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Au procès de trois revenantes de Syrie, la nièce des frères Clain présente ses "excuses" aux victimes de l'EI

Jennyfer Clain, jugée depuis le 15 septembre pour avoir appartenu au groupe Etat islamique (EI), a présenté vendredi ses "excuses" à toutes les "victimes directes et indirectes, en France, en Syrie, en Irak et ailleurs" des jihadistes, dans ses derniers...

Des femmes et des enfants au camp Roj, où sont détenus des proches de combattants présumés du groupe État islamique (EI), dans la province de Hassakah, au nord-est de la Syrie, le 8 octobre 2023 © Delil souleiman
Des femmes et des enfants au camp Roj, où sont détenus des proches de combattants présumés du groupe État islamique (EI), dans la province de Hassakah, au nord-est de la Syrie, le 8 octobre 2023 © Delil souleiman

Jennyfer Clain, jugée depuis le 15 septembre pour avoir appartenu au groupe Etat islamique (EI), a présenté vendredi ses "excuses" à toutes les "victimes directes et indirectes, en France, en Syrie, en Irak et ailleurs" des jihadistes, dans ses derniers mots avant que la cour ne parte délibérer.

"Je ne leur demande pas de me pardonner, c'est impardonnable, mais je leur présente mes plus profondes et sincères excuses", a déclaré la nièce des frères Clain, voix de la revendication des attentats du 13-Novembre et présumés morts en Syrie. 

Le représentant du Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis jeudi 13 ans de réclusion criminelle à son encontre.

Jennyfer Clain, 34 ans, avait déjà eu des mots d'excuses pour les victimes de l'EI jeudi, les premiers depuis le début de l'audience devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Des excuses tardives, alors que la présidente avait fait remarquer mercredi aux trois accusées ne pas avoir "entendu un mot pour les victimes des attentats".

"Vous ne vous sentez pas responsable?" avait-elle demandé à Christine Allain, 67 ans, ex-belle-mère de ses deux co-accusées. 

"Je me pose la question, vous avez des regrets pour vous, vos enfants...", avait poursuivi la magistrate. 

En face, Mme Allain, contre qui le parquet a requis 15 ans de réclusion, avait continué à parler de son "ressenti", confiant tout de même avoir été "touchée" par sa rencontre en prison avec Georges Salines, père de Lola Salines, une des victimes tuées au Bataclan.

"Je ne suis pas une victime, les victimes c'est les autres, c'est ceux que l'organisation à qui j'ai appartenu a torturés, massacrés: je suis responsable", a quant à elle déclaré vendredi Mayalen Duhart, 42 ans.

En liberté conditionnelle depuis deux ans, elle a confié qu'un retour en prison "sera(it) une catastrophe pour (ses) enfants", parties civiles au procès et placés en familles d'accueil.

Elle a assuré entre deux sanglots avoir besoin de "les accompagner" pour qu'ils se reconstruisent et être en mesure de les accueillir chez elle, alors que le ministère public a demandé 10 ans d'emprisonnement à son encontre.

En larmes, Jennyfer Clain a demandé "pardon" à ses cinq enfants, eux aussi parties civiles au procès et placés depuis leur retour en France en 2019.

"Je suis désolée pour tout ce qu'ils ont vécu à cause de moi (...), j'ai échoué dans mon rôle de mère", a dit celle qui est aussi jugée pour abandon de mineurs. 

Le verdict est attendu vendredi après-midi.

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