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Déception pour le PIB allemand, qui recule au deuxième trimestre

L'économie allemande a replongé au deuxième trimestre après une hausse du PIB en début d'année, selon une première estimation publiée mercredi, un mauvais signe pour le pays qui espère se...

Le chancelier allemand Friedrich Merz, à Bruxelles, le 9 mai 2025 © Nicolas TUCAT
Le chancelier allemand Friedrich Merz, à Bruxelles, le 9 mai 2025 © Nicolas TUCAT

L'économie allemande a replongé au deuxième trimestre après une hausse du PIB en début d'année, selon une première estimation publiée mercredi, un mauvais signe pour le pays qui espère se sortir de deux années de récession consécutives.

Entre avril et juin, le Produit intérieur brut allemand a reculé de 0,1% selon l'institut Destatis, tandis que les analystes de la plateforme Factset et de la Bundesbank s'attendaient à une stagnation.

La première économie européenne a souffert de la baisse des investissements, notamment dans la construction, malgré un rebond de la consommation des ménages jusqu'ici morose.

Les chiffres du jour rompent avec le rebond de croissance enregistré en début d'année, revu à la baisse mercredi de 0,4% à 0,3%. 

Les effets d'anticipation des droits de douane américains, qui avaient dopé l'activité au premier trimestre, semblent avoir disparu.

Ainsi, le PIB allemand, apathique depuis plusieurs années en raison d'une crise industrielle et de son modèle exportateur, retrouve de facto son niveau pré-Covid, selon le cabinet Capital Economics. 

"Après quelques bons chiffres, c'est donc à nouveau une déception pour l'économie allemande", estime Jens-Oliver Niklasch de la banque LBBW.

Il ajoute que les barrières commerciales érigées par les Etats-Unis, premier partenaire commercial de l'Allemagne, "ont probablement fait des ravages", bien que la première estimation de Destatis ne soit pas explicite.

"Cela ne signifie pas pour autant que la reprise soit compromise", nuance Geraldine Dany-Knedlik de l'institut DIW.

Elle relève une embellie du climat des affaires et de la production dans le secteur manufacturier, tandis que l'accord entre Bruxelles et Washington apportera une "plus grande sécurité de planification".

L'UE et les Etats-Unis se sont mis d'accord sur des droits de douane de 15% sur les importations européennes, avec des exemptions à venir pour certains secteurs.

Ces surtaxes causeront des "dommages importants" à l'économie allemande très dépendante des exportations, a reconnu lundi le chancelier Friedrich Merz

Mardi, le Fonds Monétaire international a indiqué s'attendre à une hausse du PIB de 0,1% en Allemagne, contre une stagnation auparavant, estimant que l'économie mondiale résistera mieux que prévu aux conflits commerciaux.

Mais cette prévision ne tient pas en compte l'accord douanier de la semaine dernière, de même que celle du gouvernement allemand qui table sur une stagnation de l'économie en 2025.

La crise de l'industrie allemande, entre prix de l'énergie élevé et perte de terrain face aux concurrents chinois est un défi majeur pour le gouvernement de Friedrich Merz, entré en fonction début mai.

Le chancelier compte sur un effort budgétaire conséquent pour relancer l'économie, avec une enveloppe de plusieurs centaines de milliards d'euros destinée à moderniser la défense et les infrastructures, dont les effets devraient se faire sentir sur la croissance en 2026.

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