Innovation
Cœur de Meuse : la vitrine de l’innovation portée par un territoire rural
Franck Leroy, le président de la région Grand Est, Jérôme Dumont, le président du département de la Meuse, Martine Aubry, présidente de la Communauté de communes de l’Aire à l’Argonne et Richard Papazoglou, le président de la CCI Meuse Haute-Marne se sont retrouvés, à Issoncourt, le 21 novembre, pour lancer officiellement, à deux pas de la gare Meuse TGV, la société d’économie mixte (SEM) Cœur de Meuse dédiée à l’e-santé.
La ruralité n’est pas une fatalité, mais bien un atout pour développer des projets innovants. C’est ce message que portent conjointement le président de la région Grand Est, le patron de l’exécutif meusien et le président de la CCI Meuse Haute-Marne qui s’associent autour de la création d’une société d’économie mixte. Le choix d’implanter ce projet, juste face à la gare TGV Meuse, à Issoncourt n’est pas dû au hasard. Ensemble, les élus et les acteurs économiques ont fait le choix d’unir leurs forces et de rebondir, profitant de la dynamique de cette gare pourtant implantée au milieu de nulle part auquel peu de monde croyait en 2007 lors de son inauguration officielle. Si la première année, 90 000 voyageurs y sont passés, en 2024, ils étaient plus de 300 000. Très tôt, la CCI a d’ailleurs cru en ce site, en y faisant construire un bâtiment d’affaires ouvert en 2018. Depuis, certains s’interrogeaient sur le bien-fondé de cet investissement. Mais depuis trois ans, un groupe de travail porté par le département et la chambre consulaire menait une réflexion en sous-marin. Des graines qui ont fini par sortir de terre avec la volonté de transformer les contraintes de la ruralité en atouts.

© Alexandra Marquet. Le docteur Kern assure les téléconsultations depuis son cabinet implanté au cœur du centre des affaires Coeur de Meuse.
Pôle innovant d’e-santé
«L’enjeu est de faire de la santé hybride un nouveau modèle, en ne perdant pas de vue la qualité des soins. Nous sommes à la veille d’une grande aventure collective», s’enthousiasme Julien Didry, le vice-président du conseil départemental en charge des projets innovants. Depuis cinq ans, le département s’est engagé au côté de la Meurthe-et-Moselle et la Haute-Marne dans le projet e-Meuse Santé pour lutter contre les difficultés d’accès aux soins. Le lancement officiel de la SEM Cœur de Meuse représente une nouvelle étape autour de la télémédecine, la coordination des soins ou encore des cabinets spécialisés (prochainement la spécialité d’ophtalmologie devrait y être représentée). «Soyons clair, nous n’allons pas créer une maison de santé sur le site d’Issoncourt mais bien une nouvelle offre médicale en développant la télémédecine», tient à rappeler Julien Didry.
Une vitrine pour la Meuse
Au-delà de ce pôle d’e-santé, le président Dumont affiche son ambition de créer un pôle d’activité et d’innovation où des chercheurs, des entrepreneurs et des start-up auront toute leur place. Après avoir agrandi le parking de la gare TGV et avoir mis à disposition un véhicule thermique de location, d’autres services pourraient enfin se développer. C’est le cas d’une offre de restauration snacking, inexistante jusqu’à présent et qui pourrait voir le jour en 2026. «Des avancées modestes qui sont autant de signaux» auxquels veulent croire les acteurs économiques et les élus. «La gare Meuse TGV est le seul endroit à 55 minutes de Paris et de Strasbourg », tient à rappeler le président Leroy, insistant sur le fait que la Meuse est devenue « un territoire rural avant-gardiste». Une fierté affichée par les Meusiens, bien décidés à ne plus baisser la tête.

© Alexandra Marquet. Les élus et acteurs économiques ont fait le déplacement en nombre, à Issoncourt, pour assister au lancement de la SEM d'e-santé.