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La Région et la Safer défendent l'installation des agriculteurs

La Safer des Hauts-de-France a raffermi ses liens avec le Conseil Régional, le 23 septembre dernier à Hazebrouck, pour accélérer l'installation des jeunes agriculteurs et sauvegarder deux races de chevaux historiques sur le territoire.

Permettre aux agriculteurs de grandir, c'est bien. «Mais il ne faut pas toujours faire plus grand, il est important de défendre les petites structures», a rappelé Denis Top, représentant de la Confédération paysanne, aux dirigeants de la Safer. © Aletheia Presse / Arnaud Stoerkler
Permettre aux agriculteurs de grandir, c'est bien. «Mais il ne faut pas toujours faire plus grand, il est important de défendre les petites structures», a rappelé Denis Top, représentant de la Confédération paysanne, aux dirigeants de la Safer. © Aletheia Presse / Arnaud Stoerkler

Non, tout ne va pas mal dans le monde agricole. La preuve : «51% des surfaces agricoles attribuées en 2024 dans les Hauts-de-France l'ont été à de jeunes agriculteurs, qui sont indispensables au renouvellement de la profession», s'est félicité Damien Carlier, président du comité technique Nord de la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural). À l'occasion d'une commission locale d'attribution des terres, organisée à Hazebrouck le 23 septembre dernier, la Safer, avec des élus locaux et régionaux, a dressé le bilan des grands enjeux entourant la répartition des terres agricoles dans les Hauts-de-France.

Et un sujet met tout le monde d'accord : l'installation des nouveaux agriculteurs. «Ces onze dernières années, 3 019 [d'entre eux] se sont installés dans la région, soit une moyenne de 276 par an. Ce n'est pas suffisant pour couvrir le nombre de départs, mais c'est une véritable dynamique qui affichait 8,7% d'augmentation en 2021», mesure Marie-Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l'agriculture, de l'agroalimentaire, de l'enseignement agricole et de la pêche au Conseil régional. Rien qu'en 2024, «512 actes gérés par la Safer ont permis d'attribuer 3 875 hectares de terre à 78 projets», abonde Benoît Thilliez, président de la Safer Hauts-de-France.

1,7 million d'euros pour le renouvellement des générations

Alors que la moitié des agriculteurs devraient prendre leur retraite d'ici dix ans, les jeunes paysans sont particulièrement recherchés. La Safer privilégie leurs dossiers parmi les projets de reprises. De son côté, le Conseil régional multiplie les dispositifs d'accompagnement : prêts d'honneur à taux zéro, aide régionale spécifique à l'installation, stage de formation... En tout, «1,7 million d'euros est consacré chaque année par le Conseil régional au renouvellement des générations», défend Marie-Sophie Lesne.

De son côté, le portage foncier, conventionné entre la Région et la Safer, a déjà permis à 20 exploitants, dont sept en agriculture biologique, de s'installer en toute tranquillité entre 2019 et 2024. Et le bio n'est pas un vain mot : «Les Français ne cessent de montrer leur désir de manger sain, avec de la traçabilité et le moins de chimie possible», rappelle la vice-présidente.

Sauver les chevaux Trait du Nord et Boulonnais

Par ailleurs, la Safer et la Région Hauts-de-France ont aussi signé une charte pour améliorer l'accès foncier aux éleveurs de chevaux Trait du Nord et Boulonnais, deux races menacées. On compte annuellement autour de 150 naissances pour le Boulonnais et 70 à 75 naissances pour le Trait du Nord, des chiffres en baisse ces dernières années. «Nous recevons beaucoup de demandes pour acheter nos poulains. Mais pour en élever davantage, il nous faut de la surface herbagère», milite Vincent Deheul, président du syndicat du cheval Trait du Nord.

Pour Aletheia Presse, Arnaud Stoerkler