France 2030, un vecteur d'opportunités pour les entreprises axonaises
Le programme France 2030, lancé en 2021 est doté d'un fonds de 54 milliards d'euros et la région a déjà mobilisé 3,8 milliards d'euros pour 444 projets lauréats. Ce dispositif vise à faire de la France un acteur leader dans une série de domaines stratégiques comme la décarbonation des entreprises, le véhicule zéro émission, ou encore l'intelligence artificielle.

France 2030 est-il bien connu des entreprises axonaises ? Ou bien celles-ci se disent-elles que ce dispositif est quoiqu'il arrive trop complexe pour elle ou trop chronophage ? Pour répondre à ces questions, une conférence a été organisée mardi 24 juin autour de Fanny Anor, préfète de l'Aisne, à l'adresse des entrepreneurs du département. L'occasion de rappeler tout d'abord ce qu'est France 2030. «C'est un dispositif lancé en 2021, crédité d'un fonds de 54 milliards d'euros dont l'objectif est de faire de la France un acteur leader ou majeur à l'échelle européenne voire mondiale, dans une série de domaines considérés comme stratégiques par le gouvernement, expose Gérald Fiévet, référent France 2030 dans la région Hauts-de-France. France 2030 couvre la totalité de la chaîne de valeur, depuis la production de connaissances scientifiques jusqu'à la commercialisation de nouveaux produits en passant par les nouveaux métiers, les nouvelles formations. Il couvre la totalité du processus d'innovation».
Décarbonation, énergies renouvelables...
Les autres caractéristiques de France 2030 sont qu'il poursuit deux objectifs fondamentaux à savoir favoriser la transition écologique puisque 50% des dépenses doivent accompagner ce but, et qu'il a vocation à accompagner des acteurs émergents et des entreprises en forte croissance. L'un des enjeux est de décarboner l'industrie, un domaine dans lequel les Hauts-de-France, 3ème région à mobiliser le plus de fonds France 2030 derrière l'Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, sont bien placés selon le référent régional. Ce dernier tient toutefois à souligner que France 2030 n'a rien à voir avec France Relance, deux dispositifs parfois confondus à tort. «France 2030 n'a pas pour objectif l'aménagement du territoire comme France Relance et n'a pas pour objectif un rééquilibrage entre les territoires ni d'accompagner un développement immobilier ou capacitaire mais se consacre à l'innovation».
Une dizaine d'objectifs sont ciblés par France 2030 comme dans les énergies avec la production d'hydrogène vert et d'énergies renouvelables, la décarbonation de l'industrie comme précédemment cité mais aussi la santé, l'alimentation, ou encore la production de contenus culturels et créatifs. Autant de domaines dans lesquels les entreprises de l'Aisne ont leur rôle à jouer et peuvent aller chercher des subventions France 2030 via des appels à projets et des AMI (appel à manifestation d'intérêt). Jusqu'ici, 15 projets axonais ont été financés pour un montant de plus de 29,4 millions d’euros depuis le lancement du plan. Parmi eux, on trouve l'usine Materne de Boué qui va profiter de subventions de l'Ademe dans le cadre de France 2030 pour installer une nouvelle chaudière biomasse, un investissement de 6 millions d'euros, soutenu par l'Ademe à hauteur de 40%.
Des entreprises axonaises qui doivent candidater davantage
La participation des entreprises locales est bonne mais elle pourrait être meilleure selon Fanny Anor, préfète du département : «Il y a un vrai sujet dans l'Aisne avec des entrepreneurs qui ne connaissent pas bien le dispositif et la répartition départementale des fonds prouve qu'il y a encore à faire pour également les accompagner pour candidater, l'idée est de se mettre ensemble en marche vers cet objectif avec l'Ademe, avec la Banque des territoires, explique-t-elle. Une entreprise comme Materne à Boué va en profiter pour se doter d'une chaudière biomasse, cela va contribuer à créer de l'emploi et à renforcer la pérennité du site, la société Thermogreen à Laon va avoir tout de suite 2,7 millions d'euros, cela est clé pour s'installer. Il faut que nos entreprises candidatent sinon ce serait une perte de chance pour elles, pour moderniser leur outil de travail et ces sommes peuvent représenter un véritable effet levier».
Un volet régional plus accessible
Pour les entreprises qui ne vont pas candidater au niveau national, un volet régional France 2030, à la main de la préfecture de région et du conseil régional existe, il est doté de 56 millions d'euros jusqu'au 31 décembre 2026. La moitié de ces crédits n'a pas encore été octroyée et son accès est plus abordable pour les entreprises axonaises. «Ce volet régional a trois objectifs avec un appel à projets par objectif : l'innovation par les PME, des projets collectifs qui peuvent être portés par un acteur privé ou public pour renforcer et stimuler des filières et des projets collaboratifs entre deux entreprises et avec un organisme de recherche situé dans la région ou en dehors», détaille Gérald Fiévet. Autant d'opportunités à saisir pour les entrepreneurs locaux.