L’hydrogène et le biométhane, réservoirs de croissance pour NaTran
NaTran - ex GRTgaz -, a fait son bilan de l’année 2024 et comme attendu, la consommation de gaz régionale a connu une baisse, notamment au niveau des clients industriels, très présents en Hauts-de-France. Mais cela n’empêche pas NaTran de conforter sa position sur les gaz renouvelables et l’hydrogène, aussi bien au niveau national qu’en région.

Les Français ont consommé moins de gaz en 2024 qu’en 2023. Selon
NaTran (Ex GRTgaz), la baisse au niveau national atteint 5,5 %
et concerne aussi bien les réseaux de distribution, que la
consommation des centrales électriques au gaz, dont trois des douze
centrales de l’hexagone se trouvent en Hauts-de-France (Bouchain,
Pont-sur-Sambre et DK6 à Dunkerque). Cette diminution de
l’utilisation des centrales électriques au gaz s’explique par un
usage record de production nucléaire en 2024, qui a connu une hausse
de 12 % par rapport à 2023. Et comme l’explique Vincent
Rousseau, délégué territorial Hauts-de-France et Grand Est de
NaTran, «il y a une opposition de phase de production entre la
production nucléaire et la production de gaz. Si l’une augmente,
l’autre baisse automatiquement».
Cette «petite érosion» est donc due «aux efforts de sobriété des Français», qui s’ajoutent au dispositif Ecogaz, qui incite à la modération, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022. Cet affaiblissement s’est particulièrement ressenti dans les Hauts-de-France, puisqu’il atteint 12,2 %. Le département du Nord est d’ailleurs le plus touché par cette baisse, qui est de 15 % comparée à 2023. Le secteur industriel régional n’est pas épargné non plus par ce fléchissement de consommation, étant donné que celui-ci est de -3 %, alors qu’au niveau national, il y a eu une légère hausse de 0,8 %. Cette différence s’explique par les secteurs de la chimie et du raffinage, particulièrement gourmand l’an dernier en gaz, mais qui restent peu présents dans la région Hauts-de-France. Au contraire de l’industrie agroalimentaire, qui représente la moitié de la consommation.
Les
Hauts-de-France, une région importante du gaz renouvelable
Cependant, source d'optimisme pour l'entreprise, NaTran voit les
mobilités du gaz progresser sur tout le territoire. Cette
augmentation est régulière depuis dix ans déjà, que ce soit au niveau
national ou régional. De quoi faire sourire Vincent Rousseau,
qui «croit toujours que le gaz a un rôle à jouer dans
la décarbonation de la mobilité». Et cela se ressent
particulièrement au niveau régional, car avec 34 points
d’avitaillement, la région Hauts-de-France détient environ 10%
des stations de Gaz Naturel Comprimé (GNC) et de Gaz Naturel
Liquéfié (GNL) installées en France. L’objectif affiché de
l’entreprise est d’avoir, en 2030, 100 % de Gaz Naturel pour
Véhicule (GNV) porté par France Gaz Mobilité.
NaTran suit toujours
une bonne dynamique sur le sujet du gaz renouvelable, avec le
biométhane, qui a connu une croissance soutenue en 2024 à travers
731 sites disséminés sur tout le territoire. 36% de nouveaux
projets sont d’ailleurs entrés au registre de capacité en 2024
comparé à 2023. Et la région n'est pas en reste
puisqu’avec 100 sites d’injections installés, cette dernière représente 17 % du biométhane
injecté dans les réseaux pendant l’année 2024, avec une capacité
de production de 2,3 Twh/an, alors qu’elle était de 2,1 TWh/an fin
2023, soit une augmentation de 8%. Ces chiffres placent la région
Hauts-de-France au deuxième rang des régions productrices de
biométhane, juste derrière le Grand Est.
Pour Vincent Rousseau,
l’objectif de production de biométhane des Hauts-de-France «doit
être multiplié par 2,5 à échéance 2030», avec notamment
le lancement des «itinéraires gaz verts» en 2025. Du
travail donc pour les 324 salariés de la région, qui vont voir le
budget des investissements augmenter également, passant de 61
millions d’euros en 2024 à 79 millions d’euros en 2025, pour
s’occuper des 4 177 kilomètres de réseau
L’hydrogène
comme projet d’avenir
En plus du gaz, NaTran se concentre de plus en plus sur d’autres sujets, comme l’hydrogène. Ce marché se structure avec une directive européenne sur les marchés intérieurs de l'hydrogène adoptée en 2024, suivi du projet H2med - un corridor de transport d’hydrogène vert abordable pour approvisionner le continent d’ici 2030 - qui part d’Espagne pour aller en Allemagne en passant par la France.
S’ajoutent à cela deux projets portés par NaTran, dont plusieurs passant par le nord de la France. Le premier est le projet WHHYN (Wallonie Hainaut Hydrogen Network), qui doit être le premier réseau de transport d’hydrogène transfrontalier entre la France et la Belgique, au départ de Valenciennes. Le second est DHUNE (Dunkirk Hydrogen Universal Network), qui doit connecter les projets de production et de consommation d'hydrogène renouvelable et bas-carbone sur la zone industrielle de Dunkerque et aider à sa décarbonation.
NaTran dans les Hauts-de-France
- 324 salariés
- 79 millions d’euros d’investissements en 2025
- 4 177 kilomètres de réseau