Communication par l’objet : une question de stratégie

Stylos, mugs, casquettes, t-shirts et aujourd’hui de plus en plus de fournitures version écoresponsable, ces objets dans l’univers de la communication sont encore trop souvent perçus comme de simples gadgets et goodies (objets publicitaires) achetés en toute fin de plan média. Ils s’affichent, pourtant, à en croire la 2FPCO (Fédération française des professionnels de la communication par l’objet) comme une arme certaine dans l’arsenal communicatif pour les entreprises.

Ces objets dits média sont «encore trop souvent relégués en fin d’une réflexion d’une stratégie marketing. Ce média non imposé, mais souvent désiré, enregistre pourtant des performances non négligeables en termes d’agrément, de fidélité, d’image, et offre le plus fort taux de mémorisation. De quoi débarrasser définitivement l’objet média de son étiquette injustifiée de parent pauvre de la stratégie marketing», assure la 2FPCO, chiffres à l’appui.

Dans sa dernière enquête parue en début d’année (après une première enquête du genre en 2020), cette fédération assure que l’objet média reste en moyenne le 3e média préféré des Français derrière la télévision et les réseaux sociaux.

Renforcer la notoriété

«Nous avons observé en quatre ans que l’impact des réseaux sociaux a considérablement augmenté chez les 25-39 ans en gagnant presque dix points par rapport à la télévision. Ce phénomène se retrouve également, mais dans une moindre mesure, chez les 40-55 ans», peut-on lire dans cette enquête.

«Les objets médias semblent également conforter leur place de 2^e média préféré chez les 25-39 ans, la télévision semblant être le grand perdant de cette évolution.» Chiffre intéressant, 71,3 % des consommateurs se souviennent des marques qui leur ont offert des objets médias.

«Cette capacité des objets à renforcer la notoriété de la marque s’explique par leur présence durable dans l’environnement quotidien des consommateurs, ainsi que par leur utilité.» 64,8 % des objets sont conservés pendant plus de six mois.

«L’objet média est un outil de communication durable qui va rester dans l’environnement des receveurs pendant plusieurs mois ou années, ce qui le distingue clairement des autres outils de communication.» Reste que ce fameux objet média n’est rien sans une véritable stratégie adaptée et réfléchie.

«L’objet média n’est pas une fin en soi surtout pour les TPE et PME qui demeurent nos cibles principales ! C’est toute la stratégie que l’entreprise met autour qui se doit d’être pertinent et c’est là que notre expertise et nos conseils peuvent permettre de mettre en œuvre une stratégie de communication ciblée et adaptée», explique un professionnel grand-nancéien du secteur, membre de la 2FPCO.

«Notre mission est de proposer une communication par l’objet mais une communication réfléchie et construite en lui donnant tous les moyens pour qu’elle soit pérenne.» Reste que par les temps conjoncturels actuels et le climat général anxiogène, à l’instar des autres acteurs du secteur de la communication, les professionnels de l’objet média doivent faire face à des coupes drastiques dans les budgets communication opérés par les entreprises et autres structures.

«Nous avons réalisé un bon début d’année 2024 mais depuis l’instabilité politique, et notamment la dissolution de l’assemblée nationale, les choses ont littéralement changé», confie l’acteur grand-nancéien. Des baisses entre 15 % voire 40 % de l’activité sont enregistrées chez certaines sociétés du secteur. Les raisons, elles sont connues, la communication et la publicité sont souvent les premiers postes où les investissements sont freinés voire totalement gelés. À tort pour les professionnels du secteur.

«C’est quand c’est difficile, qu’il faut communiquer ! La communication, c’est du 360°, il ne faut pas la négliger. Pour une entreprise, quelle que soit sa taille, l’approche stratégique est une nécessité. L’objet média est un véritable outil stratégique. C’est en se démarquant que l’on pourra sortir de l’impasse économique où nous nous trouvons.» L’objet média accompagné d’une stratégie adaptée et ciblée, un remède contre le mauvais cycle actuel ? Peut-être...