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Formation

Déjà deux millions de personnes formées dans le monde sur les simulateurs Acreos

Lauréat de prix prestigieux, détenteur de certificats précieux comme EcoVadis, Éric Pierson, à la tête d’Acreos (Metz et Morhange), est avant tout un humaniste avec une ambition pour lui toute simple : former et éduquer le monde entier…

© Julie Clessienne. Éric Pierson, dirigeant d’Acreos, l’affirme : «On apprend quatre fois plus vite pour un coût quatre fois plus faible sur un simulateur de conduite d’engin».
© Julie Clessienne. Éric Pierson, dirigeant d’Acreos, l’affirme : «On apprend quatre fois plus vite pour un coût quatre fois plus faible sur un simulateur de conduite d’engin».

Le définir comme un précurseur est presque réducteur tant Éric Pierson a métamorphosé le secteur de la formation dans les domaines du BTP, de la logistique, de l’agriculture, du levage, du minier et du portuaire. Lancée en 2007, Acreos, qui conçoit et fabrique des simulateurs destinés à l’apprentissage de la conduite d’engins, reste à ce jour unique en France. Seuls deux concurrents, l’un Suédois et l’autre Nord-Américain, se partagent avec l’entreprise mosellane ce marché littéralement infini, où tout reste à créer. Même si Acreos a déjà fait beaucoup. «Nos 2 000 postes de simulation en fonction dans 42 pays du globe ont formé 200 000 personnes rien qu’en 2024 ; deux millions l’ont été depuis notre création», dénombre Éric Pierson dont le credo est clair : «La formation n’a pas de frontière et ne doit pas en avoir. Notre ambition est de permettre à tous, partout, d’accéder à un emploi qualifié».

Le stress en moins, les économies en plus

À l’instar de ce qui se pratique couramment dans le domaine militaire et l’aviation, les simulateurs maison sont le résultat de développements poussés (22 des 62 collaborateurs sont développeurs), d’un séquençage efficace des méthodes d’apprentissage (pour mesurer les compétences acquises pas à pas) et d’une fabrication pleine de bon sens : «90% des 1 400 composants sont identiques d’une machine à l’autre, ce qui permet de vraies économies lors de la fabrication, dans notre usine de Morhange».

Vibrations, aléas climatiques ou situations périlleuses… : chaque simulateur est en mesure de projeter son utilisateur dans les conditions du réel. Le stress en moins, les économies en plus. «Un simulateur poids lourd coûte 55 000 €, soit le tiers du prix d’un camion», illustre Éric Pierson. Pas de carburant, ni d’assurance, pas de casse ou d’usure. En bilan écologique vertueux : «Nous avons fait économiser 60 000 tonnes de CO2 à nos utilisateurs en 2024».

Une solution face à la pénurie de formateurs

Des arguments qui séduisent des clients en quête de sur-mesure - Vinci, Stellantis, France Rabotage, Kiloutou… - et qui font mouche dans des secteurs en mal de formateurs, comme les auto-écoles, un nouvel eldorado pour Acreos : «D’ici deux ans, nous projetons de fabriquer annuellement 400 simulateurs pour ces clients, contre 200 aujourd’hui». Vrais bijoux de technologie, ces petits modèles coûtent autour de 20 000 € et peuvent, légalement, assurer les dix premières heures de conduite. «Un cours sur simulateur coûte 5 € à l’auto-école contre 50 € avec un moniteur. Cela peut faire baisser le prix du permis et solutionner la pénurie de formateurs des 12 000 auto-écoles françaises».

Avec une croissance enviable et continue de 20% par an, Acreos aligne récompenses et distinctions. «En juillet, nous avons à nouveau été honoré du Prix Excellence Bpifrance pour la dixième année consécutive. Cette entreprise m’aura vraiment fait vivre des aventures exceptionnelles», témoigne Éric Pierson, nullement en mal de perspectives. «Nous menons actuellement des projets avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Les pays en développement ont saisi l’importance de proposer des filières de formation professionnalisantes et de conserver ces futurs talents pour accélérer leur développement économique». La tâche d’Éric Pierson est vaste. Tant mieux : il ne s’est jamais fixé de limites.

Julie Clessienne