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Fauquembergues : le moulin Mannessier devient pôle touristique
L'ancien moulin hydraulique du XIIème siècle a été rénové et devient un pôle touristique et culturel. Il a été inauguré ce samedi 13 septembre devant de nombreux habitants et élus. Un projet d’un million d’euros.
Alain Méquignon, maire de Fauquembergues, a le sourire ! Le moulin Mannessier, symbole du passé industriel local, revit et sert désormais autant à la culture, qu’au tourisme, qu’au développement artisanal et commercial local ! Un projet qu’il défend depuis 15 ans, inauguré le 13 septembre, et qui doit faire de l’ancienne minoterie, un pôle d'attractivité pour la commune. Le chantier a été long et a près près d'1 million d'euros. Il a été financé par la ville (50 000 euros) mais surtout grâce au financement des collectivités (380 000 euros pour la Région, 290 000 euros pour la CAPSO et 200 000 euros pour le Département).
«C’est toujours complexe de travailler sur un bâtiment de petite taille car ils ont souvent souffert», explique l’architecte du patrimoine Hugues Deweerdt. «Heureusement, le matériel et les boiseries ont été entretenus par la collectivité». Autre difficulté, sans surprise, le moulin à eau se trouve en fond de vallée. Le sol y est peu porteur et l'eau y circule. «Il a fallu conforter, restaurer les murs et rester au plus près des travaux de fondation de l’époque et surtout encaisser pour l’avenir toute cette grande quantité d’eau !» poursuit l'architecte.
Transmission des savoirs et transition écologique
Le lieu est ouvert depuis le mois d’avril et est déjà très animé. Il joue désormais un rôle touristique et économique à deux pas d’Enerlya, le Tiers-Lieu de la commune. S'y déroulent des concerts, des expositions… Une scénographie immersive explique le fonctionnement du moulin, autour de nombreuses machines encore présentes. Animé par le Comité historique du Haut-Pays, le moulin est aussi une boutique éphémère et accueille nombre de commerçants et d’artisans.
Avec ce projet, Laurent Denis, président de la CAPSO, maître d'œuvre du projet, défend un Pays d’art et d’histoire (au programme du prochain conseil communautaire, ndlr) et un esprit de résilience du territoire. François Decoster, vice-président chargé de la culture, du patrimoine, des langues régionales et des relations internationales à la Région, y voit un symbole de l'intérêt de préserver le patrimoine. «Ici on présente la minoterie, une des activités industrielles anciennes du territoire et donc de notre identité. C’est aussi une question de transmission des savoirs et enfin une convergence des politiques publiques. Car ici on défend aussi la transition écologique, si vitale pour l’Audomarois.» Ecologique ? D’ici une quinzaine de jours, la roue du moulin sera réinstallée et permettra d’alimenter le site en électricité, baissant de fait le coût de fonctionnement du site.
Une nouvelle vie après 50 ans de fermeture
En fonction depuis le XIIème siècle, le moulin a appartenu jusqu’en 1806 au Prince Deligne, puis au Chevalier de Dion jusqu’en 1821. Cédé alors à la famille Lourdel et exploité par la famille Sockeel de Renty, il devient le Moulin Mannessier en 1883. Eloi Mannessier convertit alors le moulin en minoterie, une activité qui ne cessera qu’en 1978. Il est vendu par la famille à la Ville de Fauquembergues à fin de préservation. Le conseil municipal mène d’ailleurs d’importants travaux de conservation en 2009. Devenue propriété de la Communauté de Communes depuis 2015, il est géré par la CAPSO depuis la loi NOTRe.
Pour Aletheia Press, Daniel Boulogne