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Jaulzy : Jérôme Ghesquière mêle verre, peinture et photographie

L’artisan Jérôme Ghesquière est le seul à associer verre soufflé, photographie et peinture. Une technique inédite qu’il explore en créant des objets usuels ou artistiques dans son atelier de Jaulzy.


Jérôme Ghesquière est le seul artisan à associer verre soufflé, photographie et peinture. © Aletheia Press / D. La Phung
Jérôme Ghesquière est le seul artisan à associer verre soufflé, photographie et peinture. © Aletheia Press / D. La Phung

«En ce moment, je souffle le verre deux fois par semaine, mais à la fin de l’année, je vais alléger la production pour me consacrer davantage à la création.» Dans son atelier de Jaulzy, Jérôme Ghesquière, artisan multiple, mêle verre soufflé, photographie et peinture. Un process inédit qu’il a développé il y a près de trois ans.

«Ma spécialité, c’est le verre soufflé orné d’un décor photographique émaillé ou peint. Cette technique est utilisée dans l’industrie pour la porcelaine, mais elle ne l’avait jamais été pour le verre. J’ai fait des essais pendant deux ans et demi et, aujourd’hui, j’arrive à des résultats qui me conviennent. La difficulté a été de trouver la bonne courbe de cuisson» précise celui qui façonne des veilleuses, photophores, gobelets ou lampes.

Des créations que Jérôme Ghesquière a présentées lors d’une douzaine de salons en 2025, dont Maison & Objet ou le Salon du Made in France, au sein du village de l’artisanat de la CMA des Hauts-de-France.

Interroger le matériau

«J’ai d’abord commencé par le verre soufflé et la photographie. Mais désormais, de plus en plus, la peinture s’invite dans mon travail. Je ne l’utilise pas comme le ferait un peintre sur verre mais plutôt comme un plasticien» souligne-t-il. Diplômé de l’École nationale du verre, Jérôme Ghesquière a ensuite intégré pendant cinq ans l’École nationale des Beaux-Arts de Bourges, où il a obtenu un diplôme en peinture et en photographie. «Je suis ensuite allé à l’université Paris VIII, où existait un département Images photographiques, avant d’entrer au musée Guimet, à Paris, où je suis resté une trentaine d’années comme responsable des collections photographiques», détaille-t-il.

Après avoir quitté le musée et passé un CAP de souffleur de verre, il crée l’entreprise «Photographie Soufflée» en 2022. À travers ses créations usuelles ou artistiques, il interroge le matériau verre, les outils et la gestuelle du verrier. «Mon objectif, dans un premier temps, était de mettre un coup de projecteur sur l’apport du végétal dans la fabrication du matériau verre. J’ai d’autres projets en cours, dans lesquels j’entends me questionner sur comment la spiritualité s’invite dans le verre ?», explicite-t-il.

Être ancré dans un territoire

En plus de son échoppe, Jérôme Ghesquière expose ses créations dans différents salons, comme des biennales du verre, Maison & Objet ou le Salon du Made in France, auquel il a participé pour la première fois cette année. «En 2026, je vais me concentrer sur des rendez-vous vraiment axés sur l’artisanat d’art. Je vais aussi prochainement lancer un site internet marchand, très demandé par les visiteurs sur les salons», indique-t-il. Un outil indispensable pour répondre aux nouvelles habitudes de consommation et élargir sa zone de commercialisation.

«Je me rends compte également que la notion de proximité est aussi très importante : j’ai participé à un salon à Compiègne il y a peu de temps, et c’est là que j’ai rencontré le plus de succès. Plusieurs personnes sont ensuite venues me voir ici», note-t-il. Jérôme Ghesquière aimerait également obtenir le label «Artisan du tourisme», une distinction réservée aux professionnels des métiers d’art et de bouche, acteurs d’une fabrication traditionnelle ou innovante, qui incarnent le savoir-faire de l’artisanat local. Un label qui n’existe pas encore sur le territoire.