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Epicerie Madame : le goût de l'élégance

Caviar de la maison Pétrossian, foie gras de chez Barthouil, épices Rollinger... l'Epicerie Madame, dans le Vieux-Lille, recèle de toutes ces gourmandises salées ou sucrées qui font le plaisir des papilles. A la tête de ce réseau de cinq boutiques, Juliette Graux, une lilloise amoureuse des produits d'excellence.

Juliette Graux a ouvert sa première «Epicerie Madame» en 2017. ©Lena Heleta
Juliette Graux a ouvert sa première «Epicerie Madame» en 2017. ©Lena Heleta

A quelques jours des fêtes de fin d'année, il règne une effervescence toute particulière rue du Curé Saint-Etienne, à Lille. Il faut dire que les rayons de l'Epicerie Madame regorgent de découvertes et de belles inspirations culinaires. A l'origine de cette boutique ouverte en 2017, la lilloise Juliette Graux : «Dans la famille, on a toujours eu le goût de la gourmandise et de la convivialité. Pour ma maman, cuisiner pour les autres, c'est prendre soin d'eux, j'ai donc toujours aimé ça !». Après une carrière dans une maison de disques et dans l'immobilier, elle décide d'ouvrir son propre concept : «Quand j'y repense, c'était quand même un peu naïf ! Je n'avais jamais travaillé dans un magasin mais j'avais vraiment envie d'ouvrir une boutique. La gourmandise coule dans mes veines !» sourit-elle.

Elle s'inspire alors des épiceries londoniennes, dont les célèbres Harrods et Fortnum & Mason, deux lieux emblématiques où s'entremêlent les codes du luxe et de la joaillerie pour des produits de bouche. «En 2016, il n'y avait encore aucune épicerie fine à Lille, ce n'était pas une tendance comme aujourd'hui !» se rappelle-t-elle. Le Vieux-Lille s'impose comme une évidence et elle ouvre un an plus tard une première adresse rue Lepelletier, trouve immédiatement sa clientèle, à la fois régionale et touristique. Rapidement, la boutique devient trop petite et c'est à quelques mètres de là, rue du Curé Saint-Etienne, à deux pas de Méert et de la fromagerie Philippe Olivier, que Juliette Graux trouve sa nouvelle pépite, qui ouvre ses portes en 2023. «C'étaient les anciens locaux de la quincaillerie Belot – qui a déménagé pour la rue de Roubaix il y a deux ans, ndlr –, où je venais petite. On a tout refait du sol au plafond» et surtout, gagné en superficie : de 35 m2 rue Lepelletier, l'Epicerie Madame passe à 90 m2.

Bientôt une sixième boutique ?

Si la boutique a pu autant prendre son envol, c'est aussi grâce à une rencontre qui a dessiné le futur de l'Epicerie Madame : «Christian Watry et François Perrot, respectivement anciens dirigeants de Damartex et de Camaïeu, sont venus frapper à la porte. Après avoir ouvert plus de 1 500 magasins dans le monde lors de leurs expériences professionnelles, ils voulaient aider de jeunes concepts comme le mien. Quand ils ont revendu Le Petit Souk (enseigne indépendante de magasins pour jeunes enfants, ndlr), ils m'ont proposé de me développer» détaille la dirigeante, pour qui cette rencontre était «inattendue». Ils s'associent en 2018 et donnent à l'Epicerie Madame un essor que Juliette Graux n'avait pas imaginé : ouvriront ensuite Lyon, puis Reims, Strasbourg, Nantes et Rouen. «Je n'avais pas pensé ouvrir une autre boutique. Christian et François m'ont appris la vision technique indispensable dans la gestion d'un commerce» avoue Juliette.

«La gourmandise coule dans mes veines !»

2026 devrait voir l'émergence d'une boutique à Bordeaux. «Je n'ai pas l'ambition d'ouvrir à Paris. Je préfère de belles villes dans lesquelles nous pouvons devenir une référence. Ouvrir une boutique coûte très cher, il faut chercher la bonne opportunité.» Car certes, le secteur de l'épicerie fine fait rêver et la concurrence est aujourd'hui rude – on en comptera une trentaine rien que sur Lille –, mais les marges restent faibles pour des coûts élevés d'installation en centre-ville.

©Lena Heleta

La différence de l'Epicerie Madame, ce sont ses références quasiment exclusives, à l'image des Epices Rollinger – dont la boutique a été la toute première à commercialiser les produits au Nord de Paris –, des confitures du champion du monde Stéphan Perrotte, des chocolats lillois Encuentro (dont Juliette Graux avait flairé l'excellence il y a sept ans) ou encore le caviar de la maison Pétrossian et le saumon fumé de chez Barthouil. «On reçoit des échantillons tous les jours ! On est un peu comme des enfants à Noël, on fonctionne au coup de cœur, on apporte une importance aux beaux packagings mais surtout au goût. Chaque salarié connaît les produits sur le bout des doigts. Nos références fluctuent constamment. L'idée, c'est d'être au plus près des attentes des clients.»

Coffrets cadeaux gourmands

De plus en plus sollicités par les entreprises, Juliette Graux et son équipe confectionnent aussi des coffrets cadeaux gourmands à travers les 2 000 références que compte Epicerie Madame. «Avant, il fallait de la quantité, aujourd'hui, c'est la qualité qui est recherchée. Ce sont des cadeaux qui font sens.» Encore plus avec des produits des Hauts-de-France, avec par exemple ceux de la Vinaigrerie Mère (Lambersart), les thés Gautama (Wambrechies), la conserverie Saint-Christophe (Le Touquet) ou encore les confitures Tea Together du Touquet également. «On cherche des ingrédients magiques pour la cuisine, qui viennent enjoliver les préparations. Nous sommes des traits d'union entre des artisans passionnés et les épicuriens.»