Ateliers RSE à Saint-Omer : «Cela a fait la différence en termes de business»
En 2022, le Pays de Saint-Omer a opéré un virage stratégique en faisant de la résilience écologique un pilier de son développement. De nombreuses actions en découlent, notamment la sensibilisation à la responsabilité sociétale des entreprises. Aurant de sujets abordés en juin à La Station.

La Station à Saint-Omer stimule les réseaux qui font vivre le territoire au quotidien au travers d'animations variées. Et ce 19 juin, le tiers‑lieu, porté par la Communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer (Capso), a réuni 40 entreprises autour d'ateliers de sensibilisation sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). «Cette action se place dans une stratégie globale lancée par la Capso en 2022 vers une résilience écologique. Sensibiliser les entreprises locales à la RSE est capital», souligne Caroline Barbier, directrice de La Station et du pôle économie et emploi de l'agglomération.
D'aucuns y verraient un nouvel étage du mille-feuille administratif français, puisqu'il s'agit de faire comprendre que l'entreprise, quelle qu'elle soit, a un impact sur son écosystème. D'autres, comme les Cartonneries Gondardennes, ont utilisé cet outil pour repenser leur process de production ou de services. La contrainte devient alors une opportunité de développement. «La production de papier demandait beaucoup de ressources», explique Laurent Top, directeur industriel des Cartonneries Gondardennes. «Nous utilisions 10 m³ d'eau pour produire une tonne de papier. Grâce à notre stratégie RSE, nous utilisons désormais moins de 2 m³ par tonne !».
En cherchant à s'imposer une «attitude plus responsable écologiquement», l'entreprise récupère aussi de la vapeur d'eau de l’incinérateur de déchets Flamoval. Cette énergie permet une économie de 20 000 tonnes de dioxyde de carbone par an. «Nous nous sommes fortement structurés et cela a fait la différence en termes de business», ajoute le cadre. Car en consommant moins, on fait aussi quelques substantielles économies.
Notation des entreprises
Une démarche à garder en tête lorsque l'on sait que chaque 10 août, la population mondiale a consommé une année de production de la planète. Ce constat a poussé les États à contraindre les entreprises à changer d'attitude. La RSE fait partie de cet arsenal législatif. «La question des limites planétaires est essentielle, explique Yolande Blondé, animatrice de l'événement. Le changement climatique, la gestion de l'eau, l'utilisation des matières premières... L'idée est d'avoir dans l'entreprise un développement vertueux, de se fixer des objectifs, et pourquoi pas de viser une certification». S'il n'est pas obligatoire d'obtenir une certification pour valider sa stratégie RSE, le faire permet de gagner de nouveaux marchés. En effet, de plus en plus de collectivités territoriales attribuent des points supplémentaires aux notes des réponses d’entreprises dans l'attribution de marchés publics.
Enfin, la RSE se révèle être un outil de management. En s'interrogeant sur ses salariés, sur leur compréhension des enjeux de l'entreprise, sur une bonne communication interne comme externe, ou encore sur la qualité de vie au travail, un dirigeant gagnera du temps. Et de l'argent. Ces éléments sont un levier pour gagner en productivité. A la Station, les entreprises présentes l'ont bien compris. «La RSE est au cœur du modèle économique de notre entreprise. Elle permet de réfléchir à son action au quotidien, à son image, sa relation à l'autre, son comportement, l'utilisation des ressources. C'est un facteur d'innovation», plaide Yolande Blondé.