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La sellerie Diot à Beaune, le cuir de père en fils
À Beaune, depuis 1926, il existe une adresse bien connue des amateurs de cuir et des professionnels avec des besoins en sellerie. C’est la boutique Diot, où le savoir-faire se transmet de génération en génération.
Anne et Émile, puis Pierre et maintenant Marie-France et Jean-Christophe Diot. Depuis 1926, la famille tient la boutique de maroquinerie et de sellerie qui se situe place de la Madeleine à Beaune. "Mes grands-parents ont pris ce bel emplacement où ils vendaient des produits de maroquinerie mais ils travaillaient aussi le cuir pour faire des harnachements pour chevaux ou pour réaliser des toiles pour couvrir les camions", résume Jean-Christophe Diot, troisième génération à la tête du magasin.
Au cours du siècle écoulé, le travail artisanal a évolué. La maroquinerie a ainsi pris le dessus dans la boutique du centre-ville, représentant désormais les deux tiers du chiffre d’affaires. Jean-Christophe Diot a donc installé son atelier de sellerie à quelques kilomètres de là. "Il fallait un lieu à la taille des camions !" qui font partie de la clientèle de la sellerie.
Apprendre en pratiquant
Enfant, Jean-Christophe Diot donnait un coup de main à son père Pierre, "comme c’est souvent le cas dans l’artisanat ou l’agriculture", remarque-t-il. S’épanouissant dans ce rôle, le sellier a rejoint l’entreprise familiale en 1989 avant d’en prendre officiellement les rênes en 1996, à 21 ans. "J’ai fait des études en économies. Mon père ne trouvait pas la main d’œuvre compétente pour l’assister alors je suis venu l’aider. Mais de toute façon, je ne sais pas vraiment ce que j’aurais fait d’autre en économie" constate l'artisan. Le sellier n’a jamais suivi de cours pour exercer le métier qu’il pratique, il a appris en observant les gestes de son père.
Au quotidien, Jean-Christophe Diot prend plaisir à réaliser des solutions sur mesure pour ses clients qui se répartissent dans deux filières majeures. Une partie évolue dans le monde du transport. "Ils ont besoin de bâches synthétiques pour couvrir les camions. Les toits de camion ont une durée de vie de dix ans tandis que les rideaux de côté font la vie du camion", détaille-t-il. Le sellier coupe, assemble et accessoirise avec des fixations.
L’autre clientèle de la sellerie Diot évolue dans la viticulture. "Avec de la toile alimentaire, je réalise des bâches qui iront dans les cuveries ou qui couvrent les remorques pendant les vendanges. C’est une particularité locale de répondre aux vignerons" Depuis 1926, l’entreprise familiale s’inscrit donc dans le temps grâce à ce travail minutieux. "La clé de longévité ? Aimer ce que l’on fait, prendre du plaisir à trouver une solution pour nos clients et entretenir une relation de confiance avec eux", confie l'artisan.
Un bras droit au contact des clients
Pendant que Jean-Christophe Diot œuvre dans son atelier, son épouse Marie-France, œuvre à la boutique au contact des clients. Formée à la grande distribution, elle a rejoint l’aventure familiale il y a 20 ans. "Elle choisit les collections, les change deux fois par an et surtout, elle nous maintient dans l’air du temps", sourit Jean-Christophe Diot en faisant référence au site internet de la boutique et à sa présence sur les réseaux sociaux. Place de la Madeleine à Beaune, elle s’emploie à trouver le bon produit en cuir pour chacun, du cartable professionnel à celui pour les écoliers mais aussi avec des sacs à main, des ceintures et divers produits. "C’est une maroquinerie complète avec plus de 6 000 références" glisse Marie-France Diot.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert