Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Donner la liberté à chacun de construire son parcours professionnel

Encore méconnu, le conseil en évolution professionnelle est un dispositif gratuit, anonyme et personnalisé à destination des actifs qui souhaitent évoluer professionnellement ou se reconvertir. En Hauts-de-France, 16 056 personnes ont pris contact avec ce service en 2024.

En 2024, 9 597 personnes ont bénéficié d’un accompagnement approfondi de la part du CEP, dont 12 % étaient des habitants de l’Oise. © pixabay
En 2024, 9 597 personnes ont bénéficié d’un accompagnement approfondi de la part du CEP, dont 12 % étaient des habitants de l’Oise. © pixabay

Depuis 2020, Avenir Actifs pilote le conseil en évolution professionnelle (CEP) en Hauts-de-France. Ce dispositif propose aux actifs un suivi gratuit, anonyme et personnalisé dans leur projet d’évolution ou de reconversion professionnelle. «Souvent, lorsqu’on s’interroge sur ses compétences, sur ses envies, on ne sait pas vers qui se tourner. Notre objectif est d'accompagner le bénéficiaire dans sa réflexion, dans la co-construction de son projet, en ne faisant jamais à sa place mais en veillant à sécuriser son parcours», explique Enis Saoudi, Responsable CEP des Hauts-de-France.

Dans la région, la personne qui sollicite le CEP est généralement une femme (62 % des cas), qui a entre 25 et 44 ans (36 % des demandes) et qui a un niveau bac (33 %). «Les seniors ne représentent que 24 % des gens qui viennent vers nous. Ils n’ont pas encore pris ce sujet à bras-le-corps», regrette Enis Saoudi. En 2024, 9 597 personnes ont bénéficié d’un accompagnement approfondi, dont 12 % étaient des habitants de l’Oise.

Évoluer au sein de son entreprise

Après un premier contact téléphonique, un rendez-vous d’une heure et demie est organisé avec un conseiller en évolution professionnelle. «C’est une découverte mutuelle durant laquelle l’on va revenir sur le parcours du bénéficiaire, faire un état des lieux de sa situation, mettre des mots sur ses envies, ses souhaits, mais aussi lui présenter les possibilités qui s’offrent à lui», détaille Hamed Ouali, conseiller CEP sur les agences de Creil et Compiègne.

Très souvent abordé sous l’angle de la reconversion professionnelle, le discours du CEP a encore du mal à passer les portes des entreprises. «Nous plaidons aussi pour l’évolution professionnelle, qui va permettre à une structure de conserver ses salariés. Il y a des dispositifs aujourd’hui qui permettent cela», indique Enis Saoudi. Lequel rappelle que le meilleur vivier des acteurs économiques reste leurs collaborateurs, qui connaissent déjà le fonctionnement de leur structure. «C’est un bon moyen pour fidéliser des gens et les aider à monter en compétences. Et quand on parle de senior, on parle in fine aussi de transmission des compétences», souligne-t-il.

Entamer une nouvelle vie professionnelle

Le CEP peut aussi guider un actif dans son projet de reconversion, sans aucune limite de temps. C’est le cas d’Aline. En poste depuis 30 ans dans la même entreprise, elle a ressenti l’envie de donner un nouvel élan à sa carrière. «Je souhaite rester dans le domaine de la comptabilité-gestion, mais j’ai besoin d'avoir plus de souplesse dans mon emploi du temps et dans les tâches que j’effectue, notamment à cause de ma santé », explique-t-elle. Aline a gravi les échelons jusqu’à atteindre un poste de direction administrative. Mai si elle affiche une solide expérience, elle n’a pas le diplôme qui correspond à son poste actuel.

Avec Hamed Ouali, elle s’est orienté vers le dispositif démission-reconversion. «Si mon dossier est validé, je pourrai suivre à distance une formation de comptabilité et gestion », précise-t-elle. Elle souhaite ensuite proposer des prestations externalisées de comptabilité/gestion et assurer des formations. «Le profil d'Aline est récurrent. Bien souvent, on voit des femmes qui ont connu de beaux parcours et, confrontées à un changement de manager, de direction ou à un fait de vie, doivent retourner sur le marché du travail. Et là, elles rencontrent des difficultés», pointe Hamed Ouali, qui voit le CEP comme un fil d’Ariane.