Assises de l'énergie

La transition écologique, une priorité pour la Somme

Le 22 avril dernier, la Somme a organisé ses « Assises de l'énergie ». L’occasion d’échanger avec les élus locaux et entreprises sur des solutions pour lutter contre le changement climatique à l'échelle du département.

Les assises ont aussi permis d’interpeller le public sur d’autres solutions moins développées dans le département. (c)Aletheia Press/L.Saleur
Les assises ont aussi permis d’interpeller le public sur d’autres solutions moins développées dans le département. (c)Aletheia Press/L.Saleur

« Le domaine de l’énergie est à la fois passionnant mais aussi complexe ». C’est par ces mots que le préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot, a introduit les assises de l’énergie, ce 22 avril à Amiens. Ce temps de réflexion autour de la lutte contre le changement climatique a réuni les entreprises locales et les élus départementaux. Cet événement fait suite à la COP 80 qui rassemble des acteurs économiques, des collectivités, des responsables agricoles pour recenser les bonnes pratiques, identifier des difficultés. « C’est par ces collaborations que nous allons répondre à ce défi de décarbonation », atteste le préfet.

Diversifier les énergies vertes

Face à l’éolien omniprésent sur le territoire, le Département appelle à une diversification des énergies vertes. Et des projets, il y en a dans la Somme. C’est le cas d’Innovafeed, leader de la production d’insectes, qui récupère de l’énergie fatale de la centrale de cogénération biomasse de Kogeban. « Cela leur permet d’optimiser les rendements thermodynamiques en recyclant une énergie qui n’était pas valorisée. Nous venons approvisionner notre site avec cette énergie durable », explique Clément Tiret, directeur financier d'Innovafeed. L’entreprise, implantée à Nesle, noue aussi un partenariat avec l’amidonnerie de Tereos qui valorise ainsi une partie de ses produits en nourriture pour insectes. L'entreprise profite aussi de la station d’épuration de Tereos pour traiter ses eaux usées. Ce modèle circulaire permet d’économiser 57 000 tonnes de dioxyde de carbone tous les ans.

La sobriété énergétique peut aussi se faire à de plus petites échelles. « Notre mission est de rendre accessibles et compréhensibles, à tous nos citoyens, les diverses sources d’énergies. Nous proposons, par exemple, des aides à la rénovation thermique pour leur logement », renchérit Rollon Mouchel-Blaisot. Le Conseil départemental s’est d’ailleurs engagé à rénover ses collèges pour atteindre les objectifs du décret tertiaire de baisse des consommations énergétiques fixés à - 40% d’ici 2030. Cinq millions de travaux ont déjà été réalisés dans ce sens depuis 2022. Les Leds remplacent les éclairages énergivores, les chaufferies fioul par des pompes à chaleur. « Les pompes en chaleur ne cessent de se développer. Nous devons en produire un million d’ici 2027 », détaille François Podevin, directeur régional d’Intuis qui confectionne des pompes pour des logements individuels et collectifs.

Des solutions moins présentes

Géothermie, valorisation de la chaleur fatale… Les assises ont mis le focus sur des solutions moins développées dans le département. « La méthanisation traîne encore beaucoup d’a priori mais elle fait ses preuves dans la région. On en compte neuf unités dans la Somme », assure Christine Chamu, déléguée territoriale GRDF Somme et Amiens Métropole. À Cottenchy, la structure de la Sas Bio Agri Energies injecte 400n/m3 de méthane dans le réseau GRDF du Grand Amiens et alimente, depuis 2022, des milliers de foyers en biogaz. « Jusqu’à fin avril, les maires peuvent fixer leurs zones d’accélérations des énergies renouvelables (ZAER) », conclut Julien Labit, de la direction régionale de la Dreal. D’ici ces prochains mois, d’autres projets pourraient donc apparaître sur le territoire.