encore ce que cela donnera. Mais l’idée de monter un réseau franco-belge est bien là», conclut Philippe Macret.