Avec le Wild Buffalo, la Mer de sable démarre la saison en trombe

Le Parc d'attraction d'Ermenonville continue d'innover et intègre cette année une nouvelle attraction à sensation : le Wild Buffalo. Grâce à elle, mais pas seulement, le parc démarre bien sa saison. Entretien avec son directeur, Antoine Lacarrière.

Antoine Lacarrière, directeur du parc, devant le Wild Buffalo : la nouvelle attraction de la Mer de Sable convie le visiteur à chevaucher la plaine sur le dos d'un bison sauvage… © Aletheia Press / B.Delabre
Antoine Lacarrière, directeur du parc, devant le Wild Buffalo : la nouvelle attraction de la Mer de Sable convie le visiteur à chevaucher la plaine sur le dos d'un bison sauvage… © Aletheia Press / B.Delabre

Le printemps est là avec une météo plutôt clémente. Comment démarre cette nouvelle saison pour la Mer de Sable ?

Antoine Lacarrière : Cela a démarré très très fort ! Grâce à la météo et au lancement du Wild Buffalo qui a eu lieu le 26 avril. Nous avons eu des journées à plus de 6 000 visiteurs, ce qui est presque trop, car les gens font du coup un peu la queue ces jours-là. Nous sommes un parc pour les enfants, et ce public a un peu moins de patience que les adolescents par exemple. Dans certains parcs, la clientèle accepte des queues de deux heures ; c'est normal. Mais chez nous, au-delà d'une demi-heure ça commence à être un peu compliqué.

Parlez-nous un peu de ce Wild Buffalo. À qui s'adresse-t-il ?
Cette attraction de 500 mètres de long avec un tunnel immersif de 40 mètres, nous permet d'attirer nos visiteurs réguliers mais aussi de nouveaux visiteurs et notamment qui seraient un peu plus en attente de sensations. En étant un parc de première expérience, pour des familles avec des enfants de trois à dix ans, on ne s'attend pas à avoir des loopings ou des choses comme cela. Mais c'est quand même une attraction qui monte à 70 km/h, dans laquelle on subit un peu des forces de lever du siège. Les sensations y sont un peu supérieures à ce qu'on avait avec le Silver Moutain. Mais on a besoin d'aucune capacité physique. Tout le monde peut monter, à partir d'une taille de 1,10 m. On est vraiment sur quelque chose qui s'ouvre dès 4 - 5 ans. Mais cela donne plus de sensations.

Et on reste évidemment dans l'univers du Far-West. Cette ambiance western, on sent que vous essayez de la développer... Il y a un gros travail qui a été fait sur la manière dont on va interagir avec les visiteurs. On a fait beaucoup d'efforts dans ce sens, pour améliorer l'expérience visiteur ; pour qu'à chaque attraction, on raconte une histoire. Là, on dit aux gens qu'ils vont participer à faire évader Wild Buffalo qui a été capturé par le méchant cow-boy. Donc on se retrouve psychologiquement à monter sur un bison sauvage. Indiens et cow-boys, c'est un peu comme les mousquetaires ou les pirates, c'est indémodable. Cela nous renvoie à notre enfance, et cela fait de notre parc un peu un sanctuaire, où on oublie les problèmes du monde. Et puis cela correspond bien au côté naturel du parc avec cette magnifique dune de sable… Les gens viennent aussi pour cela, pour la beauté du site naturel.

Tous les ans, vous annoncez des petits ou grands changements. L'innovation, c'est essentiel ?Si nous étions un parc international, on pourrait se passer d'avoir une innovation chaque année. Mais les parcs nationaux et encore plus les parcs régionaux, nous avons une clientèle régulière. Trois personnes sur quatre que vous voyez devant vous, sont déjà venues. Notre enjeu, c'est de les faire revenir, et de réduire la durée entre deux visites. Avoir une nouvelle attraction comme le Wild Buffalo, c'est une excellente sollicitation pour encourager les gens à revenir. Nous avons changé beaucoup de choses ces dernières années.

Vous aviez déjà ouvert le Silver Moutain il n'y a pas si longtemps. Ce sont de gros investissements…
Il faut investir ! Nous avons effectivement fait un gros investissement en 2022-21, avec le Silver Mountain. Là en 2025, le Wild Buffalo, c'est un investissement de 5,5 millions d'euros. C'est beaucoup pour un parc qui réalise 12 millions de chiffre d'affaires. Mais une attraction comme celle-là va être exploitée pendant 20 ou 30 ans. Elle va être amortie sur sept ans. Donc, la part d'investissement n'est pas énorme. Mais ce qui est essentiel, c'est qu'il y ait un investissement régulier. Et pas que sur les attractions. Il y a aussi sur la végétation du site, les spectacles, les décors... S'il n'y a pas d'investissement, vous avez une baisse de fréquentation qui est immédiate.

Avez-vous chiffré l'impact de fréquentation de vos nouvelles attractions ?
Avec le Silver Mountain, on avait vu l'effet immédiat. Nous sommes passés de 315 000 à 400 000 visiteurs. Mais on sortait de confinement. Là cette année on vise 420 000 visiteurs, alors qu'on n'en a fait que 360 000 l'année dernière à cause du mauvais temps. Nous sommes assez sereins, car début mai, nous sommes en avance sur les chiffres. On voit que le Wild Buffalo attire beaucoup de monde. Donc je pense que ça va être bien.

Cela suppose de la main d'œuvre. Comment se passe la gestion RH ?
Nous avons depuis deux ans une responsable des ressources humaines et je dois dire que ça marche beaucoup mieux. Cette année nous avons eu 48 % de retours dans nos équipes de saisonniers, ce qui est énorme. Nous n'avions jamais connu ça. Nous sommes contents, car cela veut dire qu'on a bien travaillé la marque employeur, qu'on s'est bien occupé d'eux. Par exemple, tous ceux qui travaillent plus de trois mois rentrent dans le cadre de l'intéressement.

Silver Moutaine, Wild Buffalo… Avez-vous déjà en vue la prochaine attraction ?
Nous aurons une nouvelle attraction en 2027 qui va concerner la zone centrale du parc. Ce sera dans la veine de la thématique de parc pour enfants, une attraction qui permet de faire plaisir aux parents, aux grands-parents, aux enfants avec moins de sensations mais plus de culture parc… C'est quelque chose qui se trouve beaucoup dans les parcs d'attractions pour les enfants. C'est un peu un "must-have". Mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment…