La proportionnelle n'est "pas la priorité" pour Fabien Roussel
Le patron du Parti communiste Fabien Roussel a estimé jeudi qu'un mode de scrutin proportionnel aux législatives, comme souhaité par François Bayrou, n'était "pas la priorité" des Français d'abord préoccupés...

Le patron du Parti communiste Fabien Roussel a estimé jeudi qu'un mode de scrutin proportionnel aux législatives, comme souhaité par François Bayrou, n'était "pas la priorité" des Français d'abord préoccupés, selon lui, par leur "pouvoir d'achat".
"La question des factures de gaz et d'électricité, de l'alimentation, c'est ce qu'ils nous disent tous les jours. Et puis aussi ceux qui sont menacés de perdre leur emploi, notamment dans l'industrie", a affirmé le secrétaire national du PCF à l'issue d'un entretien de plus d'une heure avec le Premier ministre qualifié de "direct" et "franc".
Il a jugé "un peu vague" le projet de M. Bayrou, qui défend une proportionnelle intégrale par département comme en 1986, et il "attend de savoir quel sera le texte complet".
À son côté, le cheffe de file des sénateurs communistes Cécile Cukierman a dit craindre que ce type de proportionnelle "vienne finalement renforcer le fait majoritaire et présidentiel plutôt que développer le pluralisme".
Pour M. Roussel, face à la "crise démocratique", "l'urgence, c'est par exemple d'abroger le 49.3", cet article de la Constitution qui permet au gouvernement de faire adopter un texte au Parlement sans vote, et de "permettre au Parlement de voter sur la réforme des retraites".
Interrogé sur la proposition du député ex-LFI François Ruffin d'organiser une primaire à gauche pour la présidentielle, le patron du PCF a répondu que ce n'était "pas (sa) tasse de thé (...) de consacrer son énergie à ça aujourd'hui". "La priorité, c'est d'abord de se battre pour que les factures baissent, les salaires augmentent".
François Bayrou a entamé le 30 avril une série de consultations des forces politiques sur l'élection des députés à la proportionnelle. Depuis l'instauration de la Ve République - à l'exception de 1986 -, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
Il souhaite soumettre un projet de loi sur le modèle de 1986. Celui-ci pourrait être examiné à l'automne.
Mais il n'est pas assuré d'avoir le soutien des macronistes qui considèrent désormais que le mode de scrutin majoritaire actuel est "le moins pire".
L'ancien Premier ministre et patron d'Horizons Édouard Philippe s'est dit jeudi "défavorable" à la proportionnelle, qui conduirait à une "absence de majorité".
À droite, Les Républicains y sont fermement opposés. Leur nouveau président Bruno Retailleau doit être reçu à ce sujet la semaine prochaine.
Le RN, favorable à une proportionnelle avec une prime majoritaire, a indiqué qu'il pourrait s'accommoder du modèle de 1986.
LFI défend une proportionnelle "à un échelon régional" et le PS, divisé, n'a pas encore arrêté de position.
47RN2WD