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Assises Régionales de l’Intelligence Artificielle

Décryptage des opportunités offertes par l’IA aux TPE-PME

L’IMT Nord Europe à Douai a accueilli les Assises Régionales de l’Intelligence Artificielle, un événement organisé par l’Opco EP et le C2RP Hauts-de-France. Son objectif ? Mettre en lumière les opportunités offertes par l’IA aux TPE-PME, en explorant ses impacts sur l’emploi, les compétences et les dynamiques économiques régionales.


Arnaud Muret, directeur général d’Opco EP : « L’intelligence artificielle, comme les grandes ruptures technologiques précédentes, nous oblige à penser différemment, à nous adapter ».
Arnaud Muret, directeur général d’Opco EP : « L’intelligence artificielle, comme les grandes ruptures technologiques précédentes, nous oblige à penser différemment, à nous adapter ».
La première table ronde des Assises Régionales de l’Intelligence Artificielle a abordé la manière dont les entreprises de proximité et les fédérations professionnelles s’approprient l’IA.

Présent pour l’occasion, Frédéric Chéreau, maire de Douai, a rappelé en préambule que « il y a un enjeu de puissance, mais aussi un enjeu d’indépendance européenne en matière d’intelligence artificielle ».

La nécessaire adaptation aux ruptures technologiques

Et de poursuivre : « Avec derrière des sujets majeurs comme l’énergie et les ressources en eau, des domaines qui nécessitent l’usage de l’intelligence artificielle dans un monde où les ressources se raréfient. C’est un débat que nous devrons avoir, non pas pour renoncer à l’intelligence artificielle, mais pour faire des choix raisonnés : affecter nos ressources de la manière la plus pertinente possible, en orientant l’IA vers les usages les plus utiles peut-être au détriment d’applications plus ludiques ou accessoires. L’intelligence artificielle est là. Elle est avec nous. Pour le pire ? J’espère que non. Mais certainement aussi pour le meilleur et c’est à nous de le construire ».

Egalement invité à introduire les débats, Arnaud Muret, directeur général d’Opco EP, est revenu sur l’impact des ruptures technologiques dans notre société. « Pendant des milliers d’années, l’économie reposait sur la marche à pied et les chevaux. À l’époque de Jules César, lors de la conquête de la Gaule, les voies romaines ont été construites : des routes conçues pour les légions, sur lesquelles on trouvait des auberges tous les 30 kilomètres pour permettre aux hommes à pied de faire une halte. Cette organisation a perduré jusqu’au début du XIXe siècle. Pendant 19 siècles, les auberges ont été reconstruites au même endroit, malgré les invasions, car tout était organisé autour de cette logique de déplacement à pied ou à cheval. Puis un jour, la machine à vapeur et le train sont apparus. En trois ans, ce modèle vieux de 19 siècles s’est effondré. Il n’était plus nécessaire de s’arrêter tous les 30 kilomètres, on parcourait désormais 100 km d’une traite. Cela peut faire sourire, mais au début du train, certaines personnes craignaient que la vitesse soit dangereuse pour le corps humain. On disait aux passagers de ne pas sortir la tête par la fenêtre, de peur que leur cerveau ne se décolle… Il y avait une réelle inquiétude quant aux effets de la vitesse sur le corps humain. Voilà pourquoi l’intelligence artificielle, comme les grandes ruptures technologiques précédentes, nous oblige à penser différemment, à nous adapter ».

De nouveaux besoins en formation des TPE-PME

La séance de lancement des travaux a permis à Vincent Cattelain, docteur en IA, et Benoît Degardin, directeur de l’action territoriale de l’Opco EP, d’éclairer les enjeux économiques de l’intelligence artificielle et de poser ainsi les bases des deux tables rondes. La première a abordé la manière dont les entreprises de proximité et fédérations professionnelles s’approprient l’IA avec notamment des témoignages et retours d’expériences de Corentin Brabant, directeur innovation de la Sergic, et Sandrine Cochez, fondatrice et directrice d’Aprilys Events & Business Travels. « Je dis souvent à mes collaborateurs que nous ne serons jamais remplacé par l’IA, mais que nous pouvons être dépassés par ceux qui l’utilisent » a-t-elle précisé, parmi des interventions axées sur la simplification des processus et la mise en place d’une stratégie d’innovation au service des métiers de terrain.

La deuxième table ronde de la journée a mis l’accent sur les enjeux de compétences. Des acteurs de l’emploi et de la formation, comme Grégory Lecoustre de AMIGRAF ou Christophe Mankowski de France Travail, ont présenté ainsi les dispositifs d’accompagnement et les nouveaux besoins en formation liés aux transformations numériques induites par l’intelligence artificielle. Conclues par l’intervention de Benjamin Allaert, enseignant-chercheur à IMT Nord Europe, les Assises Régionales de l’Intelligence Artificielle auront quoi qu’il en soit permis de renforcer le dialogue entre les acteurs économiques, académiques et institutionnels afin d’en favoriser une adoption responsable et inclusive. A suivre…