Dans l’Oise, le gérant de quatre Intermarché mise sur la promotion interne
Pascal Maillard et Annick Neuville gèrent quatre supermarchés à Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Poix-de-Picardie. Si les gérants ont toujours misé sur l’évolution interne, ils peinent cependant à recruter.
Pascal Maillard et son ex-épouse Annick Neuville, installés depuis 1995 sur le territoire de la Picardie Verte, gèrent aujourd'hui quatre Intermarché à Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Poix-de-Picardie. «Comme le dit Jean-Pierre Le Roch [fondateur de l’enseigne Intermarché, ndlr], "Je suis venu par hasard à la distribution et, au lieu d'y trouver du commerce, j'y ai trouvé de l'humain." Eh bien, pour moi, c’est pareil», résume Pascal Maillard qui a débuté, à la fin des années 80, par une mission au sein de l’Intermarché de Rang-du-Fliers.
Après une décennie en tant que salariés, Pascal Maillard et Annick Neuville deviennent adhérents Intermarché en reprenant le magasin de Grandvilliers, qui battait alors de l’aile. Trois autres magasins suivent avec toujours la même formule : faire confiance à ses 153 salariés et privilégier leur montée en compétences. Mais actuellement, les gérants rencontrent des difficultés de recrutement.
Valoriser les compétences des salariés
«Nous avons toujours misé sur l’évolution interne. C’est vraiment notre marque de fabrique : repérer les talents et les faire progressivement monter en compétences» explique Pascal Maillard. Le gérant évoque, à titre d'exemple, le cas de salariés passés par l’Intermarché de Grandvilliers et aujourd’hui responsables de celui de Marseille-en-Beauvaisis.
«Il n’y a pas de plus grande fierté que de voir des gens s’accomplir dans leur travail. Je suis content de les accompagner, même si, à un moment, ils prennent un autre chemin que celui de la grande distribution», ajoute le dirigeant. Cette vision des ressources humaines, le responsable la doit probablement en partie à son propre parcours. «Je viens d’un milieu de mineurs. Je me suis toujours dit que je ferais tout pour m’en sortir», raconte-t-il.
Malgré tout, la recette ne fait plus effet. «C’est simple, nous avons des besoins sur tous les postes» regrette l'entrepreneur. Un manque de personnel qui l’a notamment conduit à privilégier la vente sous-vide plutôt que le service à la coupe dans les rayons frais. «Par exemple, nous n’avons plus assez de bouchers, c’est catastrophique», souffle celui qui s'étonne du comportement des candidats. «Certains ne viennent tout simplement pas, d’autres ne restent que très peu de temps. Nous n’avons plus la culture du travail», assure-t-il.
S’adapter au contexte économique
En parallèle, Pascal Maillard observe une paupérisation de ses clients. «Il y a une vingtaine d’années, un adhérent d’Intermarché avait dit : "Si un jour l’agroalimentaire va mal, le pays ira mal." On y est», estime-t-il. Les consommateurs arbitrent de plus en plus, y compris sur des produits essentiels comme le café ou le pain. «Cela ne veut pas dire qu’ils achètent moins, mais différemment. Le panier moyen a baissé», analyse Pascal Maillard, qui travaille depuis quatre ans sa surface de vente par «univers» pour faciliter l’acte d’achat.
Dans ce contexte morose, l'implication locale de Pascal Maillard, par ailleurs maire de Saint-Samson-la-Poterie, semble d'autant plus importante. L'entrepreneur, né dans le Pas-de-Calais, soutient de nombreuses associations sportives, aussi bien des clubs de football, de cyclisme, que de tennis. «Nous avons toujours été aux côtés des acteurs locaux. C’est dans l’ADN des adhérents d’Intermarché d'être au plus près du terrain», conclut-il.