Dijon prépare sa troisième ligne de tramway pour 2030

Dijon Métropole franchit une nouvelle étape dans l’extension de son réseau de transport en commun avec le lancement d’une troisième ligne de tramway. Longue d’environ dix kilomètres, elle reliera Chenôve (Portes du Sud) à Cap Nord, en desservant des points stratégiques comme la place Wilson, le CHU, l’université, de nombreux établissements scolaires et plusieurs zones économiques.

Ce tracé vise à alléger la saturation du réseau existant et à améliorer la desserte des entreprises et établissements publics. "Nos infrastructures actuelles arrivent à leurs limites, notamment entre Darcy et Université, où la fréquentation a bondi de 9 % entre 2023 et 2024", souligne, à l'heure de présenter le projet, Christelle Tranchant, directrice gestion connectée de l’espace public et de OnDijon.

Cette extension s’inscrit dans une logique d’optimisation : un tiers du tracé réutilisera les infrastructures des lignes T1 et T2, réduisant ainsi le coût global du projet, estimé à environ 200 millions d’euros. Le choix du parcours résulte de l’analyse de onze scénarios possibles, avec une priorité donnée à la desserte du sud de Dijon, où se développent de nouveaux quartiers et zones d’activités, et du nord-est, pôle économique majeur de la métropole. "Nous voulons répondre à la croissance de la ville en facilitant les déplacements et en limitant l’usage de la voiture", explique François Rebsamen, président de Dijon Métropole.

Deux parcs-relais prévus

Pour inciter les automobilistes à privilégier les transports en commun, deux parcs-relais seront aménagés aux extrémités de la ligne, près d’Urgo, au sud, et à proximité de la rocade et du centre commercial IKEA au nord. L’objectif est de réduire de 10 % les flux pendulaires d’ici 2030, alors qu’environ 100 000 véhicules entrent et sortent de la métropole chaque jour.

En parallèle, le réseau de bus sera réorganisé pour mieux compléter les trois lignes de tramway et améliorer les connexions avec les communes voisines. "À Chevigny-Saint-Sauveur, nous allons sans doute privilégier un renforcement des bus plutôt qu’un prolongement du tram, car le temps de trajet en tram jusqu’à la gare serait trop long", précise François Rebsamen.

La concertation publique débute

Le projet entre en phase de concertation publique du 2 juin au 1^er août 2025 (lire encadré). L’enquête publique est prévue en 2027, suivie d’une déclaration d’utilité publique en 2028, pour une mise en service espérée en 2030. Ce calendrier inclut aussi le renouvellement du matériel roulant : les rames actuelles, en service depuis 2012, devront être rénovées ou remplacées d’ici là. "Nous anticipons l’achat de rames pour assurer la transition et permettre de rénover les anciennes rames", assure François Rebsamen.

Le financement de cette troisième ligne s’appuiera sur des subventions publiques, à l’image des contributions de l’État, de la Région et du Département pour les précédentes lignes, qui s’élevaient à 116 millions d’euros. Un recours à la Banque Européenne d’Investissement est également envisagé. "Nous avons l’expérience et les partenaires nécessaires pour mener à bien ce projet structurant pour Dijon Métropole, mais ça sera au prochain conseil communautaire, après les élections de 2026, de le lancer", conclut François Rebsamen

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel