Dunkerque : partage d'expérience des acteurs de l’écologie industrielle et territoriale

Qu’un évènement de portée nationale sur l’écologie industrielle se tienne à Dunkerque, cela apparaît comme une évidence tant ce territoire s’est placé en précurseur dans ce domaine. Il y a de 24 ans déjà y naissait Ecopal, une association créée par une quinzaine d’industriels et institutionnels. «L’idée était de travailler ensemble sur l’écologie industrielle, c’est-à-dire de voir comment le sous-produit de l’un pouvait devenir l’intrant de l’autre. C’était complètement novateur à l’époque», explique Lionel Bruyche, directeur de la structure.

L’influence d’Ecopal s’est, ensuite, étendue sur l’ensemble des Hauts-de-France et l’association accompagne désormais plus de 110 adhérents dans leur transition vers des modèles économique plus vertueux. «Notre mission consiste à aider les industriels à réduire l’impact de leurs activités sur l’environnement en favorisant, notamment, les collaborations entre entreprises par l’économie circulaire et l’écologie industrielle. Et ainsi de démontrer concrètement que l'industrie n’est pas l’ennemi de l’écologie».

Depuis, l’écologie industrielle s’est renforcée et se développe sur l’ensemble du territoire français avec des acteurs de plus en plus nombreux et militants. «Se voir tous les deux ans dans le cadre de ces Rencontres nationales permet d’échanger et de partager nos expériences. De voir aussi de quelle manière elles pourraient être dupliquées à d’autres territoires», commente Lionel Bruyche. «Cette année, à Dunkerque, nous allons plus particulièrement réfléchir à la façon dont l’écologie industrielle et territoriale peut contribuer au développement économique, tout en assurant une gestion raisonnée des ressources».

Et justement, dans ce domaine, le territoire dunkerquois ne manque pas d’exemples, comme l’a rappelé Sylvie Barbon-Leroy, directrice région Hauts-de-France de Suez et présidente d’Ecopal. «Une entreprise belge, spécialisée dans le traitement des déchets chlorés s’est implantée sur notre territoire parce qu’elle avait la possibilité d’utiliser la chaleur fatale de son voisin, distilleur d’alcools, avec, en fond, de substantielles économies d’énergie et donc une diminution de ses impacts environnementaux». On pourrait également citer Ecocem, qui fabrique du ciment à partir des laitiers de haut-fourneau (sous-produits issus de la fonte) du sidérurgiste ArcelorMittal.

L'écologie industrielle, atout pour le développement économique

La filière de l’électromobilité qui est en train de se monter sur le territoire et qui doit participer à la création de 6 000 à 7 000 emplois a aussi été citée en exemple par Rafaël Ponce, directeur d’Ecosystème D, la plateforme qui accompagne l’industrie locale dans sa transformation écologique. «Les deux méga-usines de batteries que nous accueillons sur notre territoire, Verkor et ProLogium, ne sont pas encore entrées en activité que déjà, le recyclage a été mis en place à travers l’implantation d’une usine dédiée. C’est une nouvelle façon de penser l’industrie».

Le territoire dunkerquois a connu une semaine dédiée à l’industrie particulièrement dense puisqu’à l’issue des journées dédiées à l’écologie industrielle, il accueillait la Fabuleuse Factory, un évènement interactif et familial destiné à faire connaître les projets industriels du territoire et les métiers qui y sont associés. En parallèle, étaient organisées les Rencontres Européennes Décarbonation, Industries et Territoires, un salon réservé aux professionnels du secteur, incluant des sessions de B to B.