Digitalisation

La révolution numérique de l’assurance

L’émergence de nouveaux risques, le changement climatique, les évolutions de la réglementation rebattent les cartes du secteur de l’assurance. De nouvelles compétences apparaissent, de nouveaux métiers de plus en plus connectés émergent.


Les acteurs de l’assurance se positionnent de plus en plus sur des parcours 100 % digital.© D.R.
Les acteurs de l’assurance se positionnent de plus en plus sur des parcours 100 % digital.© D.R.

À quoi ressembleront les métiers de demain dans le secteur de l’assurance ? Nouvelles technologies, nouveaux modes de vie, nouveaux risques : le monde évolue à grande vitesse. Si le cœur de métier d’assureur n’est pas prêt d’être remis en cause - il existera toujours des risques à anticiper, à évaluer, à gérer, à indemniser -, la façon de le pratiquer change et va continuer de se transformer. Les métiers d’avenir seront accompagnés par une transformation digitale. C’est un fait : la digitalisation a radicalement modifié la manière dans les assureurs interagissent avec leurs clients ainsi que dans la gestion des polices d’assurance. L’introduction de plateformes permet de souscrire en ligne, de gérer des comptes, de déclarer des sinistres de façon autonome et à toute heure. Ces outils numériques favorisent une plus grande transparence et accélèrent les processus. Cela nécessite des investissements continus en technologie pour sécuriser les données et maintenir l’intégrité des systèmes. L’automatisation et l’intelligence artificielle (IA) s’immiscent dans les strates du métier d’assureur. Objets connectés, IA, big data, automobile autonome, villes «intelligentes» vont refaçonner les risques courants. D’autre part, les effets du changement climatique et la montée en puissance de la cyberdélinquance vont engendrer une extension encore difficilement mesurable des risques, et, par conséquent du métier d’assureur. Il doit déjà acquérir de nouvelles compétences et sera en constante mutation. Celles de base, comme la gestion du risque, la capacité d’analyse, les compétences interpersonnelles, demeurent essentielles. La digitalisation et l’IA demandent de nouvelles aptitudes et la maîtrise des données, l’analyse prédictive, les plateformes numériques pour la gestion des polices et des sinistres. La formation continue devient primordiale. Le secteur de l’assurance a longtemps pâti d’un retard en termes de numérisation. La moitié des Français voit ainsi le numérique comme un outil utile pour trouver des informations, mais moins d’un sur cinq l’envisage pour souscrire à des assurances. Des leaders d’assurance l’ont pris en compte, plaçant la transformation numérique au centre de leur stratégie. Quand en 2018, 12 % étaient prêts à franchir le cap, il sont aujourd’hui 60 %. Une assurance «intelligente» a vocation à se saisir des opportunités qu’offrent les technologies émergentes.

Améliorer la productivité 

Cette révolution va voir apparaître de nouveaux métiers, ceux de la data et du digital : data analyst, data scientist, experts du risque cyber, UX designer, community managers… La moitié des entreprises des assurances anticipe une croissance d’effectifs pour 2030. Historiquement, les assureurs se sont appuyés sur des modèles basés sur des données antérieures. Cela ne suffit plus. Les clients attendent des produits et services personnalisés selon leur comportement en temps réel. L’un des principaux défis du secteur tient en ce nombre : 63 % des assurés ne comprennent pas totalement les garanties de leur contrat. Cela s’explique par la complexité des termes et conditions, la perception d’un manque de clarté dans la gestion des sinistres. L’IA, via des chatbots et agents virtuels, va être un facteur de simplification et de clarté. L’efficacité ne se limite pas à la réduction des coûts. Elle passe par l’amélioration de la productivité et l’optimisation de processus. L’objectif est bien de permettre aux équipes commerciales de se concentrer sur la vente plutôt que sur des tâches bureaucratiques : la rentabilité des assureurs est là augmentée. Réduction des délais de traitement, minimisation des erreurs humaines, amélioration de l’expérience client : les bénéfices sont visibles. Au final, l’avenir de l’assurance digitale reposera sur la capacité des assureurs à s’adapter aux nouvelles tendances. La transformation digitale n’est plus une option, mais une priorité pour rester compétitif dans un monde de plus en plus digitalisé et centré sur le client. Cela est nécessaire pour se démarquer sur un marché hyper concurrentiel. 2025 est l’année de l’agilité avec un parcours client à 360°. Cependant, il ne faut pas faire fi de l’échange humain assureur/assuré. Le consommateur veut se sentir compris, valorisé et que son sort ne dépende pas uniquement des algorithmes. Une chose est certaine. La révolution numérique va s’intensifier. Ce qui est valable à l’instant présent ne le sera plus dans six mois, dans un an. Nous assistons à une accélération de l’innovation. Les clients sont de plus en plus à l’aise avec le fait d’acheter des produits et de souscrire à des offres en ligne. D’où l’émergence de parcours d’assurance 100 % digital sur lesquels se positionnent les acteurs de l’assurance. Laquelle entre dans une nouvelle dimension.