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Brigitte Bardot sera inhumée le 7 janvier à Saint-Tropez

Les obsèques de Brigitte Bardot se dérouleront le 7 janvier à Saint-Tropez, ville portuaire de la Méditerranée, avec une cérémonie religieuse retransmise en direct puis une inhumation "privée et confidentielle" de l'icône du...

L'actrice française Brigitte Bardot donne une conférence de presse en décembre 1965 à Hollywood © -
L'actrice française Brigitte Bardot donne une conférence de presse en décembre 1965 à Hollywood © -

Les obsèques de Brigitte Bardot se dérouleront le 7 janvier à Saint-Tropez, ville portuaire de la Méditerranée, avec une cérémonie religieuse retransmise en direct puis une inhumation "privée et confidentielle" de l'icône du cinéma, a annoncé sa Fondation à l'AFP.

Si la mairie a fait savoir que l'inhumation se déroulerait dans le cimetière marin, la Fondation n'a pas souhaité à ce stade "communiquer sur le lieu de l'inhumation selon les dernières volontés de BB". 

La cérémonie à l'église Notre-Dame de l'Assomption, sur invitation, sera retransmise sur le port et la place centrale des Lices de Saint-Tropez, dans le sud de la France.

L'inhumation en privé de l'actrice de "Et Dieu... créa la femme" et du "Mépris" sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a détaillé la Fondation dédiée à la protection des animaux, la cause pour laquelle la star planétaire avait quitté le cinéma juste avant ses 40 ans.

En 2018, l'icône du 7e art, disait au quotidien Le Monde qu'elle souhaitait reposer à La Madrague, la propriété à Saint-Tropez qu'elle avait acquise à la fin des années 50, devenue aussi mythique que sa propriétaire, qui fut aussi chanteuse.

C'est dans cette "maison de pêcheurs laissée dans son jus", selon sa description, qu'elle est morte dimanche à 91 ans aux côtés de son mari Bernard d'Ormale.

"Je préfère reposer là plutôt que dans le cimetière de Saint-Tropez où une foule de connards risquerait d'abîmer la tombe de mes parents et de mes grands-parents", disait-elle encore, en 2018.

Le cimetière marin fait face à la Méditerranée. Outre sa famille, y reposent d'autres célébrités dont son premier mari, Roger Vadim. Elle disait de lui qu'il avait "fait ce que je suis", la faisant notamment jouer dans "Et Dieu... créa la femme" en 1956, film qui propulsa l'actrice et le village de pêcheurs à la Une des journaux.

Des voix se sont déjà élevées pour demander un hommage national, la décision de l'organisation ou non d'un tel honneur revenant au président de la République. Sollicité, l'Élysée n'a pas donné suite dans l’immédiat.

- "Du sex-appeal à l'extrême droite"-

Autour du port, drapé dans sa torpeur hivernale, le calme dominait lundi. Seuls quelques habitants, attablés aux cafés au soleil, se racontaient discrètement des souvenirs avec l'actrice.

Dans les kiosques, le visage mutin en noir et blanc de Brigitte Bardot s'affichait sur les Unes du monde entier, la presse qualifiant tour à tour l'actrice et chanteuse de "diva rebelle", "pasionaria de la cause animale" ou "militante controversée".

Signe de sa notoriété mondiale, l'ensemble des quotidiens britanniques en avaient fait leur Une lundi comme le Daily Telegraph qui a rendu hommage à cette "légende du siècle". Le New York Times, n'hésitant pas lui à titrer sur ses zones d'ombre: "Du sex-appeal à l'extrême droite".

Ces dernières années, Brigitte Bardot, qui avait incarné la libération des moeurs dans la France d'avant mai 1968, se distinguait surtout par ses déclarations sur la politique, l'immigration, le féminisme, les chasseurs... dont certaines lui ont valu des condamnations pour injure raciale.  

"La liberté, c'est d'être soi, même quand ça dérange", proclamait-elle, bravache, en exergue d'un livre intitulé "Mon BBcédaire", sorti début octobre. 

Avant de faire parler d'elle pour ses prises de position, celle qu'on surnommait par ses initiales B.B. fut rien de moins qu'un mythe.

Besoin de personne

Celui d'une femme affranchie des codes moraux, vestimentaires, amoureux et sexuels et de ce qu'on attendait d'elle. Une femme qui n'avait "besoin de personne", comme lui faisait chanter Serge Gainsbourg en 1967, connue à Cannes comme sur les plages brésiliennes.

Brigitte Bardot fut une sorte de Marilyn Monroe à la française, à la beauté explosive et à la vie privée tumultueuse.

Un parcours qu'elle ne reproduira pas en prenant la tangente à 39 ans, laissant derrière elle une cinquantaine de films et deux scènes entrées au panthéon du 7e art: un mambo enfiévré dans un restaurant de Saint-Tropez ("Et Dieu... créa la femme", 1956) et un monologue où elle énumérait, nue, les différentes parties de son corps, en ouverture du "Mépris" (1963).

Rien ne prédestinait la jeune Brigitte à ce destin: née dans une famille bourgeoise parisienne en 1934, elle se passionne pour la danse et s'essaie au mannequinat. 

Elle épouse à tout juste 18 ans son premier amour, Roger Vadim, qui lui confie le rôle de Juliette dans "Et Dieu... créa la femme", qui va bousculer l'ordre établi et lui coller l'étiquette de sex-symbol.  

En 1960, au faîte de sa gloire, elle accouche d'un garçon, Nicolas, son seul enfant. Se disant dénuée d'instinct maternel, l'actrice laisse son mari Jacques Charrier élever leur fils. 

Elle épousera ensuite le millionnaire allemand Gunter Sachs puis l'industriel Bernard d'Ormale, proche du parti Front national (extrême droite). 

Elle devient alors une autre Bardot, figure de la cause animale. Le déclic a lieu sur le tournage de son dernier film, "L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise" (1973), face à une chèvre qu'elle achète et installe dans sa chambre d'hôtel.  

Défense des éléphants, opposition aux abattages rituels, à la corrida ou à la consommation de viande de cheval... le combat ne fait que commencer.

Elle se rend sur la banquise en 1977 pour alerter sur le sort des bébés phoques, une séquence ultra-médiatisée qui lui laissera des souvenirs amers.

L'essentiel de sa deuxième vie se déroule à l'abri des regards, dans le sud, entre La Madrague et une deuxième résidence plus discrète, La Garrigue. Elle y recueille des animaux en perdition et gère la fondation à son nom, créée en 1986.  

Dans une interview accordée en mai à BFMTV, elle confiait avoir envie "de la paix, de la nature" et vivre "comme une fermière". Cet automne, elle avait été hospitalisée pour une intervention chirurgicale dont la nature n'avait pas été révélée. 

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