La Région investit dans les mobilités
Ces 16 et 17 octobre à Dijon, l’assemblée plénière du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté met l’accent sur la mobilité. Alors que des petites lignes ferroviaires sont menacées de fermeture, la collectivité entend apposer un pansement financier.

"Cette plénière a une dimension budgétaire et une dominante mobilité" a introduit Jérôme Durain, président du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. L'élu présentait, ce 15 octobre à Dijon, les grandes lignes de la prochaine assemblée plénière se déroulant les 16 et 17 octobre.
La collectivité prévoit en effet d’affecter plus de 98 millions d’euros à SNCF-Voyageurs dans le cadre de la rénovation de 23 autorails grande capacité datant des années 2000. La maintenance de ces engins se fera notamment dans les ateliers spécialisés de Nevers. Le président a rappelé que déjà 40 millions d’euros avaient été engagés dans l’atelier de maintenance ferroviaire de Perrigny-lès-Dijon.
Un versement mobilités régional et rural en 2026
Le sujet de la mobilité a largement dépassé le seuil de ces investissements avec, entre autres, l’instauration du versement mobilité régional et rural à compter du 1er janvier 2026. "L’État nous a permis de prélever cette nouvelle ressource sur les structures de 11 salariés et plus avec un versement de 0,15 % de la masse salariale", explique le président de région.
Cette enveloppe contribuera à consolider les ressources dédiées aux politiques des mobilités sur l’ensemble du territoire. Elle est estimée à 26 millions d’euros pour l’année 2026. "Nous voulons proposer des mobilités dans tous les territoires car c’est un facteur d’activité économique. Les salariés doivent pouvoir rejoindre leur entreprise et ces dernières doivent disposer de main d’œuvre", développe Jérôme Durain. La Région prévoit de reverser 10 % de cette enveloppe aux communautés de communes qui ont la compétence mobilité.
Au-delà des délibérations initialement prévues, le Conseil régional a dû mettre les lignes de dessertes fines du territoire à l’ordre du jour. "Ce sujet est important pour plusieurs territoires avec notamment la ligne des Hirondelles dans le Jura qui transporte des scolaires et des touristes", illustre le président de Région.
Cette dernière, une des quatre lignes les plus fragiles de Bourgogne-Franche-Comté, nécessite un financement en urgence. "SNCF Réseau nous a annoncé l’interruption de la circulation sur la ligne dès le 14 décembre prochain. C’est un sujet de service public, d’aménagement du territoire et symbolique car les petites lignes traduisent la capacité de se déplacer et de maintenir le lien", a insisté Jérôme Durain.
Maintenir les lignes ferroviaires fragiles
La Région lui consacrera donc 12 millions d’euros de travaux bien que cela ne relève pas de sa compétence. "C’est un acte volontariste. Si nous ne faisons rien, il n’y aura plus de train. Cet investissement n’est pour autant pas une victoire, nous n’allons pas encore sauver la ligne. Nous conservons encore un peu ce service public mais ce patrimoine n’est pas le nôtre. Il revient à l’État d’intervenir", tient à préciser l'élu.
En complément, la collectivité débloquera 3,6 millions d’euros pour la ligne Corbigny-Clamecy dans la Nièvre. "L’Etat a débloqué des fonds pour maintenir le fret, nous voulons aussi maintenir la ligne voyageurs. On ne peut pas se résoudre au stop immédiat" commente le président de région. Au total, ce sont 500 millions d’euros qui se révèlent nécessaires dans les dix ans à venir pour maintenir les lignes fragiles. "La Région ne pourra pas le faire, elle n’en a pas les moyens ni la compétence", alerte Jérôme Durain.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert