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Daudruy inaugure la plus grande unité de biométhanisation des Hauts-de-France

L’entreprise familiale de raffinage d’huile Daudruy Vancauwenberghe, implantée à Dunkerque depuis près de 200 ans, a inauguré son unité de biométhanisation. Celle-ci lui permet de valoriser 40 000 tonnes par an de ses déchets organiques. Un projet ambitieux pour lequel elle a investi 16 millions d’euros. 

L'unité de biométhanisation du raffineur Daudruy-Vancauwenberghe a été inaugurée le 23 mai dernier à Dunkerque.
L'unité de biométhanisation du raffineur Daudruy-Vancauwenberghe a été inaugurée le 23 mai dernier à Dunkerque.

Daudruy Vancauwenberghe, spécialisée dans le raffinage d’huile végétale, en produit 150 000 tonnes par an à destination des secteurs de l’agroalimentaire, de la nourriture animale, de l’énergie et de la cosmétique. Il y a une quinzaine d’années, la PME fondée en 1829 à Dunkerque a opéré une diversification dans la production de biocarburants à base d’huile de friture usagée au sein d’une société-sœur, Nord-Esther.

Très sensible aux vertus de l’économie circulaire et soucieuse de décarboner son process, l’entreprise s’est alliée il y a quelques années au Centre de valorisation énergétique (CVE) et son exploitant, Dalkia, pour créer un «nœud énergétique» avec le réseau de chaleur urbain de Dunkerque. Ainsi, la chaleur excédentaire en hiver produite par l’entreprise est consommée par le réseau de chaleur. A contrario, l’entreprise consomme dans son process la vapeur produite par le CVE en été, lorsque le réseau de chaleur n’en a pas besoin.

Une unité de captage et de liquéfaction du CO2 à venir

Aujourd’hui, la société de 200 salariés a décidé d’aller encore plus loin en installant sur son site une unité de biométhanisation, Nord-Métha, la plus grande des Hauts-de-France, capable de valoriser 40 000 tonnes de déchets organiques par an. Soit un investissement de 16 millions d’euros, dont 1,1 million sont financés par le Fond européen de développement. «Cela représente une production de 7 500 tonnes de biométhane par an, soit la consommation de 12 000 foyers», précise Dominique Daudruy. 75% des déchets utilisés seront issus du process de raffinage de l’entreprise (pâtes de neutralisation, terres de décoloration, boues, glycérine, eaux souillées…). Les 25 % restants proviendront d’entreprises du territoire et permettront un apport indispensable en azote en fibres, comme la poussière de lin ou la brisure de maïs. 

Le processus de méthanisation, outre du gaz, produit également un sous-produit liquide, appelé «digestat». Très riche en azote, il s'agit d'un engrais naturel très recherché en agriculture. Ainsi, les 40 000 tonnes produites par an seront épandues par des exploitants agricoles sur des terres distantes d’une dizaine de kilomètres maximum de l’entreprise. À ce titre, une convention avec la Chambre d’agriculture du Nord a été signée. 2 500 hectares par an sont concernés.

Par ailleurs, depuis ce mois de mai 2025, Daudruy Vancauwenberghe s’est lancée dans un nouveau projet, en lien avec la décarbonation, très gros sujet actuellement sur le territoire. À terme, l’entreprise souhaite implanter une unité de captage et de liquéfaction du CO2, qui pourrait ensuite être commercialisé par des entreprises spécialiste du gaz industriel à des groupes agroalimentaires alimentaires locaux qui en ont besoin pour leur process.