Avec TVE 2030, Trocmé-Vallart Emballage passe à la vitesse supérieure
Le seul fabricant français de filets tricotés pour l’agroalimentaire, installé à Le Ronssoy, lance un projet de structuration afin de digitaliser et automatiser de son outil de production. Un investissement de 6,5 millions d’euros sur cinq ans.

Résilient. C'est sûrement un adjectif qui définit parfaitement Trocmé-Vallart Emballage (TVE), installé à Le Ronssoy depuis 1972. Le seul fabricant français de filets tricotés pour l’agroalimentaire a programmé un investissement de 6,5 millions d'euros sur cinq années pour se moderniser. Ce projet, baptisé TVE 2030, qui a deux objectifs -digitaliser l’outil industriel et réorganiser les équipes - vient clore une période délicate pour l'entreprise.
En effet, après un dépôt de bilan en 2006, TVE a suivi pendant une dizaine d’années un plan de continuation. Une période durant laquelle il n'a pas été question d'investir. «Nous nous sommes concentrés sur l’humain et sur la formation, tout en commençant à imaginer dès 2016-2017 le futur de la société», se souvient Jean-Pierre Duquesne, directeur général de la PME. Un pari gagnant puisque TVE a vu son chiffre d’affaires s’envoler, atteignant 15 millions d’euros en 2023.
Et cela, malgré un outil de production vieillissant. «Nous avons transformé notre façon de conduire et de régler les machines, ce qui nous a permis de gagner en compétitivité», explique le dirigeant. Une belle réussite qui aboutit aujourd’hui au lancement de TVE 2030, qui doit accroître la notoriété du fabricant, lui faire gagner des parts de marchés, grâce, notamment à de nouveaux produits.
Transformer l’outil de production
«Nous fabriquons plus de 100 millions de filets par an. L’un de nos points forts est notre maîtrise complète de la chaîne, de l’extrusion au tricotage, en passant par l’impression et le stockage», explique Isabel Maertens, responsable des ressources humaines. Ces produits, de qualité premium et entièrement recyclables, sont destinés à 80 % au marché français. «Nous avons une offre très large, mais nous sommes aussi capables de faire du sur-mesure», précise-t-elle.
Ces filets sont actuellement réalisés sur des tricoteuses datant des années 70 à 90. Le plan TVE 2030 ne prévoit pas leur remplacement, mais leur modernisation. «En juillet, une première machine sera entièrement rétrofitée. Elle réintégrera l’usine en octobre, équipée du dispositif que nous avons conçu», détaille Jean-Pierre Duquesne. L’objectif est de réitérer l’opération sur l’ensemble du parc machines.
En parallèle, Anne-Sophie Detout, nouvelle responsable QHSE, accompagnera les équipes sur le volet digitalisation. «L’enjeu est d’informatiser tous les services et de centraliser le système sur un support unique. Cela permettra de récupérer les données et de suivre les indicateurs en temps réel», explique-t-elle. Elle s’attache également à mettre en place une traçabilité complète des produits, de l’arrivée de la matière première jusqu’à la livraison.
Une montée en compétences des salariés
En parallèle, Trocmé-Vallart Emballage a fait le choix de revoir son organisation tout en faisant monter en compétences ses 70 collaborateurs. «Nous avons besoin d’un personnel capable de maîtriser, à la fois, les anciens et les nouveaux outils», souligne Isabel Maertens, arrivée il y a tout juste un an. «Je m’occupe aussi bien du recrutement, que de l’intégration des nouveaux arrivants et du développement des compétences des salariés», indique-t-elle.
La PME prévoit d’embaucher une quinzaine de personnes dans les deux années à venir, notamment sur des postes d’opérateurs, de maintenance et de commerciaux. «Nous avons aussi fait évoluer trois collaborateurs pour qu’ils deviennent responsables d’équipe. D’autres salariés sont appelés à devenir formateurs. Nous recherchons des gens capables de transmettre leur savoir-faire», conclut-elle.
Pour Aletheia Press, DLP