Emmanuel Macron entame sa tournée africaine
Le président a entamé, ce jeudi 20 novembre à l'île Maurice, une tournée de cinq jours en Afrique avec l'ambition réaffirmée de construire de nouveaux liens, sur fond de recul de l'influence française sur place.
Des partenariats "gagnant-gagnant" face à des "défis communs"... Emmanuel Macron a entamé, ce jeudi à l'île Maurice, une tournée de cinq jours en Afrique avec l'ambition réaffirmée de construire de nouveaux liens, sur fond de recul de l'influence française dans son ancien pré carré africain.
Il se rendra ensuite en Afrique du Sud, qui accueille samedi et dimanche le sommet du G20, puis au Gabon où il rencontrera le nouveau président Brice Clotaire Oligui Nguema, deux ans après le coup d'État qui a mis fin à la dynastie des Bongo, et en Angola pour un sommet Union africaine-Union européenne.
Relation distendue
Le président, qui rencontre jeudi soir le Premier ministre mauricien Navin Ramgoolaam en tête-à-tête, ambitionne de rehausser, à travers cette visite d'État, une relation politique un peu distendue plus de 30 ans après la dernière visite d'un président français, François Mitterrand, en 1993. Un rendez-vous d'autant plus bienvenu que le pays voisin, Madagascar, vient de connaître un coup d'État ayant ravivé le ressentiment contre l'ancienne puissance coloniale française. L'exfiltration par Paris de l'ex-président Andry Rajoelina a indigné de nombreux Malgaches. Le chef de l'État entend aussi réaffirmer la présence française dans le sud-ouest de l'océan Indien face aux ambitions croissantes de la Chine, la Russie et l'Inde en s'associant aux États de la région, notamment en matière de sécurité maritime.
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Implantation d'entreprises françaises
A chaque étape de sa tournée, le président va "promouvoir des solutions économiques dans un partenariat gagnant-gagnant au service de nos entreprises, au service des Français, au service des pays africains", assure l'Élysée. Les entreprises françaises espèrent ainsi participer à la diversification de l'économie gabonaise, jusqu'ici largement centrée sur le pétrole, notamment dans l'exploitation de minerais.
Mais cette nouvelle politique africaine, gravée dans le marbre lors du discours présidentiel de Ouagadougou en 2017 et marquée par la volonté de se distancier de l'héritage de la France coloniale (la "Françafrique"), peine à se concrétiser. La volonté de se tourner vers l'Afrique anglophone est souvent mal perçue par les pays francophones du continent. Tout comme celle de s'adresser directement à la jeunesse et à la société civile, sans convier de chefs d'État africains, comme lors du sommet Afrique-France de 2021 à Montpellier. Des postures mal comprises, voire jugées paternalistes au moment où l'armée française, engagée dans une opération antijihadiste, était boutée hors du Sahel face à la montée du sentiment antifrançais. Parallèlement, la part des échanges franco-africains a reculé dans le commerce africain global.