Avec i-NanoT, la Bourgogne-Franche-Comté mise sur la nanomédecine
La Bourgogne-Franche-Comté crée i-NanoT, un consortium pour structurer une filière de nanomédecine allant de la recherche au pré-clinique. L’objectif : développer des nanovecteurs théranostiques pour le diagnostic et le traitement ciblé de pathologies.
La région Bourgogne-Franche-Comté a créé le consortium i-NanoT. Sa mission ? Développer l'intégralité de la chaîne de valeur de la nanomédecine. Ce projet régional prévoit le développement de nano-objets capables d’assurer simultanément le diagnostic et la thérapie ciblée de diverses pathologies. Le lancement officiel de l’initiative est programmé le 2 décembre 2025 en présence des partenaires et des représentants institutionnels. Le projet i-NanoT réunit un large panel d'acteurs. Parmi ceux-ci, des laboratoires universitaires comme ICB, en passant par des établissements de santé, ou encore des industries comme Delpharm
Trois axes pathologiques prioritaires

Au cœur des ambitions du consortium : trois axes pathologiques prioritaires. Le premier concerne l’oncologie, avec la mise au point de nano-vecteurs destinés à mieux cibler les cellules cancéreuses, réduire les effets secondaires et traiter des cancers difficiles, comme le glioblastome. Alexandre Bouhelier (laboratoire ICB), coordinateur du projet, insiste sur l’importance des potentialités thérapeutiques. "Nous travaillons sur des nano-particules d’or pour renforcer l’efficacité de la radiothérapie. Ces particules pénètrent et se concentrent plus facilement dans les cellules cancéreuses, permettant une radiothérapie très précise, présentant une excellente bio-compatibilité et s’évacuant naturellement de l’organisme", développe-t-il.
Le second axe se concentre sur les maladies inflammatoires, en particulier la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et d’autres inflammations sévères. Le troisième point concerne les maladies infectieuses, où les nano-particules pourraient pénétrer les biofilms bactériens résistants ou servir d’agents antimicrobiens. "Le but de ce consortium est de fédérer la filière de la nano-médecine, explique Jérémy Paris, président de SON, un des partenaires industriels. Nous avons une vingtaine de nano-vecteurs dans le pipeline, et nous espérons en amener un en phase pré-clinique".
Un montage stratégique
Le projet couvre l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis la synthèse des nanovecteurs jusqu’à la mise en place d’une ligne pilote industrielle, en passant par la formulation, les caractérisations physico-chimiques et biologiques, ainsi que les évaluations in-vitro et in-vivo. Doté d’un budget de plus de 18 millions d’euros sur la période 2024-2028 - dont près de 15 millions issus du Feder -, il bénéficie du soutien déterminant de la Région Bourgogne-Franche-Comté et de l’Union européenne.
Ce financement institutionnel est crucial pour relever l’un des principaux défis de la nanomédecine : faire face aux coûts et aux risques considérables liés au développement des nanomédicaments et biothérapies, dont la mise au point peut dépasser le milliard de dollars pour un taux de succès très faible aux stades précliniques et cliniques.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel