Chapelle Darblay : les élus pressent l’État d’accélérer la reprise
Les élus locaux interpellent le nouveau Ministre de l’Industrie, Sébastien Martin pour accélérer le déblocage du projet de reprise de Chapelle Darblay, jugé essentiel pour la réindustrialisation verte du territoire.
Le 14 novembre, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie, et Florence Hérouin-Léautey, députée de la première circonscription de Seine-Maritime, ont adressé une lettre au ministre de l’Industrie, Sébastien Martin. Ils alertent sur la situation pour obtenir une accélération décisive dans le dossier de reprise de la papeterie Chapelle Darblay à Grand-Couronne.
Ce courrier fait suite au vote unanime du conseil métropolitain du 12 novembre, intégrant la SEM Axe Seine Énergies Renouvelables au montage financier du projet et confirmant l’appui d’investisseurs dédiés au volet énergétique. Les deux élus soulignent la nécessité de lever rapidement les derniers blocages administratifs et financiers encore en suspens.
Ils rappellent que la Métropole avait activé dès le mois de mai 2022 son droit de préemption pour préserver le site. « Depuis le mois de mai 2022, un long chemin s’est engagé pour permettre l’aboutissement du projet de conversion de l’outil industriel », indiquent-ils dans la lettre.
Les élus insistent sur l’urgence, face au risque de désengagement des partenaires : le repreneur Fibre Excellence, l'opérateur Véolia et les investisseurs privés. Des actes récents de dégradation sur le site quasi inoccupé renforcent cette inquiétude.
Un projet industriel stratégique pour la filière recyclage
Le projet prévoit la conversion de l’usine pour produire du papier pour ondulé destiné aux emballages carton, dans une logique de réindustrialisation verte. Tous les acteurs locaux s’accordent sur son caractère structurant : création future d’emplois, relance d’une activité industrielle compétitive, sécurisation d’une filière stratégique du recyclage.
Les partenaires publics ont déjà validé plusieurs étapes : autorisations d’exploiter les volumes nécessaires pour Fibre Excellence, accords de Véolia pour l’approvisionnement en matières premières, subventions via les appels à projets Decarb Industrie (DECARB IND) et Agence de la Transition Écologique (ADEME) Énergie CSR. « Il s’agit là d’un projet majeur, écologique, porteur d’emploi, à partir d’un outil industriel sain et compétitif », martèlent les élus.
Retour sur l’engagement financier de l’État en juin 2025
En juin 2025, l’État avait annoncé un soutien financier déterminant de 52 millions d’euros pour permettre à Fibre Excellence de confirmer son projet de reprise. Cette aide devait être complétée par des levées de fonds privés à hauteur de 160 millions d’euros. Les élus locaux et la CGT avaient alors multiplié les interventions pour sécuriser ce montage.
À l’époque, un prêt de 27 millions d’euros était jugé indispensable pour finaliser l'opération. Véolia s’était engagé à garantir l’approvisionnement en papiers et cartons recyclés, un élément clé pour la relance industrielle. Pour les représentants des salariés, cette décision avait permis d’éviter l’abandon pur et simple du projet. La remise en activité du site était alors envisagée à l’horizon 2028, selon les élus syndicaux.
Avec l’arrivée de Sébastien Martin au Ministère de l’Industrie, les élus normands appellent à une clarification rapide du calendrier et à la levée des dernières entraves administratives et financières. Ils réaffirment : «Nous n’avons pas droit à l’échec compte-tenu de la mobilisation des investisseurs privés mais aussi celle des salariés et de leurs représentants, au plus haut niveau, des élus et forces vives du territoire, de l’ensemble des acteurs publics locaux et nationaux, là aussi au plus haut niveau, qui se sont employés à trouver les solutions nécessaires. Nous avons collectivement une obligation de résultat.»