Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Industrie

EVR bâtit sa souveraineté

Des nouveaux locaux et surtout un nouveau métier ! EVR, spécialiste de la conception d’embouts en plastique pour les volets roulants, internalise sa production de pièces auparavant réalisées à l’étranger dans ses bâtiments de l’allée des Grands Pâquis à Heillecourt. Une certaine vision de la souveraineté industrielle à l’échelle d’une PME familiale.

© Laurence Deleau. « L’internalisation de notre production nous fait gagner en  souveraineté, en autonomie en liberté », assure Clémence Marandel à la tête d’EVR.
© Laurence Deleau. « L’internalisation de notre production nous fait gagner en  souveraineté, en autonomie en liberté », assure Clémence Marandel à la tête d’EVR.

C'est une petite pièce de plastique qui tient entre deux doigts de la main ! Un embout anodin mais vital pour les professionnels de la conception de volets roulants. Ces embouts maintiennent leurs lames et tabliers entre elles. ADN affiché de EVR (Embout volet roulant) depuis plus de vingt ans. Ce 6 juin, l’entreprise, créée en 2002 à Thaon-les-Vosges par Bernard Marandel, inaugure ses nouveaux locaux et ses nouvelles lignes de production, du côté de l’allée des Grands Pâquis à Heillecourt. Plus qu’un simple déménagement, un virage à 360° dans l’histoire de l’entreprise familiale.

«Nous avons décidé d’internaliser la fabrication de ces éléments en mettant en place un nouveau projet de production d’injection plastique.» Devant quatre imposantes machines à injection du constructeur Wittmann, Clémence Marandel, la fille du créateur de l’entreprise qui a repris l’affaire familiale à son décès, sait qu’elle se lance, ainsi qu’à ses équipes, un important défi.

«C’est un nouveau métier que nous sommes en train de réaliser, nous devenons producteur à part entière. Nous sortons de notre zone de confort Auparavant, la production de ces fameux embouts plastiques étaient externalisés à l’étranger en Pologne, en Italie ou encore en Tunisie.

«Cela devenait difficilement gérable car nous étions totalement dépendants de nos fournisseurs. C’est l’une des principales raisons qui m'ont poussée à reprendre en main la production.»

© Laurence Deleau. Les machines à injection s’affichent comme le moteur du nouveau projet de développement d’EVR.


À l’échelle de sa PME familiale, la pilote d’EVR opère ce retour, tant recherché et trop souvent simplement annoncé par certains industriels, d’un savoir-faire développé dorénavant au niveau local. Une certaine forme «de souveraineté, d’autonomie et de liberté», comme l’assure la cheffe d’entreprise.

Déjà en 2017, quand elle prend les rênes de la société, elle opère un premier virage en quittant la zone Innova 3000 de Thaon-les-Vosges pour gagner le Dynapôle de Ludres-Fléville.

Les quelque mille mètres carrés de la rue Émile Levassor qu’EVR occupait alors ne suffisent pas pour mener à bien le projet d’internalisation de la production. «J’ai eu l’opportunité de trouver ce bâtiment à Heillecourt qui correspondait parfaitement à mes besoins pour mener à bien mon projet.»

Prototypage à façon

Ces 3 000 m² au sein de la zone d’activités des Grand Pâquis d’Heillecourt étaient auparavant occupés par les Établissements Charles Méon, spécialiste de la fourniture de produits pour les professionnels de la boulangerie-pâtisserie et des métiers de bouche (aujourd’hui installés sur leur nouvelle planète sur le parc du Pré Bedon au cœur du Dynapôle de Ludres-Fléville).

L’agencement, la présence de quais de chargement et les vastes locaux de production à forte hauteur de plafond collent parfaitement aux besoins du développement envisagé par Clémence Marandel. 3,5 M€ d’investissement (bâtiment et parc machines) sont réalisés pour mener à bien le projet (soutenu notamment par Bpifrance pour l’acquisition des machines à injection).

«Nous sommes aujourd’hui en phase de test et de calage des machines et des lignes d’automatisation vont prochainement être installées.» Un opérateur machine a été embauché en début d’année et vient compléter l’équipe de trois personnes de l’aujourd’hui industriel. Cette capacité de production annoncée s’additionne aux savoir-faire déjà présents au sein de l’entreprise en matière de R &D et de bureau d’études.

© Laurence Deleau. Ces embouts en plastiques sont une des pièces maîtrises pour les professionnels des volets-roulants.

«Nous sommes sur une niche de marchés et notre expertise technique nous permet de proposer des solutions de prototypages avancées et à façon.» Si les volets roulants s’affichent aujourd’hui comme le moteur principal d’EVR, le développement vers d’autres secteurs d’activité est fortement envisagé.

«Nous sommes dans la capacité de fournir des pièces pour la santé ou encore l’agroalimentaire, ce sont des marchés sur lesquels nous pouvons nous positionner.» L’avenir d’EVR apparaît tout tracé…



Nouveaux bâtiments et nouveau projet ! Le 6 juin, Clémence Marandel et ses équipes inaugureront officiellement leurs lignes de production du côté du 24 allée des Grands Pâquis à Heillecourt. Cette internalisation de la production d’embouts en plastique s’affiche comme un nouveau virage pour l’entreprise familiale. «C’est un projet de dix à quinze ans», assure la pilote de l’entreprise.