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Corrèze: 20 ans de prison pour un violeur en série qui filmait ses victimes

Michel Cortet, un garagiste de 47 ans, a été condamné vendredi à 20 ans de réclusion par la cour criminelle de la Corrèze pour viol,  agressions sexuelles et tentatives de...

Michel Cortet, un garagiste de 47 ans, a été condamné à 20 ans de réclusion par la cour criminelle de la Corrèze pour viol,  agressions sexuelles et tentatives de viol © LOIC VENANCE
Michel Cortet, un garagiste de 47 ans, a été condamné à 20 ans de réclusion par la cour criminelle de la Corrèze pour viol,  agressions sexuelles et tentatives de viol © LOIC VENANCE

Michel Cortet, un garagiste de 47 ans, a été condamné vendredi à 20 ans de réclusion par la cour criminelle de la Corrèze pour viol,  agressions sexuelles et tentatives de viol sur des femmes, parfois mineure.

Il a également vu sa peine être assortie d'une période de sureté des deux tiers et d'un suivi socio-judiciaire de 12 ans avec obligation de soins. Il lui est aussi interdit d'exercer définitivement toute activité en contact avec des mineurs.

Les faits se sont déroulés entre 2009 et 2022 dans ce département et celui des Pyrénées-Orientales.

Dans son réquisitoire, l'avocate générale Myriam Soria, qui avait aussi réclamé 20 ans de réclusion, a dépeint un accusé à la personnalité "obsessionnelle".

"On voit le côté sériel, un hermétisme émotionnel, un rapport au sexe dominé par la violence et le contrôle", a fait valoir la magistrate.

Chasseur

Elle a pointé le mode opératoire du mis en cause, qui enregistrait des vidéos de ses victimes, et l'état de sujétion de beaucoup d'entre elles, le qualifiant également de "chasseur".

Au domicile de Michel Cortet, identifié en 2022 après le signalement du père d'une fillette de six ans affirmant avoir subi des attouchements, les policiers ont retrouvé plusieurs caméras, notamment dans sa chambre.

Les images saisies le montrent en train d'abuser de nombreuses victimes, pour beaucoup issues de milieux sociaux très fragiles selon l'enquête, à son domicile ou à l'arrière de sa fourgonnette.

Présenté comme "manipulateur" par les psychiatres entendus à l'audience, Michel Cortet avait "un mode opératoire signature", modifiant au besoin l'angle de la caméra lors de ses actes et manipulant comme "des poupées de chiffon" ses victimes "inconscientes", selon le directeur de l'enquête.

"Quand j'ai découvert ces images, ça a été le choc. Depuis, ça tourne en boucle, j'ai tout perdu", a raconté à la barre, cette semaine, l'une des dix plaignantes.

"Les relations sexuelles me répugnent, mon corps me dégoûte", a témoigné devant la cour une autre victime, âgée de 16 ans lors des faits. "Il n'avait pas le droit de me voler mon adolescence."

Lâcheté

Certaines vidéos ont été diffusées à l'audience, mais à huis clos et sans le son, alors que les parties civiles avaient réclamé un débat public pour ce dossier dans lequel elles voyaient "des points de ressemblance avec celui de Mazan".

Initialement mutique, Michel Cortet a fini par reconnaître au compte-goutte une partie des faits.

"Ce dossier est écrasant par la décennie de prédation de l'accusé. Par l'attitude de Monsieur Cortet: sa lâcheté", a plaidé jeudi Me Mylène Orliaguet, avocate d'une partie civile.

Pour Me Gérald Brivet-Galaup en défense, Michel Cortet "n'a pas voulu regarder les vidéos de ses crimes (...) Il refuse car il a honte. Mais la honte, c'est le début de quelque chose, c'est le début de la conscience et de la morale."

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